TCHERNOBYL – Le rapport secret de l’AIEA (25 avril 2006)

25 avril 2006

TCHERNOBYL

Le rapport secret de l’AIEA

http://mai68.org/ag/985.htm

http://kalachnikov.org/ag/985.htm

http://www.chez.com/vlr/ag/985.htm

http://www.monhebergement.fr/do/ag/985.htm

        Bonjour
à toutes et à tous,

Dans
le rapport qui suit, il sera souvent question d’un "document ci-joint".
Il s’agit du document de travail fourni par les Soviétiques. Il est disponible
ici :

http://kalachnikov.org/textes/AIEA/Document_de_travail.rar

Pour
les liens ci-dessous, faire un "clic droit" puis enregistrer sous.

Et enlever la pseudo extension ".avi" pour décompresser.

http://marseille.indymedia.org/uploads/2006/04/document_de_travail.rar.avi

http://www.cemab.be/uploads/2006/04/document_de_travail.rar.avi

http://liege.indymedia.org/uploads/2006/04/document_de_travail.rar.avi

Et
très bientôt en d’autres endroits.

Il
est constitué de 63 images numérotées de 0 à 62.
Chaque image est la photo d’une page du document de travail fourni par les Russes.
Pour les regarder, je conseille le très vieux et inégalable Acdsee95
dont la version shareware-éternelle se télécharge gratuitement
à l’un des deux liens suivants :

http://www.thechipster.com/download/acdc.zip

http://download.oldversion.com/acdsee10.exe

Une
partie de ce que j’ai à dire sur Tchernobyl et sur le nucléaire
est disponible ici :

http://mai68.org/journal/N108/25avril2006.htm

Je
demande à toute personne ayant accès à ces pages d’enregistrer
sur son ordinateur le rapport de l’AIEA ci-dessous ainsi que le document de
travail fourni par les soviétiques (disponible à divers liens
ci-dessus) afin que jamais ces documents ne puissent être censurés.
Mettez-les sur vos sites internet, faites-les circuler, etc. Merci.

        Merci
pour votre attention,

        Meilleures salutations,

        do

        http://mai68.org

Le
rapport de l’AIEA commence sous la double ligne ci-dessous :

_________________________________________________________________

¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯


1 –

ELECTRICITE DE
FRANCE

Direction
de la Production Transport                                                                      le
01.09.86

Service de la Production Thermique

 

REUNION
D’EXPERTS DE L’A.I.E.A.

SUR
L’ACCIDENT DE TCHERNOBYL

 

 

I. ORGANISATION
GENERALE DE LA REUNION

Cette réunion
s’est tenue du 25 au 29 août 1986 au siège de l’A.I.E.A. à
VIENNE.

Etaient présents
450 experts d’une cinquantaine de pays et d’une vingtaine d’organisations
nationales et internationales.

La délégation
française (20 participants environ) comprenait en particulier :

MM. BAEYENS
– Ambassadeur, représentant permanent.

         ERRERA – Gouverneur
A.I.E.A. pour la France.

         VALLADE – Sénateur,
chargé d’établir un rapport sur TCHERNOBYL

         le Professeur PELLERIN.

         LAVERIE – Directeur
du SCSIN.

         COGNE (le dernier jour)
– Directeur de l’IPSN.

EDF était
représenté par MM. SHEKTMANN (SEPTEN) et MIRA. Participaient
également :

M. TANGUY – comme
membre de l’INSAG (INTERNATIONAL NUCLEAR SAFETY

                        
ADVISORY GROUP) et

MM. BACHER et
SAITCEVSKY au titre de l’UNIPEDE.

La délégation
soviétique, avec le professeur LEGASOF à sa tête, comprenait
une trentaine de membres dont dix environ faisaient partie de l’équipe
d’experts désignée par le Comité d’Etat de l’URSS pour
analyser les causes de l’accident de TCHERNOBYL.

Après
une première journée de réunion plénière,
les participants se sont répartis en 4 groupes de travail qui se sont
réunis les mardi 26, mercredi 27 et jeudi 28

Groupe 1 :   Causes
de l’accident (conception – organisation formation …) – déroulement
de l’accident

                    jusqu’à
la destruction du coeur.

