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CHRONIQUE DES ETRES HUMAINS (1)

Vers 10h07, le journal de 10h00. On a droit à un reportage sur l’affaire des flics violeurs-racketteurs de Saint-Denis (93). Sans doute un peu plus crâmés que les autres pour réussir “l’exploit” de se faire lâcher par leurs potes de la police des polices, ils passent au tribunal de Bobigny pour avoir notamment exigé des passes “gratuites” à des prostituées, racketté des vendeurs à la sauvette et s’être servi en matos dans des camps de Roms. Le reportage conclut en donnant la parole au syndicat de la flicaille Alliance. Le journaliste rapporte alors les explications de cette corpo canaille comme toute corpo : si les flics sont des ripoux, ce serait à cause d’un “manque d’encadrement” de ces “jeunes” flics laissés à l’abandon dans leur comico (depuis quand on est “anarchiste” à la P.N.?), et surtout surtout, c’est à cause de la forte “délinquance” à laquelle ces p’tits “jeunes” sont confrontés chaque jour les “pauvres”. Un remake encore abusé du : “C’est encore la faute aux Arabes et aux Noirs, si les femmes se font violer et si les pauvres se font dépouiller”… Nan mais c’est quoi ces abrutis de flics ?!!!

Un peu plus tard, interview avec le photographe de l’AFP qui s’est fait latté la gueule la veille à la manif anti-cpe et anti-bien-plus-que-ça à Paris. Le bon bougre s’est assez vite rétabli nous annonce-t-on, tiens même qu’il va parler. Alors il parle ce photographe, il explique comment pour avoir une “belle photo”, il a voulu se rapprocher des “casseurs”. Y avait des manifestants pacifistes faisant un sit-in, qu’il dit, et derrière, oh derrière LES CASSEURS, et là, et là, “on” avait une beeeelle photo. Alors, alors il se rapproche avec son bel appareil, et il a conscience, là, qu’il fait un peu n’importe quoi, parce que les journalistes ont en tout cas compris qu’y avait beaucoup de gens qui leur reprochaient des “trucs” (et même des “trucs” politiques), alors la plupart de ces journalistes ont adopté l’attitude qui est souvent la leur le reste du temps : rester proche des flics. Sans doute n’a-t-il pas eu le temps de pousser l’analyse plus que cela comme à son habitude sans doute, qu’un facteur nouveau surgit pour l’empêcher d’ailleurs “d’aller plus loin” : il se fait schlacker la tronche par un de ces dits “casseurs”, puis un autre, etc. Il tombe, perd conscience. La suite on connaît (évacué sur le dos d’un pompier, soudain il se réveille et fait un signe à ses potes journalistes pour leur signaler qu’il va bien…). La palme revient à “l’analyse” surlaquelle l’interview conclut… C’est la foire aux amalgames, tout y passe chez les “casseurs”, ces “sauvages” sans foi ni loi : les journalistes, les manifestants et les femmes. Si si, il a dit ça, j’ai tellement cru halluciner que j’ai passé quasiment tout le reste de la journée en “espérant” que ce reportage soit rediffusé pour essayer de l’enregistrer et d’en réécouter la fin. Mais j’avais pas réussi à l’avoir et j’avais pas que ça à faire de ma journée, hein ouais. En tout cas, on comprend mieux pourquoi les “casseurs” s’en prennent aux journalistes. Quoiqu’ils nous bassinent à longueur de temps en pleurnichant sur leur rôle pilier de la “démocratie” (elle est où celle-là, vous la voyez ?), cibles ils sont, car cibles politiques ils sont. Ben tiens justement, c’est parce que vous êtes les piliers de cette démocratie fashion-fascisante que vous allez en reprendre des coups… Vous qui aimez tant les coups médiatiques. Bouh.

Ours des Territoires Perdus de la république