On aurait pu penser que la « modération » d’Indy Nantes, après avoir bloqué pendant trois semaines toute information ou allusion à la Palestine, chercherait à se rattraper en faisant preuve d’un peu de solidarité contre l’Etat et les fachos. Mais pas du tout, pour les modos, c’est devenu une affaire d’honneur et de virilisme : se remettre en question serait un aveu de faiblesse, une atteinte à leur toute-puissance. Le résultat est une censure sauvage sous le moindre prétexte, et l’injonction de choisir entre les crimes en Palestine occupée et les attaques sionistes en fRance, jamais les deux. Et pour être sûr qu’il n’y aura pas la moindre exception, les rares articles rescapés seront modérés a priori, c’est à dire réservés aux potes des modos.

On sait que pour les attaques des fachos et de l’Etat aucune information n’a pu passer, car il est impossible de dénoncer le CRIF ici. Pourtant, il y avait beaucoup de choses à dire :

Répression : le préfet de l’Hérault interdit un rassemblement contre l’apartheid israélien

Le préfet de l’Hérault poursuit son offensive répressive à Montpellier : après avoir ordonné l’interpellation d’une personne ayant accroché un drapeau ACAB à son balcon , ce dernier vient d’interdire un rassemblement de soutien au peuple palestinien et contre l’apartheid israélien prévu le samedi 27 mai, organisé par BDS Montpellier. Dans un communiqué publié moins de 48h avant l’événement, la préfecture prétend redouter « la transposition à Montpellier d’un conflit international » et la tenue d’un soi-disant « discours discriminant incitant à la haine ». Des arguments récurrents pour réprimer et faire taire les militants pro-palestiniens en France.

En réalité, cette interdiction vise essentiellement à réprimer toute dénonciation de la politique coloniale de l’État d’Israël. Et ce alors que le deux poids deux mesures de la Région Occitanie et la Mairie de Montpellier est explicite puisque chaque année à Montpellier est organisée la « Journée de Jérusalem », avec derrière la célébration de la prise de Jérusalem-Est en juin 1967 lors de la Guerre des Six Jours, ayant fait des dizaines de milliers de morts.

Face à l’attaque, les organisateurs contestent l’interdiction. Le rassemblement aura bien lieu s’ils arrivent à arracher la levée de l’arrêté. Dans le cas contraire, ils prévoient une conférence de presse à la même heure devant la préfecture de Montpellier.

Il ne s’agit pas de la première tentative d’intimidation menée par l’administration locale envers l’association militante BDS Montpellier. En effet, depuis des années, la préfecture et la mairie mènent main dans la main une véritable politique de criminalisation à l’encontre de ces militants : interdiction systématique de leurs manifestations, destruction de stands ou encore poursuites judiciaires pour des publications sur les réseaux sociaux.

Le mouvement BDS a également été dans le viseur du gouvernement Macron, qui, en 2019, menaçait déjà l’organisation. Ce dernier affirmait ainsi que les associations proposant le boycott d’Israël et des produits de ses grandes entreprises seraient traitées sans « aucune complaisance ».

L’interdiction de ce rassemblement s’inscrit dans un contexte d’offensive autoritaire du gouvernement Macron et de ses institutions, qui multiplient les interdictions à manifester et les arrestations, tentant ainsi de mater la colère exprimée lors du mouvement contre la réforme des retraites.

Outre son soutien explicite à la politique d’oppression du peuple palestinien par l’Etat israélien, l’État français étant mène lui-même sa propre politique impérialiste et coloniale, comme nous le rappelle actuellement l’opération Wumabushu menée actuellement à Mayotte.

A Toulouse, la mairie pro-Macron menace la CGT de reprendre la main sur la Bourse du Travail

Suite à une conférence de soutien à la lutte du peuple palestinien, perturbée par la droite sioniste, la mairie de Toulouse a annoncé vouloir « revoir la convention » encadrant les locaux historiques de la CGT. Une offensive contre le monde du travail de la part de Jean-Luc Moudenc, soutien de Macron.

Alors que Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, ancien LR et proche de Macron, s’est illustré dans le mouvement contre la réforme des retraites par la criminalisation des manifestants et par ses attaques envers « l’extrême-gauche » et « l’ultra-gauche », c’est désormais la CGT qui est dans le viseur de la mairie de Toulouse.

La mairie de Toulouse relance le « chantage à la Bourse du Travail » contre la CGT

Dans un article publié ce dimanche par La Dépêche du Midi, on apprend que « la mairie de Toulouse veut recadrer la convention d’occupation [de la Bourse du Travail] par la CGT ».