Président
: M. EDMONDSON, CEGB et INSAG

                 Director
– Nuclear Operations Suppert Group


2 –

Groupe 
2
:  Déroulement de l’accident à partir de la destruction
du coeur. Mesures

                   
post-accidentelles.

Président
: M. TANGUY, EDF et INSAG Inspecteur Général pour
la sûreté et la sécurité nucléaires.

Groupe  3
:   Mesures d’urgence et décontamination.

Président
: M. RABOLT, RDA, INSAG Vice-président, National Board for
Atomic Safety and Radiation Protection.

Groupe  4
:   Conséquences radiologiques de l’accident.

Professeur
BENINSON, Argentine (National Atomic Energy commission, Président
de la Commission Internationale de Protection Radiologique).

La matinée
du dernier jour a été consacrée aux synthèses
et recommandations.

Les réunions
techniques n’étaient pas ouvertes à la presse, mais chaque soir
avait lieu une conférence de presse avec les présidents de groupe
et la délégation soviétique.

II.  REUNION
PLENIERE D’OUVERTURE
(le 25 août 1986)

   2.1.
Discours d’introduction de M. Hans BLIX, Directeur Général de
l’A.I.E.A.

M. BLIX rappelle
que cette réunion a été organisée, à la
demande du conseil des gouverneurs de l’A.I.E.A., pour recueillir les informations
que les soviétiques se sont engagés à fournir.

Bien que la
technique RBMK soit spécifique, l’accident de TCHERNOBYL peut fournir
des enseignements, notamment dans le domaine des facteurs humains.

Il considère
que l’énergie nucléaire, qui fournit 15 % de l’électricité
dans le monde a passé le point de non retour.

Mais la confiance
du public a été ébranlée et les spécialistes
doivent comprendre ce qui s’est passé pour expliquer : il faut
faire preuve d’ouverture et de franchise.

Il indique qu’un
rapport, préparé par les experts de l’INSAG, sera présenté
au Conseil des Gouverneurs de l’AIEA le 24 septembre puis rendu public accompagné
des décisions prises par l’AIEA.


3 – 

   2.2. Discours
de M. Rudolf ROMETSCH, Chef de l’Organisme Suisse s’occupant des déchets

          radioactifs. Président
de la réunion.

M. ROMETSCH affirme
la nécessité de l’énergie nucléaire dans un monde
où 75 % de la population manque de ressources naturelles.

 –  Il
considère qu’il n’y a pas de civilisation et de vie qui soient totalement
exemptes de tout risque d’accident.

–  Fixe
trois objectifs principaux aux débats techniques qui vont s’ouvrir :

  . amélioration
du niveau de sûreté des installations,

  . échanges
d’expériences,

  . amélioration
de la coopération internationale dans le domaine de la sûreté
nucléaire.

   2.3. Intervention
du Professeur Valery A. LEGASOV, Directeur Adjoint de l’Institut de l’Energie
Atomique KURCHATOV, Membre de l’Académie des Sciences, Chef de la délégation
soviétique.

   2.3.1.
Discours d’ouverture

L’URSS accorde
une grande priorité au développement de l’énergie nucléaire
sans lequel il ne sera pas possible d’assurer le développement du pays.

Le recours au
nucléaire constitue de plus un refus de consommer de façon considérable
les matières organiques et de détruire l’environnement et notamment
les forêts et les eaux.

Cependant TCHERNOBYL
« est une tragédie pour nos concitoyens qui ont subi des pertes physiques
et morales considérables ».

Les soviétiques
souhaitent connaître les avis, y compris les critiques, des experts
occidentaux ainsi que les enseignements tirés des grands accidents
rencontrés dans les centrales nucléaires afin d’aboutir à
des recommandations communes.

Les spécialistes
soviétiques sont convaincus que l’accident de TCHERNOBYL, malgré
sa gravité, ne peut stopper le développement du nucléaire
mais qu’il est nécessaire d’encourager une coopération internationale
active dans tous les domaines présentant un danger pour l’écosystème
et plus précisément dans les activités du cycle nucléaire.


