Entre autres gâchis provoqués par l’agression et l’occupation américaine en Irak, on note la perte de droits fondamentaux pour les femmes. Le saccage de l’Irak par la guerre a réanimé l’islamisme politique radical – était-ce voulu? – et le gouvernement irakienne entend soumettre la population à la charia. Est-ce le retour à l’application de la loi islamique pure et dure, qui opprime les femmes et leur nie des droits égaux à ceux des femmes ? Plusieurs analystes le pensent.

C’est le cas, notamment, de la présidente de l’Organisation pour la Liberté des Femmes en Irak, Yanar Mohammed, qui écrit, au suje tde la Constitution: «L’ébauche de constitution mentionne, dans son article 14, l’abrogation de la loi actuelle et se borne à renvoyer aux lois sur la famille, en complément de la charia islamique et des autres codes religieux en Irak. En d’autres termes, elle rend les femmes vulnérables à toutes les formes d’inégalités et de discriminations sociales, et fait d’elles des citoyennes de seconde zone, des moitiés d’êtres humains.» (Irak: une constitution inhumaine pour les femmes.)

Giuliana Sgrena écrit dans « Il Manifesto », du 21 juillet 2005: «L’introduction de la charia dans un système laïque passe toujours par le code de la famille. L’Irak ne fait pas exception. Les droits des femmes seront les premiers à être sacrifiés par la constitution de l’après Saddam, au nom de l’Islam. Et sur cela les Chiites, les Sunnites et les Kurdes, divisés presque sur tout, se mettront facilement d’accord. Les brouillons, qui sont en train de circuler, du texte de la nouvelle constitution qui devrait être approuvée le 15 août prochain, ne laissent pas de doutes». ( a href= »http://www.solidariteirak.org/article.php3?id_article=405″>Une Constitution contre les femmes.)

Il faut lire également l’excellent texte de Nicolas Dessaux, qui prépare un livre sur les femmes et l’Irak, «La lutte des femmes en Irak avant et depuis l’occupation». «La victoire islamiste aux élections de janvier 2005 en Irak a révélé ce que beaucoup ne souhaitaient pas savoir, écrit Nicolas Dessaux, c’est-à-dire que l’Islam politique est dans ce pays non seulement une force d’opposition à l’occupation coalisée, mais aussi une puissante force de collaboration, prête à mettre en place un régime réactionnaire dont les femmes seront les premières victimes. La dégradation de leur situation n’a pas commencé en mars 2003 avec l’entrée des troupes américaines et de leurs alliés à Bagdad ; c’est un processus long, engagé depuis plus de vint ans. Mais elle s’est accélérée avec l’aval des autorités occupantes et, au Kurdistan, des partis nationalistes.»

À souligner également un article d’Anne Collet, dans le Courrier International, qui commente un texte du quotidien britannique The Independant selon lequel «Le féminisme musulman mettra les terroristes en échec.»

– Lire la rubrique États-Unis et Irak.

Sisyphe

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