Cpe/ précarité à tous les étages : action anpe ce matin
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Ce matin, à l’appel de la coordination étudiante, une grosse poignée (deux ou trois cents) d’étudiants, lycéens, chômeurs et salariés avaient rendez vous à Commerce pour aller occuper des agences de l’ANPE, gestionnaire autosatisfaite et flic ordinaire de la précarité généralisée.
Nous avons trouvé porte close et maréchaussée devant trois des ANPE visées, mais nous avons pu entrer dans l’ANPE Monzie, à Beaulieu, une agence où les associations de chômeurs ont l’habitude d’un très mauvais accueil, mais bizarrement, à 100 on est mieux reçus qu’à 5…
On a passé quelques fax, décroché les offres d’emplois mirobolants, collé, mis notre grain de sel dans une réunion d’info avec des chômeurs, tenu une AG (rester plus longtemps, repartir mais comment ?…) et avons finalement décidé de quitter les lieux en vidant intégralement l’agence de son mobilier, déposé sur le trottoir.
Les différents groupes se sont retrouvés Place Bretagne pour un feu de joie des annonces récoltées sur place. Pris à la volée : un CNE, un contrat chez un huissier spécialisé dans les expulsions de logement pour impayés, un CDI de deux heures par semaine… Le travail, c’est la santé !
quel plaisir de vous lire. domage chez moi ça se fait pas encore et je peine à trouver des partants
Le groupe qui a trouvé porte close à l’ANPE de Bellevue s’est redigiré vers les Assedic qu’il a occupé pendant environ une heure sans problème et dans le calme.
Dès que j’ai le temps, je mets quelques photos de cette belle action….
bravissimo!
Même la télé n’a trouvé personne pour condamner l’action, si ce n’est une employée ANPE qui disait mollement que « c’était un peu dommage… », pour faire plaisir à son chef!
Il s’agit bien, derrière le CPE , de résister à la précarité croissante et à l’exploitation grandissante.
D’autant qu’après le CPE, Sarko veut faire passer un contrat unique qui serait inspiré des conditions US, encore plus dégradées… Mais avec l’accord des syndicats et sans 49/3! Ce qui, vous en conviendrez, change tout ?!
Ceux-ci ont choisi la date butoir du 17 avril, pour avoir un prétexte pour ne prendre aucune initiative d’ici là, et laisser les jeunes lutter seuls, sans l’appui des salariés : quand il n’y a pas d’appel à la grève , reconductible ou non, impossible de stopper le travail… même un Sud s’aligne! Des élections professionnelles , ça se prépare, et le vote des indécis est bon à prendre…
Les partis ne sont pas en reste: Ayrault, chef du groupe PS à l’assemblée a répondu à une délégation d’ATOSS et de profs de fac, venus en manif vendredi 31 mars, qu’il fallait « arrêter le mouvement pour préparer les élections en 2007 ». Le projet EVA concocté par les éléphants du PS est une version « sapin de noel » du CPE: précarité toute la vie!!!
Bref, partis et syndicats se liguent objectivement contre le mouvement; pourtant le CPE est promulgué…
Ce qui prouve une fois encore, comme en 2003 (retraites) , et en 2005 (journées de grève avec un million de participantes, non suivies de grèves reconductibles) qu’ils ne veulent que co-gérer et non pas transformer le système en place…
Seule l’autonomie du mouvement, contre toutes les UNEFS et autres godillots parlementaires, pourra vaincre, mais en trouvant entre autres des modes de mobilisations, auquelles les salariées pourront se joindre.
Pourquoi ne pas retourner les modes d’actions (encensés par les médias) employés à Pékin, Buenos-Aires, ou Kiev : rendez-vous quotidiens sur une grande place (Royale), en fin de journée, façon « folles de la place de mai » à Buenos-Aires.
Pour développer la position suivante: « comme sous la dictature des colonels en Argentine, comme sur la place Tien-An-Men sous le régime totalitaire, comme lors de la révolution orange il y a un an, nous avons décidé d’appeler l’ensemble de la population à exprimer son rejet de l’attitude méprisante du gouvernement à l’égard de ce que veut la population ».
En essayant de généraliser à de nombreuses villes ce mode de protestation de « basse intensité », susceptible ensuite de déboucher sur des actions à inventer (grève généralisée de l’utilisation des portables ?pour faire couler les actions des boîtes de télécoms et peser sur la bourse, boycott de la consommation, etc ) et une montée élargie du refus du CPE à toute la population.