4 –

   2.3.2.
Présentation d’un film vidéo d’une quinzaine de minutes.

Excellent film
relatant les circonstances et le déroulement de l’accident et montrant
un certain nombre d’opérations et de vues post-accidentelles.

A l’évidence,
les soviétiques ont fait un très gros effort médiatique
de présentation. M. THOMAS s’efforcera de nous procurer une copie de
cette cassette vidéo.

   2.3.3.
Intervention technique

– Réinsiste
à nouveau sur la nécessité du nucléaire pour l’URSS.

Nota :
d’une façon assez générale, nous entendrons plusieurs
fois les mêmes choses, y compris et surtout pour ce qui concerne la
description de la séquence accidentelle.

– L’accident
de TCHERNOBYL a montré les dangers de l’énergie nucléaire.
Suit alors un amalgame entre les risques du nucléaire civil et :

. la
prolifération des armes nucléaires,

. les dangers par rapport au terrorisme nucléaire,

. les dangers présentés par les installations
nucléaires civiles à l’occasion d’un conflit armé.

Tous ces risques
rendent « la guerre encore plus absurde et inadmissible ».

Ce discours est
également présent dans le rapport écrit et sera repris
lors de la séance plénière de clôture.

– Description
du RBMK 1000.

Il y a actuellement
environ 15 GW de puissance installée en réacteurs RBMK (14 RBMK
1000 et 1 RBMK 1500).

Cette puissance
devrait augmenter mais son pourcentage dans le parc nucléaire diminuera.

Les travaux des
tranches 5 et 6 de TCHERNOBYL sont arrêtés pour l’instant.

Insiste sur le
bon fonctionnement de la filière RBMK qui a 100 années-réacteurs
d’expérience.

_
5 _

  LENINGRAD KURSK TCHERNOBYL SMOLENSK
Puissance
installée au 01/01/86

4000

4000

4000

2000

Production
entre 1981 et 1985 (en milliards de kwh)

140.4

82.4

106.6

23.4

Facteur
de charge en 1985

84%

                                 (1)

79%

              

83%

                               (2)

76%

 

(1) 91
% sur la tranche 4

(2) 90 % sur la tranche 2

Principaux avantages
de la filière RBMK :

. absence
de cuve sous pression de fabrication difficile ;

. rechargement continu ;

. possibilité d’une surchauffe nucléaire (non réalisée) ;

. fiabilité thermique élevée ;

. durabilité du réacteur.

Inconvénients
majeurs :

. coefficient
de vide positif (2.10 -4 par volume .% vapeur dû à
la transition de phase dans le caloporteur ;

. forte
sensibilité du flux neutronique à différents types de
perturbation de réactivité, nécessitant un système
de contrôle complexe ;

. complexité
du système caloporteur à l’entrée et à la sortie
du coeur ;

. forte
accumulation d’énergie thermique dans les structures métalliques
et l’empilement graphite.

Les caractéristiques
du RBMK sont décrites dans le document ci-joint. Parmi ces caractéristiques,
le Professeur LEGOSOF a particulièrement insisté sur :

le critère
des 30 barres. Afin d’assurer une vitesse d’insertion d’anti-réactivité
suffisante pour compenser l’effet de vide, il doit y avoir en permanence dans
le coeur l’équivalent de 30 barres de pilotage. Ce critère ne
peut être transgressé qu’après 1’autorisation de l’ingénieur
en chef de 1a centrale. En aucun cas (même le premier ministre ne peut
donner une telle autorisation !) le nombre de barres équivalentes
ne peut étre réduit à moins de 15 .

_
6 _

Pourquoi une
exigence aussi cruciale et essentielle ne faisait-elle pas l’objet d’une automatisation ?

Parce que, lors
de la conception du RBMK, il a été jugé que la fiabilité
d’un tel dispositif était moins bonne que celle de l’opérateur !

