Au moment où le gouvernement ne cesse de se vanter de la baisse du
chômage, qui n¹est celle que des chiffres, 2006 s¹annonce comme une année
de contrôle social et de pression sans précédent pour les chômeurs. Elle
sera celle de la mise en ¦uvre des mesures adoptées au cours de l¹année
2005 dont on peut déjà à mesurer certains effets désastreux.

L¹application du décret Villepin sur le ” suivi de la recherche d¹emploi “
intensifie le contrôle et la pression sur les chômeur-e-s et introduit un
nouvel éventail de sanctions allant de la réduction graduelle de
l¹allocation à la radiation pure et simple.

Dégradation accélérée de la norme d¹emploi
par la multiplication des contrats précaires imposés
Il deviendra bientôt difficile de faire une énumération complète des formes
d¹emploi tant l¹imagination du gouvernement et du MEDEF semble fertile en
la matière : Contrat d¹Accompagnement à l¹Emploi (CAE), Contrat d¹Avenir
(CA), Contrat Initiative Emploi (CIE), Contrat d¹Insertion Revenu Minimum
d¹Activité (CI-RMA), Contrat Nouvelle Embauche (CNE) et Contrat Première
Embauche (CPE). Autant de contrats précaires, le plus souvent sous-payés,
visant autant la mise au travail forcé, que la subvention systématique des
entreprises, en particulier celles des secteurs d¹activité ” en tension “
(bâtiment, restauration, services à la personneŠ).

Le MEDEF a finalement obtenu sa ” refondation sociale ” : le travail ne doit
rien coûter, générer toujours plus de profits, et doit être rendu
obligatoire pour toutes et tous aux conditions qu¹il dicte.

Pour parachever ce bel édifice ” le suivi mensuel personnalisé ” des
demandeur-e-s d¹emploi se met en place depuis le 1er janvier. Les
chômeu-e-rs devraient être désormais convoqué-e-s tous les mois, et non
plus tous les six mois, par l¹ANPE, pour se voir ” proposer ” l¹un ou
l¹autre de ces contrats aidés précaires, un sage parking ou une ” évaluation
en milieu de travail ” (EMT), travail gratuit en entreprise. Ils auront de
plus en plus en plus de difficulté à en justifier le refus. Ce dispositif
ne pourra qu¹entraîner l¹explosion mécanique des radiations, pour non
présentation à convocation ou pour refus sans ” motif légitime ” d¹une
prétendue ” offre valable d¹emploi ” ou d¹une action ” d¹insertion “.

Toujours sous prétexte de lutte contre le chômage, le gouvernement
entreprend de réformer les minima sociaux et fait adopter une prime à la
reprise d¹emploi qui, calculette à la main, fait perdre aux allocataires du
RMI ou de l¹ASS 1000 à 2000 euros par rapport au système précédent.

Dans le même temps ” les partenaires sociaux ” (MEDEF, CFDT, CGC, CFTC) ont
signé la nouvelle convention UNEDIC 2006.

Soumis à la pression des conseils généraux, les rmistes doivent se battre
pour que les associations ” d¹insertion ” qui les ” gèrent ” prennent en
considération leurs besoins vitaux (logement, électricité, eau, téléphone,
chauffage) et résister à l¹intrusion dans leur vie privée.

Nous tous, chômeur-e- s, précaires, intermittent-e-s de l¹emploi et
salarié-e-s ne pouvons ignorer cette réalité. Nous ne pouvons fermer les
yeux sur sa brutalité et sur la conception de la justice sociale qu¹elle
traduit. Nous ne pouvons en accepter les conséquences sur nos vies. Nous ne
voulons pas nous y soumettre.

Un peu partout, dans des collectifs de chômeur-e-s, de précaires,
d¹intermitten-e-ts, de mal logé-e-s, de sans papiers, chez les agents de
l¹ANPE, le refus de cette logique de mise au pas de nos vies, la
mobilisation contre les instruments de sa mise en ¦uvre se construisent. Il
s¹agit de s¹informer, d¹échanger, de manifester notre mécontentement, de
nous imposer, de mettre en commun nos luttes, de forger de nouvelles armes.
Il s¹agit d¹être présent-e-s partout où se décide notre sort, dans les
ANPE, les ASSEDICS et dans les administrations, par une mobilisation de
l¹ensemble des concerné-e-s. Il s¹agit de comprendre, de perturber, de
refuser.
Le 24 janvier, nous sommes présent-e-s aux cotés des agents ANPE en grève
pour manifester leur refus de la mise en place du ” suivi mensuel
personnalisé ” et des objectifs qui leur sont imposés.
Le 6 février, une journée nationale d¹actions concertées se prépare avec
la Coordination des Intermittents et Précaires contre l¹agrément du
protocole UNEDIC par le gouvernement.
Le projet se fait jour d¹organiser à l¹automne 2006 des ” Assises des
Précaires “, lieu de rencontre et d¹information, de mise en commun de nos
pratiques et de nos luttes.

Pour nous faire part de ce que vous vivez, pour exprimer votre colère,
pour élaborer une riposte collective, nous vous invitons à prendre contact
avec le collectif AC ! de votre région.