Greve des agents anpe mardi 13 juin
Catégorie : Local
Thèmes : Archives
Lieux : Nantes
Les missions de service public de l’ANPE sont fortement attaquées.
La politique de l’emploi actuelle vise essentiellement à contraindre les demandeurs d’emploi à accepter toutes les précarités, les déqualifications, les bas salaires.
A l’ANPE, nous sommes confrontés à la mise en concurrence, à l’intervention des entreprises d’intérim et d’agences privées (Maatweerk, Ingeus..). Ces entreprises se positionnent sur le « marché du placement » dans une pure perspective de recherche de profits.
Le décret du 2 Août, relatif au « suivi et au contrôle de la recherche d’emploi » restreint considérablement les possibilités de recours des demandeurs d’emploi, attribue de nouveaux pouvoirs de sanctions à l’Assedic, et surtout culpabilise les chômeurs, comme s’ils étaient responsables de leur situation.
En l’absence d’une politique de création massive de véritables emplois et dans un contexte où les dispositifs de formations professionnelles qualifiantes sont disloqués, contraindre les demandeurs d’emploi à rencontrer leur conseiller systématiquement tous les mois est une aberration. Ne s’agit-il pas en réalité de décourager le plus grand nombre possible de demandeurs d’emploi de rester inscrit à l’ANPE ?
De plus, les « entorses » aux règles de la gestion de la liste se multiplient : l’Etablissement fait « du zèle » en interprétant, de manière très restrictive, les textes et décrets en vigueur.
Le « suivi mensuel personnalisé », qui tend à transformer les conseillers en « contrôleurs de la recherche d’emploi », vient fausser profondément l’exercice de nos Missions.
La journée de mobilisation de 24 h à laquelle nous appelons, doit constituer un sérieux avertissement pour la Direction Générale et le ministère. Nous allons dans les mois qui viennent devoir faire face à la montée en puissance du volume de DE à suivre, sans compter les conséquences de la mise en place du pré-profilage par les Assedic, le projet d’un outil informatique commun, la mise en place du DUDE (Dossier Unique, accessibles à tous les intervenants, publics et privés, au mépris du principe de confidentialité)…
A cela s’ajoutent des méthodes « de management » par le stress, la profusion d’objectifs individualisés, des procédures de contrôles d’activités de plus en plus « serrées ».
{{Pour défendre l’ANPE, Etablissement public national, et ses missions de service public
Pour dénoncer l’intensification des charges de travail
Pour le respect et l’amélioration des droits des demandeurs d’emploi
Pour défendre une autre conception du service public, basé sur la réception des demandeurs d’emploi, dans le respect de leurs aspirations et de leurs projets professionnels}}
Et le 14 juin , vous retournerez gentillement recevoir les chomeurs , en ayant bonne conscience? Et dans un an, quand le systeme aura atteind toute sa plénitude , que grace à un suivi mensuel bien efficace qui aura viré les faux chomeurs et qui aura remis au travail (a n’importe quel travail)les bons chomeurs, vous vous cacherez derriere vos souvenirs : « moi, y a un an ,j’ai fait mon jour de greve
Bien sur, le suivi mensuel n’a pas etre combattu que par les agents ANPE, mais par tous les salaries. Car ,il s’agit bien d’une attaque contre les salaries et le droit du travail . Je propose donc une greve longue ,tournée vers les gens. Une greve dont l’objectif ne serait pas « de nous compter » comme disent les syndicats de l’Anpe, mais de gagner contre le suivi mensuel
Pour ceux et celles qui devront suivre un parcours de type 3, il ne s’agira plus d’un suivi mesuel mais hebdomadaire.
Voir ci-dessous extrait du tract que diffusera ce jour AC! CUN
« Décret 2005-915 du 2 août 2005 relatif au suivi de la recherche d’emploi », « convention unédic du 18 janvier 2006 », l’étau se resserre et la machine à radier s’emballe !…
Le décret 2005-915 du 2 août 2005 : le 1er juin Dominique de Villepin déclare se donner 100 jours « pour redonner confiance aux français », le 2 août le gouvernement entérine les six ordonnances du « plan d’urgence pour l’emploi » instaurant entre autres le CNE ( bilan : 28 000 licenciements sans motif entre le 4 août et le 28 février) et le premier ministre signe ce fameux décret relatif au suivi de la recherche d’emploi qui permet désormais de radier de la liste des demandeurs d’emploi les chômeurs et les chômeuses et de les sanctionner financièrement. Une grille de sanctions, allant d’une baisse ( moins 20%, 50% ou 100%) temporaire (2 mois minimum) de l’allocation à sa suppression totale et définitive est établie .