. Le
confinement. Toutes les zones potentiellement dangereuses sont placées
dans des confinements capables de résister à une surpression
provoquée par une rupture du circuit primaire (les locaux des collecteurs
d’entrée et de sortie d’eau de refroidissement du coeur résistent
à une surpression de 0,08 MPa. Les locaux des séparateurs et
des pompes de circulation à une surpression de 0,45 MPa). Ces confinements
sont reliés par des systèmes de décharge à la
piscine de suppression de pression.

Les soviétiques
considèrent que ce dispositif de confinement est équivalent
à celui utilisé dans la filière VVER (à eau pressurisée).
Il n’a pas été tenu compte cependant d’une explosion.

Il faut noter
de plus qu’il n’y a pas d’arrêt d’urgence dans ces réacteurs.
Afin de limiter le nombre de passages par zéro, il existe un système
de réduction de puissance à plusieurs stades en fonction du
défaut (30 % lors de la perte d’une pompe de circulation -50 %
pour la perte d’un des deux groupes turbo-alternateur – 100 % pour la
perte des deux groupes). L’insertion la plus rapide a une vitesse de 0,4 m/sec.

– L’accident.
La description détaillée est faite dans le document ci-joint.

La tranche 4
est en service depuis décembre 1983. Elle doit être arrêtée
pour l’entretien annuel et à l’occasion de cet arrêt un test
a été programmé.

. Nature
et justification du test. Vérification expérimentale de la possibilité
d’utiliser l’énergie électrique fournie par l’alternateur pendant
le ralentissement de la ligne d’arbre (après fermeture de l’admission
vapeur).

Des essais analogues
avaient mis en évidence antérieurement une chute de la tension
incompatible avec le bon fonctionnement des auxiliaires concernés.
D’où la mise au point d’un régulateur de champ magnétique
qui devait être testé ce jour-là. Il semblerait, mais
cela n’a pu être complètement confirmé, que cette autonomie
de 35 à 45 secondes soit nécessaire, en cas de black-out total.
pour assurer le refroidissement du coeur avant le fonctionnement en thermosiphon.

_
7 _

. Procédure
de test. L’organisation de cet essai a été confiée à
un ingénieur électricien qui avait déjà réalisé
les précédents essais.

Curieusement, bien que 1a procédure (avalisée par l’ingénieur
en chef !) prévoyait une mise hors service du système de
refroidissement de secours, aucun spécialiste physicien n’était
impliqué.

La commission d’experts soviétiques a jugé que ce programme d’essai
montrait de nombreuses carences :

. procédure mal établie non approuvée par les concepteurs,

. violation de spécifications techniques,

. non prise en compte de la sûreté,

. insuffisance de préparation du personnel d’exploitation.

. Déroulement de l’essai

Le 25 avril à 1hOO le réacteur est à 3200 MWth.

. Baisse
de charge jusqu’à 1600 MWth, puissance atteinte à 13h05. Découplage
du GTA n° 7 et mise hors service de l’alimentation de secours du réacteur
(prévue dans la procédure).

. Palier
à 1600 MWth demandé, de façon impromptue, par le dispatching
jusqu’à 23h10.

. Reprise
de la baisse de charge et passage en manuel de la régulation = ERREUR
de l’opérateur qui ne peut alors contrôler la puissance qui chute
à 30 MWth (alors que l’essai était prévu à 700-1000
MWth).

. La
puissance est remontée à 200 MWth tant bien que mal du fait
de l’effet xenon.

A partir de 1h00
le 26 avril, le réacteur fait ce qu’il veut et les opérateurs
font n’importe quoi
 :

– non respect
de la règle des 30 barres (il ne restera plus que 6 à
8 barres) = VIOLATION

– démarrage
de 2 pompes de circulation supplémentaires (8, alors que 6 suffisent)
entraînant un risque de cavitation et une totale saturation dans le
réacteur = VIOLATION

– blocage
de la sécurité niveau bas dans les séparateur
= VIOLATION

– etc

_
8 _

. Malgré
celà, l’essai proprement dit est démarré à 1h23mn04sec
par la fermeture de l’admission turbine du GTA n°8. Auparavant, les exploitants
ont bloqué la sécurité « chute de barres sur déclenchement
des 2 GTA » = VIOLATION.