Bien que les locaux abritent la CGT depuis plus de 120 ans, le bâtiment est la propriété de la mairie de Toulouse, avec laquelle le syndicat bénéficie d’une convention. En voulant lui « donner un cadre plus précis », la mairie menace en réalité l’organisation syndicale de contrôler ses activités, en ayant un droit de regard sur les évènements organisés au sein de la Bourse du Travail !

Ce n’est pas la première fois que le maire tente de s’attaquer aux syndicats en utilisant le levier des locaux comme moyen de pression, avec, en filigrane, la menace d’une expulsion. Si Cédric Caubère, secrétaire général de l’UD CGT31, affirme que « cela ne correspond pas aux habitudes de Jean-Luc Moudenc », Jean-Luc Moudenc, fraîchement élu, avait annoncé en 2015 ne plus vouloir « loger gracieusement les syndicats », exigeant un loyer mirobolant de la part des organisations syndicales. Une décision qui visait particulièrement la CGT et Bourse du Travail, dont l’implantation au cœur de Toulouse, à quelques centaines de mètres du Capitole, semblait à l’époque comme aujourd’hui particulièrement déranger le maire.

L’attaque aux locaux est un classique de la droite pour bâillonner l’organisation des travailleurs. A Montauban, la maire de droite Brigitte Barèges a ainsi tout simplement expulsé la CGT du Tarn-et-Garonne de ses locaux.

Le crime de la CGT pour Moudenc ? Donner la parole à des militants palestiniens anti-apartheid

Pour mener son offensive contre la CGT, la mairie a cette fois-ci choisi de mener tambour battant la campagne de diffamation visant Salah Hamouri, avocat et ancien prisonnier politique franco-palestinien. Mardi dernier, ce dernier était en effet invité pour une conférence à la Bourse du Travail par plusieurs organisations de défense de la Palestine, ainsi que par plusieurs organisations politiques et syndicales, dont la CGT.

L’évènement a été marqué par les provocations de militants sionistes pro-apartheid, proches du CRIF et de la droite israélienne, venus dans l’intention de perturber la conférence. Après plusieurs interruptions et une tentative d’agressionvisant Salah Hamouri, plusieurs personnes ont dû être expulsées de la salle par le service d’ordre. Parmi elles, Nicole Yardeni, ancienne présidente du CRIF à Toulouse et adjointe au maire.

Dans un communiqué, la mairie de Toulouse s’est faite le relais de l’offensive visant les militants pro-Palestiniens, en assimilant les militants anti-colonialistes qui luttent contre l’apartheid sioniste à des antisémites. Jean-Luc Moudenc y fait par ailleurs passer l’intervention du service d’ordre pour une agression sexiste envers Nicole Yardeni… Le maire de Toulouse a ainsi sauté sur l’occasion pour attaquer l’ensemble de la CGT et « la kyrielle de structures de gauche et d’extrême-gauche »organisatrices de l’évènement. Voilà le prix du jumelage de la ville de Toulouse avec Tel-Aviv !

En s’attaquant à la CGT, c’est au mouvement social et au monde du travail que s’attaque la mairie

Le communiqué de Presse de Nicole Yardeni ne laisse aucun doute : derrière cette nouvelle attaque contre la CGT c’est tout le mouvement social qui est visé. Une campagne menée des macronistes jusqu’à l’extrême droite (extrême droite à laquelle la mairie de Toulouse sait tendre l’oreille quand il s’agit d’annuler des événements culturels).

En 2015, la mobilisation de l’ensemble des organisations syndicales de la ville avait fait reculer la mairie et avait permis à la CGT de conserver ses locaux de la Bourse du Travail. Alors que, dans le contexte d’une mobilisation historique contre la réforme des retraites, Jean-Luc Moudenc relance aujourd’hui son offensive contre les syndicats à Toulouse, c’est aux mobilisations et aux travailleuses et travailleurs que la mairie de Toulouse s’attaque, voulant les priver du droit de bénéficier librement de locaux, de s’organiser et d’organiser les évènements et conférence qu’ils souhaitent. C’est pourquoi nous devons, avec nos organisations politiques et syndicales, faire bloc contre le relais de la politique macroniste à Toulouse qui s’acharne à multiplier les attaques contre le monde du travail !

https://www.revolutionpermanente.fr/A-Toulouse-la-mairie-pro-Macron-menace-la-CGT-de-reprendre-la-main-sur-la-Bourse-du-Travail

Voir aussi :

https://nantes.indymedia.org/posts/89198/a-vaincre-sans-peril-on-triomphe-sans-gloire-et-cest-bien-triste/

https://nantes.indymedia.org/posts/89176/copinage-avant-toute-chose/