Call out, 1an après
Catégorie : Global
Thèmes : Féminisme
J’ai été call out. J’ai du déménager etc.
1an après j’ai écrit ce texte, d’un coup au réveil. La seule personne à qui j’ai osé en parler m’a proposé de le publier. Si ça peut aider certains…
Je me sens rejeté, abandonné, humilié.
Je suis isolé et je me suis isolé. Seul et sans personne à qui en parler.
Peur de retourner à nddl et ailleurs.
Ce problème reste en moi et n’évolue pas. Ça se cristallise, se solidifie. Ça s’enfonce, devient plus lourd, et inaccessible.
Je n’en parle plus,
Je n’y pense plus,
Mais ça reste là, ça a fait son trou, ça a pris sa place.
J’ai peur des filles, et des relations intimes ou amoureuses, et je n’ose pas le dire.
Je ne dis plus bonjour aux filles, ou alors de loin, j’évite de les toucher, je me tétanise quand elles s’approchent de moi, et j’évite de les regarder ou de leur parler.
J’ai tout le temps mal au ventre, tous les jours.
Le Truc est pas guéri. La Blessure est toujours là, avec sa demie cicatrice. L’évolution s’est arrêtée.
Personne ne m’en parle, j’en parle à personne. Personne prend des mes nouvelles. Personne n’a de lien avec moi, sauf les liens négatifs qui m’empoisonnent.
J’ai perdu mes amis, mes lieux, mes fréquentations, mes passions et activités.
Je dors 12h par jours, je ne fais rien, je reste là à attendre, mais il ne se passe rien. Rien ne bouge, rien n’évolue, personne n’aide.
Je suis seul et j’attends, j’attends Rien.
Cette nuit j’ai fait un horrible cauchemar, une bête terrible, un démon puissant, venait sur moi et m’empêchait de parler.
Je cherche de l’aide, amicale, vers l’extérieur, mais elle n’existe pas, ou plus.
Alors je dois m’aider moi même, seul avec mes démons.
Anonyme
NB: soyez dans le coeur, prenez soin de vous et de vos proches.
Ce commentaire ne respectait pas la charte.
Je cherche l’aspect politique du texte, l’aspect émancipateur, je trouve juste le patos d’un homme qui vit mal d’avoir été dénoncé sans, visiblement, avoir tenté la moindre démarche réparatrice.
En tant que victime, c’est violent à lire.
Je ne comprends pas des masses pourquoi cet article a été validé, mais bon…
Il est clair que de déballer ça sur un site public n’est pas la bonne idée. La souffrance décrite (sommeil 12h/j…) fait apparaître un truc qui ressemble à une dépression. Donc, effectivement, plutôt qu’un appel à l’aide public inapproprié, ont peut surtout conseiller des soins auprès d’un·e professionnel·le.
Contenu politique, je sais pas, ou plutôt si : il n’y a pas eu de prise en charge de l’aggresseur qui se retrouve juste dans la nature. Le système répressif et autoritaire met au ban les individus « déviants », on vaut mieux que ça.
Euh je trouve qu’on n’en sait rien. A la lecture du texte on sait pas s’il y a eu ou pas une tentative de prise en charge de la personne qui a aggressé. On n’a que son point de vue là.
Ptet que c’est vrai et dans ce cas, je suis un peu d’ac avec toi (mais bon à condition aussi que ce soient pas que nous, les personnes sexisées qui nous retrouvions à faire du care envers nos aggresseur.euses).
Mais là vraiment t’en sais rien et tu peux pas te permettre de dire que y a eu aucune prise en charge et faire passer ça en plus pour du contenu politique du texte, qui en a absolument zéro !
Attendez, je laisse un commentaire un long moment après sa validation pour questionner celle-ci, y’a deux personnes qui me réponde que oui, c’est questionnant (dont une recherche de raison capilotractée) et je parie qu’au moins une des deux personnes est modo … mais l’article passe même pas en débat ?
Je pige pas là. Vraiment ça craint.
Après relecture et reflexion, on a décidé de refuser cette contribution. On l’avait accepté au départ principalement du fait de la détresse de l’auteur, ainsi que pour ce que cette contribution pouvait éventuellement ouvrir comme débat sur des méthodes différentes de résolution de VSS ou de conflits qui sont pas mal discutées en ce moment.
Effectivement le fait que l’auteur n’ait aucun mot pour la (ou les) personne(s) qui a (ont) subit sa violence, ni qu’il n’y ait aucun contexte pour que l’on puisse comprendre ce qui s’est passé (notamment au niveau de la prise en charge collective ou pas) nous questionnait pas mal aussi au moment de la validation.
Au vu des commentaires (merci d’ailleurs pour l’aide à la modé), on est d’accord que c’est finalement plus problématique qu’autre chose.
En tout cas pour que l’auteur sorte de cette mauvaise passe, il semble qu’il devrait avoir une autre démarche que celle que l’on peut lire dans ce texte. Être pro-actif à essayer de comprendre et corriger ses comportements, et entamer une démarche pour réparer (si possible) ce qu’il a fait serait une bonne piste pour sortir la tête de l’eau, éviter que ça se reproduise, et faire en sorte que les personnes qui ont subit ces violences puisse se réparer surtout.