L’appel du procès pour association de malfaiteurs de Bure a commencé par un (heureux) coup de théâtre : au premier jour du procès lundi au matin, juste avant le début de l’audience, nous apprenions que l’accusation d’association de malfaiteurs était définitivement abandonnée et que nos ami-es ne seraient pas jugé-es sur ce chef d’accusation !

Depuis plus d’un an nous pensions que cet appel serait un remake de celui de Bar-le-Duc et que nous serions jugé-es à nouveau pour association de malfaiteurs. Mais non, le procès ne portera pas sur l’association de malfaiteurs. En réalité, le parquet de Bar-le-Duc n’avait pas fait appel général à ce propos.

Derrière nous pour de bon ?

Oui sur le plan judiciaire, mais elle reste là, comme un fantôme en toile de fond. Elle était bien présente tout au long de cette journée et demi d’audiences, tant dans les réquisitions bancales de l’avocate générale que dans les plaidoiries de nos avocats qui ne pouvaient pas ne pas évoquer ces années d’instruction. Bure n’est pas une association de malfaiteurs mais a été considérée comme telle durant plusieurs années par l’appareil judiciaire : les stigmates restent et le souvenir de cette période imprime chaque prise de parole. Et c’est bien l’ouverture de cette information judiciaire pour ce chef qui a servi de prétexte à la débauche de moyens financiers et matériels destinés à accumuler un maximum de données sur l’opposition à Cigéo.

Pour preuve que la prétendue association de malfaiteurs est encore incrustée dans les esprits, l’avocate générale a quand même requis des peines de prison ferme et du sursis pour les chefs d’accusation restants à l’issue d’un discours plus qu’approximatif et un manque de rigueur regrettable.

  • 8 mois de sursis simple
  • 8 mois de sursis simple
  • 10 mois de sursis simple
  • 10 mois de sursis simple
  • 12 mois de prison ferme avec interdiction de détenir une arme pendant 5 ans
  • 10 mois de sursis avec interdiction de détenir une arme pendant 5 ans
  • 10 mois de sursis avec interdiction de détenir une arme pendant 5 ans

Les avocats, au cours de trois heures de plaidoiries, ont dénoncé comme en première instance un dossier erroné, caricatural et lacunaire, malgré une enquête tentaculaire et menée à charge.

Il est clair que l’association de malfaiteurs de Bure a beau être écartée, son spectre continue de peser. Nous n’en serons débarrassé qu’en cas de relaxe totale et ce pour chacun-e des prévenu-es. Tout autre délibéré restera un délibéré politique. La justice est réellement empêtrée depuis 2017 dans un dossier grotesque !

Délibéré le 26 janvier et d’ici là nous ne nous risquerons pas à faire de pronostics !

https://noussommestousdesmalfaiteurs.noblogs.org