. A
1h23mn40sec, le chef de quart provoque la chute des barres de sécurité.
Il sera démontré qu’elles n’ont eu aucune efficacité
pendant 6 secondes.

Elles sont ensuite
bloquées quand la première explosion se produit.

. Commentaires
du Professeur LEGASOF

Une telle combinaison,
très improbable, de violations des spécifications techniques
n’avait pas été prise en compte par les concepteurs. Nous avons
pris conscience tardivement (après beaucoup d’autres pays) que l’improbable
était possibIe.

La sûreté
sera améliorée au plan de la conception :

– dans l’immédiat
par deux mesures :

. en
faisant passer la marge de 30 à 80 barres, ce qui devrait permettre
de réduire d’un facteur 2 le coefficient positif de vide ;

. en
augmentant l’efficacité des barres de sécurité en les
maintenant enfoncées en permanence dans le réacteur (1,20 m).

Ces mesures seront
mises en oeuvre sur tous les réacteurs RBMK dans les meilleurs délais
(la moitié d’entre eux sont actuellement à l’arrêt).

_
9_

– à plus
long terme :

. en
passant d’un enrichissement de 2 % à 2,4 %, ce qui permettra un nouveau
gain d’un facteur 2 sur le coefficient de vide ;

. étude
d’un dispositif redondant d’arrêt d’urgence (liquide, gaz ou solide ?).

Indépendamment
de la conception un gros effort sera fait dans les domaines touchant aux facteurs
humains : formation, interface homme-machine, procédures, organisation.

– Le post-accident

. Intervention
très rapide des pompiers qui ont rapidement circonscrit tous les foyers
d’incendie (en moins de 5 heures).

. Moscou
a été rapidement prévenu par les exploitants conformément
à la procédure qui prévoit 4 niveaux :

– Danger
atomique

– Danger de rayonnement

– Danger incendie

– Danger technique

Les exploitants
n’ont cependant pas su apprécier correctement l’importance de l’accident
et la situation radiologique.

. La
situation radiologique s’est aggravée le 26 à 22 heures du fait
de l’incendie du graphite.

Décision
prise de l’évacuation dans un rayon de 30 km, soit 135.000 habitants
.

La ville de
PRIPYAT a été évacuée tardivement (le 28 avril
mais dans un temps record (49.000 personnes en 2 heures 30.

. 5.000
tonnes de matériaux ont été déversées par
les hélicoptères de l’armée :

– du carbure
de bore pour éliminer les produits de fission,

– de la dolomite,

– du plomb,

– du sable et de l’argile pour filtrer.

Les rejets de
12 MCi le premier jour sont tombés à 2 MCi les 4 et 5ième
jours pour remonter à 8 MCi le 9ème jour pour une raison qui
est encore à l’étude.

Au total, les
soviétiques estiment (avec une précision de 50 %) que les rejets
ont été de 50 MCi (sans compter les gaz rares), soit 3,5 % de
la quantité totale de radioéléments contenus dans le
coeur.

Les rejets ont
pratiquement cessés aujourd’hui : quelques dizaines de Ci par
jour.

_
10_

. Bilan
sanitaire

31
morts

203 personnes sérieusement atteintes

Dose
collective : 9 millions hommes-rem en 1986

                         
29 millions hommes-rem en 50 ans

. Objectifs
sur le site de TCHERNOBYL :

– Mettre
la 4ème tranche en cocon d’ici octobre 1986.

– Redémarrer
les tranches 1 et 2 avant la fin de l’année.

– Pas de
date précisée pour la tranche 3 ; les investigations
sont en cours.

– Rien
de précis pour la construction des tranches 5 et 6.

Difficulté
particulière à résoudre : les logements pour le
personnel.

 

III. GROUPES DE
TRAVAIL

      3.1.
Groupe 1 : Président : M. EDMONSON (CEGB)

Interlocuteur
soviétique : Professeur ABAGYAN (Directeur de l’Institut
des centrales nucléaires) aidé d’un grand nombre de spécialistes.

