Mardi 7 mars sonne le début du deuxième round du mouvement contre la réforme des retraites. La quasi totalité de la population y est toujours opposée et, après plusieurs journées de mobilisations classiques, tous les syndicats se disent prêt à durcir le mouvement. Au niveau national, cette journée a été une réussite, avec de multiples actions de blocage à travers le pays. Nous nous intéressons ici à la mobilisation au niveau local.

A Vannes, autour de 11 à 13 000 personnes sont sorties dans la rue pour exprimer leur rejet de cette réforme. Cette manifestation montrait à la fois l’entrée dans une nouvelle étape du mouvement, notamment dans le parcours qui rompait avec l’éternel Port-Préfecture-Port, mais conservait un goût de déjà-vu, dans l’ambiance toujours très calme, quoique festive par endroits (avec les batukadas ou l’orchestre des jeunes). Après une longue déambulation dans les rues de la ville, passant autour de 2 rond-points, le cortège atteint l’esplanade du port (Simone Veil) vers 12h30 ou 13h. Là, le secrétaire de l’Union Local CGT prend la parole au micro et annonce le programme : à 14h, constitution d’équipes pour aller bloquer des rond-points autour de Vannes. En effet, l’info avait été communiquée la veille sur les réseaux sociaux et le matin de la manif par distribution de tracts. En tout, 4 rond-points aux entrées de Vannes devaient être bloqués l’après-midi pour “mettre Vannes à l’arrêt” (cf. ci-dessous).

Sur le papier, ça s’annonce très intéressant. C’est dans l’exécution que ça pose problème. Le moins que l’on puisse dire est que l’organisation des blocages était bancale. A peine arrivé-e-s sur l’esplanade du port que le nombre de manifestant-e-s s’est déjà fortement réduit (c’est normal, c’était à prévoir, il n’y a pas de jugement de valeur dans notre phrase). Puis arrive 14h et le nombre a encore diminué. Les derniers et dernières décident de se répartir sur les rond-points et s’y rendent. Nous avons décidé de rejoindre celui de l’avenue Pompidou où on groupe de blocage s’est progressivement étoffé. A 16h, les syndicats présents sur le rond-point (principalement Sud-Solidaires et la CFDT) sont partis car leur mobilisation déclarée en préfecture touchait à sa fin. Nous sommes resté-e-s une petite heure de plus. L’action ressemblait au final plutôt à un barrage filtrant qu’à un véritable blocage, faute de monde et de matériel, en plus du dispositif policier qui encadrait l’action sans possibilité de débordement.

pour des raisons de sécurité nous ne diffuserons pas plus de photos du blocage

Malgré tout, l’élan est donné, des actions en-dehors du cadre restreint des manifestations (que nous avions décrit dans un article précédent) commencent à émerger. Mais, par manque d’organisation, leur efficacité n’a été que minime. Pourtant le potentiel est là. Le parcours pendant la manif est passé par 2 rond-points : nous aurions pu par exemple les occuper dès ce moment-là, en installant des espaces pour se restaurer et se préparer à un blocage efficace. Cette réussite en demi-teinte confirme la nécessité de continuer à nous organiser, notamment via des Assemblées Générales de grévistes sur nos lieux de travail et en-dehors, et nous coordonner pour que les futures actions soient plus impactantes au niveau local.

Nous pouvons gagner. Nous allons gagner !

https://herminevnr.noblogs.org/post/2023/03/08/7-mars-retraites-manif-blocage/

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Sources des chiffres + quelques photos et vidéos :