« Avant même d’être jugé, je devrais cesser d’exister* »

Nous ne sommes pas dupes ! Outre la barbarie des mesures d’isolement, encore souvent utilisées en fRance alors qu’elles sont pourtant très contestées par plusieurs institutions, ONG et jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme, qui affirme qu’un « isolement social total peut détruire la personnalité et constitue une forme de traitement inhumain qui ne saurait se justifier par les exigences de sécurité ou d’autres raisons », nous tenons à les dénoncer comme des moyens de pression utilisés de la manière la plus vicieuse à l’encontre de notre camarade.

Malgré les chef-d’inculpations, à ce jour, aucun « projet » d’action violente quel qu’il soit, n’a, semble-t-il, été démontré et aucun fait de violence n’est reproché aux mis.es en examen. Ce maintien à l’isolement n’a pas d’autre but que de poursuivre la stigmatisation à l’œuvre, essayer de valider par une bonne couche de mise en scène, le profil dessiné par la DGSI et déstabiliser le camarade alors qu’il doit encore affronter des auditions.

Cette mesure s’ajoute aux autres dispositions particulières toujours subies par les 2 autres inculpés encore en détention provisoire dans l’Affaire du 8/12, à travers le statut de DPS (Détenu Particulièrement Signalé) par exemple, qui implique une surveillance accrue et peut notamment se traduire par un rapport quotidien de la matonnerie sur ce que fait le détenu, un réveil toutes les 2h la nuit (pourtant jugé cruel, inhumain et dégradant par la CEDH, l’OIP et le CPT), ou encore, lors des déplacements internes à la prison, la surveillance par 2 matons+1 supérieur pour un seul détenu ainsi que l’usage de la ceinture abdominale et de la chaîne de conduite (dispositif pourtant prohibé par les règles pénitentiaires européennes).

L’ensemble de ces mesures vise à effacer l’humanité des enfermé.es pour tenter de les présenter comme des entités monstrueuses et dangereuses.

Nous ne les laisserons pas faire ! Les seules violences bien tangibles dans cette affaire, ce sont celles de la DGSI et de la prison envers les inculpé.es, celles d’un monde policé et discriminant où l’a-justice prend toujours le pas sur la justice. Face aux rouleaux compresseurs de la prison, nos moyens sont fragiles mais nous pouvons crier. Faire savoir, hurler au monde. Comment accepter qu’un sadisme de l’administration pénitentiaire et judiciaire puisse venir broyer des vies déjà transformées en cauchemar ? C’est de torture blanche dont on parle ici, alors si monstruosité il y a, où est elle?

Un recours au Tribunal administratif va être demandé par ses avocat.es contre ce renouvellement d’isolement.

Nous, nous continuerons de nous battre pour la fermeture des quartiers d’isolement et des mitards, pour la libération des enfermés du 8/12, pour l’abandon de la qualification “terroriste” et pour la relaxe finale !!!

LIBERTÉ POUR TOUS ET TOUTES!!

Pour soutenir, nous vous invitons à télécharger nos visuels (faites-en ce que vous voulez!) et continuer d’écrire aux inculpé.es !

*Lisez la Lettre du camarade Libre Flot à propos de son isolement à la prison de Bois d’Arcy, publiée le 7 mai dernier dans L’envolée.