En comparaison, 3 jours de mise à pied, soit une retenue de 1/10 du revenu du salarié, sont considérés comme une mesure extrêmement grave dans le cadre du code du travail.
La convention unédic du 18 janvier 2006 : reprend bien sûr ce catalogue de sanctions, réduit les droits à indemnisation des chômeurs (suppression de la filière D pour les plus de 57 ans), et renforce le flicage des chômeurs et des chômeuses.
L’Assédic établi désormais un « diagnostic » dès l’inscription, les chômeurs et les chômeuses sont pré-profilé, dans la foulée l’Anpe définit un PPAE ( Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi) dans le cadre d’un parcours de type 1, 2 ou 3.
Le parcours de type 1 concerne les présumé-e-s directement employables sur les métiers dits en tension (Bâtiment, Hôtellerie et restauration) ou sur les métiers porteurs (aide à la personne).
Le parcours de type 2, basé sur l’autonomie du demandeur d’emploi, prévoit des entretiens réguliers et la mise en place du suivi mensuel à partir du 4ème mois, au bout du 6ème mois le DE pourra être basculé dans le parcours de type 3.
Le parcours de type 3, c’est l’accompagnement renforcé, du harcèlement organisé : tous les 8 jours le chômeur sera convoqué par son référent, c’est un parcours à haut risque (risque de perdre une partie ou la totalité de son revenu à tout moment), c’est l’entrée dans un système coercitif au possible. Ce sale boulot sera le plus souvent confié à un « opérateur conventionné par l’Assédic ».
Pour parachever le tout, l’instauration du DUDE (Dossier Unique du Demandeur d’Emploi) permet désormais à l’Anpe, à l’Assédic et à leurs prestataires de croiser leurs fichiers. La machine à radier s’emballe !..La bataille pour l’emploi de de Villepin, ce n’est pas la guerre au chômage, c’est la guerre aux chômeurs/chômeuses!…
La bataille menée aujourd’hui par de Villepin, faire baisser les chiffres du chômage par tous les moyens, l’est à des fins électoralistes.
La guerre aux chômeurs quant à elle, passe par la destruction du service public de l’Anpe, la captation d’un marché juteux, celui de l’assurance et du placement des chômeurs par des firmes internationales et des officines privées, l’abaissement continu du coût de la main d’œuvre (et donc des salaires), la destruction du code du travail et la précarisation de toute la société.
Commentaires entendus récemment lors de l’intervention de Fabienne Brutus à Nantes (11/06/2006) : les agents de l’Anpe sont mous et peu revendicatifs, attachés à leur petits privilèges… A qui la faute ?
Les syndicats devraient peut-être aussi faire leur méa culpa.
Pourquoi suscitent ils si peu d’entousiasme et d’adhésion ?
J’ai répondu, à peu près à tous les appels à la grève, depuis mon entrée à l’Anpe pour des résultats proches de zéro. aujourd’hui encore, je suis en grève tout en étant persuadé que celle-ci n’aura strictement aucun effet. Si j’était normalement constitué je devrais être à mon poste de travail.
Le bilan des actions syndicales menées au cours de dernières années au sein de l’Anpe est somme toute peu glorieux. La molesse supposée des agents n’est peut être due qu’à la déception engendrée par les grèves précédentes et aux arguments pas toujours convaincant de nos camarades syndiqués.
A mon humble avis l’angle d’attaque qui consiste à se moquer gentiment ou à culpabiliser les non grévistes n’est pas le bon.
Un p’tit bilan vite fait de cette journée de grève nationale sur Nantes.
4 agences ANPE fermées – 70% de grévistes parmis les agents statutaires (les
20% d’agents précaires sont, on le comprendra bien, peu enclins à ce type d’action.
Ce matin vers 10h00, un rassemblement d’une centaine de grévistes, renforcés par des militants d’AC ! a eu lieu au pied de la Tour de Bretagne.
Nous avons ensuite envahi l’ANPE de Nantes-Viarme et tenu une AG de grévistes où il a été décidé de demander un entretien au préfet.
La préfecture a été occupée durant 30mn et une délégation a été reçue par la Chef de Cabinet du Préfet : écoute polie de la part d’une fonctionnaire qui n’a visiblement aucune connaissance de l’ANPE et du Service Public de l’Emploi. Elle s’est engagée à transmettre les exigences du personnel de l’ANPE, la principale étant : LE RETRAIT DU CONTRÔLE MENSUEL DES CHÔMEURS !