      Deux
grandes séries de questions sont abordées dans ce

      groupe :          – les
causes de l’accident,

                            – la
séquence accidentelle jusqu’à l’excursion de radioactivité.

      Remarque
: l’ensemble du débat a été assez confus pour vraisemblablement
4 raisons :

. les
soviétiques ont eu 350 questions et n’ont pas eu le temps de
préparer leurs réponses,

. la présidence assurée par M. EDMONSON n’a
pas été assez ferme, celui-ci ayant choisi de faire parler
les participants dans la salle de leur propre expérience,

. les
soviétiques étaient mal à l’aise dès lors
qu’ils étaient questionnés sur des problèmes de
conception et d’organisation,

. les
études sur la séquence accidentelle ne sont pas terminées.

_
11_

Donc, un très
grand nombre de questions de conception et de philosophie de sûreté
sont restées sans réponse. L’A.I.E.A. devra voir avec les soviétiques
comment pallier ces lacunes.

Le Professeur
ABAGYAN s’est attaché à démontrer que la cause fondamentale
de l’accident est de nature humaine. Selon lui, le personnel avait perdu tout
sens du danger, peut-être du fait de la qualité des performances
de la centrale.

Il est de toutes
façons convaincu que les centrales RBMK sont sûres : « si
les procédures et spécifications techniques avaient été
respectées, il n’y aurait pas eu d’accident ».

Admet cependant
que l’interface homme-machine est à repenser, car il est difficile
de comprendre rapidement ce qui se passe dans une salle de commande comme
celle de TCHERNOBYL.

La formation
est également un point très important. Sur l’ensemble des domaines
touchant aux facteurs humains, préconise une coopération internationale.
Il est en celà appuyé par quelques personnes et par le Président
qui reprend cette proposition dans ses propres conclusions.

Comme on pouvait
le craindre, certains délégués suggèrent un rôle
accru de l’A.I.E.A., dans la mise au point de critères internationaux
de sûreté et même de critères de formation et pourquoi
pas dans la création d’une licence.

J’indique, pour
ma part, qu’un grand nombre de choses se font déjà depuis TMI,
notamment dans le domaine du retour d’expérience avec les banques de
l’INPO et de l’UNIPEDE. M. SAITCEVSKY rappelle, quant à lui, que des
groupes de travail existent au sein de l’UNIPEDE sur tous les thèmes
évoqués.

   3.2.
Groupe 2 : Président : M. TANGUY (EDF)

Interlocuteur
soviétique : Professeur ABAGYAN, aidé par les mêmes
spécialistes.

Remarque :

A l’inverse
du premier, le débat a été très clair et les
réponses des soviétiques très précises compte-tenu
de l’état actuel de leurs études.

. Du
fait des différentes manoeuvres des opérateurs et de l’état
du réacteur (6 à 8 barres de marge), on a été
en présence d’une excursion de réactivité très
importante. La puissance est passée de 7 % à 100XPN en 1 seconde
environ.

Cette excursion
a cependant été moins rapide que celles mises en évidence
dans un certain nombre d’expériences (quelques msec ou 1/10 msec).
Des études complémentaires sont donc nécessaires.

_
12_

. Dégagement
d’une énergie de 300 Cal/g provoquant la pulvérisation de l’U02
(30 % du combustible, en partie basse), la destruction des gaines et une production
violente de vapeur. La 1ère explosion est une explosion vapeur.

L’énergie
dégagée par cette explosion a provoqué une surpression
de plus de 10 atmosphères qui a soulevé la dalle du réacteur
(2.000 tonnes) et a provoqué de ce fait la destruction de tous les
tubes de force.

. L’arrêt
de la réaction de fission n’a pu être provoqué par les
barres. Deux hypothèses :

– l’explosion
a entraîné une homogénéisation du coeur et donc
une réduction de l’efficacité,

– l’éjection
des blocs de graphite a diminué le coefficient de modération.

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