L’appel international

 

Des centaines d’étudiant·e·s palestinien·ne·s sont régulièrement détenus par l’occupation israélienne, en particulier ceux qui font partie d’organisations étudiantes impliquées dans la vie politique de leurs campus. Rien qu’à l’université de Bir Zeit, environ 74 étudiant·e·s furent détenu·e·s par les forces d’occupation au cours de l’année universitaire 2019-2020. Ils font partie des quelque 5 000 prisonnier·e·s politiques palestinien·ne·s détenus par Israël. Le travail d’organisation des étudiant·e·s, qui va de la simple tenue de salons du livre jusqu’à l’organisation d’événements et la participation aux élections étudiantes, est criminalisé par l’occupation israélienne. Ainsi, un nombre croissant d’étudiants se font arrêter pour avoir participé à des manifestations ou pour avoir publié sur leurs profils personnels sur les réseaux sociaux.

Des étudiant·e·s palestinien·en·s se font arrêter par les forces d’occupation israéliennes pour leur participation au mouvement étudiant en plus d’être enlevés à leur domicile, sur leur lieu de travail ou sur leur campus.

Une fois arrêtés, les étudiant·e·s palestinien·ne·s sont régulièrement soumis à la torture lors des interrogatoires : ils sont soumis à des positions de stress et étirés sur des chaises, suspendus aux murs et forcés à se tenir sur la pointe des pieds, privés de sommeil, menottés, soumis à des pressions physiques sur leurs blessures et battus.

Les étudiant·e·s palestinien·ne·s peuvent être envoyés en détention administrative : forme de détention sans accusation ni procès, indéfiniment renouvelable par périodes de six mois. Les Palestiniens passent couramment des années en prison sans inculpation, sans procès et sans véritable contestation de la privation de leurs droits. Ils peuvent être traduits devant les tribunaux militaires israéliens, qui condamnent plus de 99% des Palestinien·ne·s qui y sont jugés.

L’une des accusations les plus courantes est celle d’”appartenance à une organisation interdite”, faisant généralement référence aux organisations étudiantes. Celles-ci sont représentatives de tout le spectre de la politique palestinienne. Elles organisent des conférences, des salons du livre, des rassemblements ainsi que d’autres événements sur les campus, en plus de participer aux élections étudiantes. Les fiches d’accusation font souvent référence à ces activités standards de la vie de campus, qui sont largement interprétées comme un baromètre de l’opinion politique palestinienne au sens large.

Le fait de cibler les étudiants palestiniens est une attaque contre l’avenir même des Palestinien·ne·s. C’est une tentative systématique de saper la capacité des jeunes Palestiniens à s’organiser les uns avec les autres pour un avenir libéré pour leur peuple : un avenir libéré de la colonisation, de l’apartheid et de l’occupation.

Il ne s’agit pas de cas isolés, mais d’une violation directe et collective du droit des étudiants palestiniens à l’éducation, comme l’affirment l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme et l’article 13 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.  La répression ciblée contre les étudiants n’est qu’une des facettes du régime d’apartheid criminel orchestré par Israël contre le peuple palestinien.

Nous condamnons la complicité de l’Autorité Palestinienne, qui non seulement a échoué à défendre les étudiant·e·s palestinien·ne·s, mais s’est également engagée dans la détention politique et le harcèlement contre les mouvements étudiants dans le cadre de sa “coordination sécuritaire” avec Israël.

Les étudiant·e·s palestinien·ne·s en Palestine occupée de 48 (les étudiant·e·s palestinien·ne·s en Israël) sont soumis à un harcèlement et une discrimination systématiques et permanents, y compris l’interdiction de groupes d’étudiants et l’interdiction de manifester et de protester.

En outre, les groupes d’étudiant·e·s palestinien·ne·s et de solidarité internationale avec la Palestine sont la cible constante de campagnes diffamatoires, de dissolution et de répression administrative et ce avec le soutient tant officiel qu’officieux du gouvernement israélien et des organisations de lobbying pro-apartheid dans le monde entier. Pendant ce temps, les étudiant·e·s réfugié·e·s palestinien·ne·s sont privés de leur droit de retour en Palestine occupée.

Cette persécution est soutenue par les milliards de dollars d’aide, de transactions militaires et de soutien politique inconditionnel accordés à Israël par les grandes puissances impérialistes comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, les États membres de l’Union européenne et l’Australie. Cela coïncide avec la militarisation de la police dans les pays impérialistes et leur utilisation globale de la domination militaire et économique contre les peuples du monde. La persécution des Palestinien·ne·s par Israël reflète la répression étatique des mouvements populaires et des peuples marginalisés dans ces pays, en particulier les mouvements de libération des indigènes et des Noirs.

Nous ne pouvons et ne devons pas rester silencieux face à la persécution du mouvement étudiant palestinien et des étudiant·e·s palestinien·ne·s derrière les barreaux israéliens. Nous nous tenons aux côtés des étudiant·e·s palestinien·ne·s ! 

La liste des organisations signataires : ICI

Signer la déclaration : http://bit.ly/palstudentsignon

https://palestinevaincra.com/2021/02/lancement-de-la-campagne-internationale-pour-la-liberation-des-etudiant·e·s-palestinien·ne·s/