NOTRE SOLIDARITE LIBERTAIRE PERUVIENNE AVEC LE MOUVEMENT SOCIAL EN France

Il y a 3 semaines démarre un mouvement social en France, dont s puissance peut se comparer avec la révolution de mai 1968. De la même façon qu’à cette époque, ce sont les étudiants universitaires qui se lancent à la bataille en exigeant le retrait pur et simple de la loi sur le Contrat Première Embauche (CPE), consistant à allonger la période d’essai de 3 mois à 2 ans (période pendant laquelle les patrons peuvent licencier les jeunes travailleurs arbitrairement) et qui place les jeunes, jusqu’à l’age de 26 ans en qualité de travailleurs précaires. Le projet de loi fut imposé par le Cabinet Ministériel de Dominique de Villepin sans débat au parlement, c’est-à-dire en application de l’article 49.3 de la Constitution qui permet au gouvernement de faire table rase du pouvoir législatif.

Après trois semaines de grève générale des jeunes étudiants et lycéens (86 universités et plus de mille lycées sont paralysés et plus de 60 universités sont bloquées par les étudiants) et une grève générale de 24 heures des travailleurs le 28 mars dernier avec ce même jour plus de 3 millions de personnes qui ont manifesté dans plus de 300 villes de France. Le président Jacques Chirac vient d’annoncer que la loi va être promulguée et qu’une nouvelle loi sera votée sur deux points : ramener la période d’essai de 2 ans à un an et le patron devra expliquer le motif du licenciement). Cette imposition édulcorée , assortie du désir d’apaiser la grogne générale, a été reçue comme une véritable provocation non seulement par les secteurs mobilisés mais aussi par les partis, syndicats et groupes réformistes (François Hollande, chef du Parti Socialiste l’a rejetée).

La lutte des étudiants et des travailleurs qui les soutiennent se maintient donc. Elle se renouvelle avec l’appel à une autre grève générale mardi 4 avril prochain. Le régime de Chirac a donc choisi la main dure et joue le pourrissement du mouvement social. En effet les vacances de Pâques débutent le 8 avril. Il croit que la rébellion populaire se dissoudra pendant les 15 jours de vacances. De son côté les syndicats bureaucratiques et réformistes, experts de la négociation et de la trahison, refusent d’appeler à la grève générale reconductible de peur de la chute du pouvoir de la grande bourgeoisie impérialiste française et de la possibilité que le peuple retrouve la capacité de s’organiser et se gouverner lui-même. Pour contrebalancer le poids nocif des directions syndicales et politiques réformistes et « pragmatiques », les étudiants, organisés en Coordination Nationale, fruit des Assemblées Générales souveraines dans chaque université et Lycée, se sont décidées à distribuer des tracts dans les usines, commerces et bureaux, en invitant les ouvriers et employés à réaliser des Assemblées afin qu’ils s’incorporent à la grève générale avec leurs propres revendications dont la principale devrait être : mettre fin au système capitaliste néo-libéral qui les conduit à une situation presque tiers-mondiste, c’est-à-dire à la perte des presque tous les droits sociaux acquis après plus d’un siècle de luttes sociales.

Les anarchistes de Lima sommes solidaires de nos frères et sœurs en lutte et nous considérons qu’ils montrent l’inévitabilité et nécessité d’un changement radical qui nous amènera vers notre émancipation sociale. Après les émeutes de novembre 2005 qui montrèrent l’énorme mécontentement des jeunes les plus pauvres et exclus des banlieues, maintenant c’est le tour des jeunes des classes moyennes qui voient la situation économique et sociale se dégrader ; la « connexion » des ces deux mouvements, tant décriée par le fasciste Ministre de l’intérieur Nicols Sarkozy, peut mettre fin au capitalisme en France et s’étendre partout dans le monde tel une explosion sociale libératrice. Nous n’appelons pas tous les français à devenir anarchistes, mais seulement à ce qu’ils nous aident à trouver le chemin d’une société plus égalitaire et libre, à substituer le gouvernement d’une poignée d’hommes sur la majorité d’hommes par un gouvernement de tous les hommes sur les choses.

Vive la fraternité de tous les peuples du Monde !
Liberté pour les prisonniers français et françaises !
Vive l’Anarchie et la Révolution Sociale !

Lima (Pérou), le 3 avril 2006-04-05 Des Anarchistes résidents à Lima Pérou.