Punition collective illégale, armée d’occupation criminelle, terrorisme d’Etat, Israël hors la loi !

publié le jeudi 29 juin 2006

C. Léostic

Après 24 heures de ré-invasion militaire du sud de la bande de Gaza au prétexte de trouver un membre de l’armée d’occupation enlevé lors d’une opération de la résistance palestinienne, Olmert et ses généraux ont maintenant décidé d’envahir le nord de Gaza.

Les forces israéliennes ont attaqué les infrastructures civiles palestiniennes à Gaza, détruisant les ponts qui permettent les déplacements du nord au sud de la bande de Gaza et la centrale électrique qui fournit non seulement l’électricité (avec tout ce que ça comporte, y compris le téléphone et donc la communication et l’information) mais aussi l’eau (qu’il faut souvent pomper) à des centaines de milliers de civils.

Avions et hélicoptères de combat, 5000 hommes, des centaines de véhicules blindés dont les énormes bulldozers qui démolissent les maisons ou écrasent les civils [1], le cauchemar au coeur de la nuit pour les Palestiniens de Gaza.

Pas nouveau, certes, mais si vous vous rappelez bien, Gaza était « libérée », non ? Par l’ « homme de paix » Sharon et son digne héritier Olmert. Et ça avait effectivement fait du bien de ne plus y voir les soldats et les colons [2] d’Israël. Même si Gaza n’était qu’une immense prison. Et qu’Israël continuait à y tuer à tout va : assassinats ciblés de militants politiques ou de résistants, de familles circulant tranquillement en voiture ou pique niquant sur la plage.

Etat voyou, Etat hors la loi, Israël détient illégalement des milliers de Palestiniens dans ses prisons, dont les enfants et les femmes que la résistance palestinienne veut faire libérer en échange de la libération du soldat israélien. Refus des autorités israéliennes. C’est que si on pouvait résoudre facilement cette question, il faudrait arrêter de détruire Gaza et cesser l’opération d’élimination du gouvernement palestinien…

D’autant plus que la « guerre civile » palestinienne tant annoncée (espérée par Israël et ses séïdes ?) n’a pas eu lieu et que le Fatah et le Hamas sont arrivés à un accord d’entente nationale !

Hors la loi, Israël l’est en permanence en ce qui concerne la Palestine et il vient de le prouver cette nuit en menant des arrestations massives de hauts responsables du Hamas avant l’aube.

Ces arrestations massives étaient prévues depuis des semaines et ont reçu le feu vert du Procureur Général Menachem Mazuz mercredi, nous assurent les autorités israéliennes. Comme l’invasion de Gaza, alors ? Il est vrai que Halutz et d’autres galonnés d’Israël ne cachaient pas leur projet, mais celui là n’a pas eu l’honneur de la publicité des médias.

Les forces d’occupation ont donc arrêté 64 ministres et députés et 23 militants du Hamas en Cisjordanie, à Ramallah, Qalqilya, Hébron, Jénine et Jérusalem-est. Tous, élus de leur nation, arrêtés illégalement. Tous arrêtés en territoire palestinien autonome où les troupes israéliennes se sont répandues illégalement à la nuit tombée.

Les avocats palestiniens qui représentent les détenus palestiniens arrêtés sous prétexte de sécurité, au tribunal militaire israélien de Salem, refusent d’ailleurs de les représenter car ces arrestations mêmes sont illégitimes.

Benjamin Ben-Eliezer, ministre israélien, a déclaré jeudi que le Premier ministre Ismail Haniyeh n’est pas non plus à l’abri d’une arrestation ou pire.

Le président Abbas avait d’ailleurs récemment prévenu Haniyeh et d’autres hauts responsables qu’il avait été informé qu’ils pouvaient être la cible d’assassinats ciblés.

Et comme Bush vient de déclarer qu’Israël avait le droit de se défendre, on ne s’étonnera pas que ces responsables du gouvernement élu par les Palestiniens soient effectivement visés par des autorités israéliennes qui ajoutent l’hypocrisie du discours sécuritaire au terrorisme d’état avec la bienveillante compréhension d’une communauté internationale qui se déconsidère encore.

Pendant ce temps, les civils palestiniens de Gaza, acculés encore à l’exode, quittent leurs maisons de réfugiés pour éviter le pire. Mais c’est au mur et aux barbelés qui entourent Gaza qu’ils vont se heurter. Pas d’issue pour eux.

Sauf si, retrouvant un peu d’honneur et de sens politique et historique, la dite communauté internationale arrête cette fois le rouleau compresseur meurtrier de l’occupation israélienne.

[1] voir l’assassinat de Rachel Corrie à Rafah en 2003

[2] armée d’occupation sans uniforme

http://www.france-palestine.org/article4066.html