La location exacte de cette mauvaise herbe GM n’est pas révélée mais cela doit être dans l’un des 23 sites d’essais, menés dans 12 comtés. Cette révélation qui soulève de nombreuses inquiétudes sur l’impact qu’aurait la culture de colza GM dans le Royaume-Uni, survient moins d’un mois après que le Royaume Uni ait essayé de persuader les autres pays de l’Union Européenne de lever leurs propres interdiction, notamment celles concernant le colza GM.

L’étude gouvernementale devait contrôler le flux de gènes provenant du colza GM de Bayer tolérant à un herbicide, vers des plantes sauvages apparentées durant les essais à l’échelle d’une ferme, de culture GM. Sur l’un des sites, les chercheurs ont trouvé une version GM d’une espèce de moutarde sauvage fréquente (sinapis arvensis) qui un an après l’essai poussait sur le site. La plante était devenue tolérante à l’herbicide utilisé lors de l’essai d’OGM et il a été confirmé qu’elle contenait le gène inséré dans le colza GM. Il s’agit du premier cas connu en tant que tel, se produisant dans le Royaume Uni et qui contredit de façon éclatante les affirmations comme quoi il était improbable que la moutarde sauvage ne se croise avec du colza GM. [2]

Cette moutarde sauvage est une plante sauvage que l’on trouve fréquemment le long des champs de colza dans le Royaume Uni et sur le continent européen. Si du colza GM était cultivé à l’échelle commerciale, des herbes sauvages GM, tolérantes à des herbicides pourraient donc se répandre. Les agriculteurs devraient donc utiliser plus d’herbicides et des herbicides plus dangereux pour s’en débarrasser avec des impacts massifs sur l’environnement. Il suffirait d’une autorisation que le colza GM soit cultivé au Royaume Uni.

Il y a à peine un mois, le Ministre de l’Environnement ( ! !), Mr Elliot Morley vota en faveur de la proposition visant à forcer la France et la Grèce à lever leur interdiction contre le colza GM [3]. Ces interdictions à l’origine furent mises en place en 1998, justement à cause des craintes concernant de possibles fuites de gène dans l’environnement. Elliot Murphy justifia la position du Royaume Uni en affirmant qu’il votait sur la base des documents scientifiques disponibles alors que son cabinet retenait des informations confirmant le risque de fuite de gènes du colza GM [4].

Pour Emily Diamond, responsable de la campagne des Amis de la Terre britanniques : « Les essais à l’échelle d’une ferme, menés par le gouvernement ont déjà démontré que les cultures GM peut être nuisibles pour la faune et la flore sauvages. Maintenant nous avons de nouveau confirmation qu’il est tout à fait possible que de super mauvaises herbes soient créées, avec toutes les conséquences que cela entraîne pour l’agriculture et l’environnement. La façon dont le gouvernement, ignorant ses propres travaux, a essayé d’imposer des cultures GM à d’autres pays qui justement exprimaient des d’inquiétudes justifiées, est malhonnête. Le gouvernement doit arrêter de se comporter comme le représentant de commerce des firmes d’OGM mais défendre les intérêts de ses citoyens et respecter ses propres études. »

1][http://www.defra.gov.uk/environment/gm/research/epg-1-5-151.htm

[2] Jusqu’à maintenant, on estimait qu’il serait très difficile pour la moutarde sauvage de se croiser avec du colza et que, même si c’était le cas, il était improbable que les plantes ne survivent. Dans une revue des preuves, menée par l’Agence Européenne de l’Environnement en 2000, celle-ci concluait qu’ « il apparaissait comme étant généralement accepté qu’un flux naturel de gènes ne puisse se produire entre B. napus et S. arvensis (Brassica Napus étant le colza et Sinapis Arvensis une espèce de moutarde sauvage commune) ».

[3] Malgré la position du Royaume Uni une majorité de gouvernement vota contre.

[4] Le Ministre de l’Environnement, Mr Elliot Morley affirmait lors d’une interview à la station Radio 4, lors de l’émission « Farming today » du 24 juin : « Nous voterons sur la base des conseils scientifiques que nous avons reçus et ils disent tous qu’aucune preuve n’a été apportée pour justifier une interdiction globale. Il n’y a donc aucune raison de ne pas soutenir la proposition de la Commission. »

Source : Les Amis de la Terre