Communiqué des zadistes d’la ZAD de l’Orchidée

C’est le cœur lourd que nous vous annonçons la décision de mettre fin à la ZAD de l’Orchidée. Ce choix ne s’est pas fait sur un coup de tête ni suite aux décisions de Darmanin, encore moins à la répression de plus en plus forte de l’État.
Tous ces éléments au contraire auraient eu tendance à nous mobiliser d’avantage.

Non, ce n’est pas non plus parce que CAP Vert énergie a abandonné son projet… Rien de tout ça.

Les problèmes sont le SFH (Saleté de Facteur Humain), les comportements oppressants et le sexisme de quelques personnes (mascus), qui depuis le retour des camarades des bassines ont pris une ampleur infernale, malaisante et même dangereuse.

Le mois de mars a été pour nous une réelle expérience enrichissante. La ZAD a réussi à s’organiser et à créer des choses superbes, beaucoup d’entre nous ont appris. L’ambiance d’un collectif constructif et bienveillant se faisait ressentir, qui ne pouvait qu’induire de bonnes choses pour la suite de la lutte.
C’est pour cela que nous avons communiqué la date du 29 avril comme date d’occupation réelle du lieu. Car jusque là, rappelons-le, nous avons squatté un terrain privé collé à la zone à défendre. En tentant de construire cabanes, potager, verger sur le terrain.
Cela a été fait et à de nombreuses reprises les flics les ont démolis, via le psig notamment.

Le mot est passé que l’Orchidée était un chouette lieu de lutte et qu’il se passait plein de choses constructives. Et cela sans mensonge car c’était vraiment le cas.

Venons-en aux faits : la présence féministe et alliée faisait taire de façon naturelle la présence masculiniste et dangereuse de certaines personnes, le nombre changeait la donne.
Suite aux retours des camarades partis risquer leur vie à Ste-So, beaucoup de personnes ont pris en toute légitimité des vacances pour prendre un peu l’air.

Nous étions donc beaucoup moins nombreux.ses et nous ne pouvions pas faire face et gérer les comportements oppressifs et violents des personnes au tempérament dominant qui revenaient en trombe suite au départ de personnes moteurs qui dénonçait ces agissements.
Sans oublier la détresse psychologique dans laquelle nous étions suite à l’événement contre les bassines.

Aucune considération ni prise de conscience de cette détresse. Malgré les tentatives de discussions et d’échanges pour améliorer les conditions de vie initiées par les victimes de ces agissements.
Blagues sexistes, propos anti-organisationnels et foutage de gueule permanent étaient maîtres sur zone.

Plusieurs violences physiques ont également été commises sur le lieu, notamment par une personne, souvent liées à l’alcool et à des problèmes personnels qui venaient mettre à mal la lutte. Manipulation et relations extrêmement toxiques ont également été constatées. Tout ça en une semaine, mais aussi avant le fameux mois où tout se passait bien.

Cette décision d’arrêt de cette zone à défendre a été prise consciencieusement et de manière anti-autoritaire en prenant compte de l’avis de toutes les personnes qui s’investissaient pour l’orga et la bien-gérance de ce lieu de lutte.

Nous trouvons que ce lieu (et par là, on veut dire des personnes) est dangereux. Et nous ne voulons pas que d’autres personnes se retrouvent confrontées à des violences ou donnent davantage d’énergie à essayer de gérer ces comportements. Si il y avait 300ha à défendre, on en reparlerait peut-être…

Les cabanes sur le terrain privé vont être démontées pour éviter au propriétaire de recevoir amendes et répressions (suite à sa demande que nous avons reçue par mail). Nous ne prenons pas l’arrêt de cette ZAD comme un échec. Nous resterons déterminé.e.s et radicaux.ales dans nos idées et nos actions.

Nous avons appris que nous étions sur la liste du ministère de l’intérieur. On en ricane. Cette tentative d’intimidation ne nous fait nulle peur et nous invitons ce violeur de Darmanin ainsi que les gouvernements criminels qui se surpassent de jour en jour à faire gaffe à leurs fesses. Car c’est bien nous-même qui décidons de ce qui est bon pour nous.

Nous appelons à la création de communes autonomes et à continuer la lutte. On se retrouvera sur d’autres lieux 😉

Bisou, la ZAD de l’Orchidée.