Le jeudi 17 octobre 2019, à Santiago (Chili), les lycéen·nes ont appelé à frauder massivement le métro suite à une nouvelle augmentation du prix du ticket. Ainsi de nombreuses fraudes et actes de désobéissances ont été perpétrés, principalement de la part des lycéen·nes, suivies par une forte répression.

C’est à ce moment que Roberto, un jeune professeur de mathématiques et statistiques de 35 ans, a décidé de rejoindre la contestation et de se rebeller contre ce qu’il a instinctivement identifié comme le système qui l’opprime au quotidien. En rentrant du travail il s’est retrouvé dans une action de fraude massive, au milieu de l’agitation qui se déroulait dans la station de métro San Joaquín (ligne 5), le jeune homme aurait cassé les différents tourniquets et composteurs.

Le jour suivant le mouvement de fraude continue et se multiplie, la rage monte, la révolte éclate, et dure encore aujourd’hui. Retour ligne automatique
Les jours passent ainsi que les nuits enflammées, avec les couvre-feu et les militaires dans la rue.

Quand le soir du 29 octobre, alors que les protestations continuent dans le centre de Santiago, des membres de la BIPE-PDI (brigade de recherches spéciales de la police de recherche) arrêtent Roberto Campos Weiss à son domicile. Les images montrant Roberto à visage découvert détruisant des tourniquets constituent la principale et unique preuve contre lui. Il n’y a aucun mérite ni travail de recherche de la part de la police comme ils le prétendent pourtant dans la presse.

Cela s’est fait par la demande de Fiscalía Sur (parquet ou bureau du procureur), nommé en tant qu’expert lors d’attentat avec explosion ou incendie, et cette instance est aujourd’hui clairement un persécuteur politique par excellence.

La nouvelle GESTAPO s’est félicité de l’arrestation de Roberto, la considérant comme la première de la révolte et a décidé de la rendre officielle avec la Loi Sécurité Intérieure de l’État (Article 6, paragraphe C : « Ceux qui incitent à détruire, à rendre inutilisable, à interrompre ou à paralyser, ou de fait détruisent, rendent inutilisable, interrompent ou paralysent des installations publiques ou privées d’éclairage, d’électricité, d’eau potable, de gaz ou autres installations équivalentes ; et ceux qui réalisent quelque acte susmentionné avec pour but de suspendre, interrompre ou détruire les moyens ou matériels de quelconque service publique ou d’utilité publique »).

Le nouveau ministre de la guerre (ou de l’intérieur, selon le cas), Gonzalo Blumel a demandé la peine maximale contre Roberto indiquant que « cette personne a profondément causé du tort à des centaines de milliers de familles chiliennes ». C’est sûr que pour Blumel la dizaine de personnes mortes, les centaines de blessé·es, les plus de 40 personnes qui ont perdu la vue et la dizaine de jeunes violé·es par les mercenaires en uniforme ne valent rien à côté de 4 composteurs détruits.

Finalement, le 30 octobre, Roberto a affronté le lourd pouvoir judiciaire dans la 11° chambre du tribunal (Juzgado de Garantía) de Santiago, où la juge a validé l’utilisation de la « Loi de Sécurité de l’État » et a indiqué qu’il aurait probablement une peine de 5 ans. Elle a ajouté que « le sujet se considère légitimé par l’action collective, et cette attitude est encore plus dangereuse ». Elle a ordonné la détention préventive pour Roberto en quartier de haute sécurité durant la période d’enquête de 90 jours.

Solidarité avec Roberto et tout·tes les détenu·es de la révolte d’octobre !Retour ligne automatique
Liberté pour les prisonnier·ères !Retour ligne automatique
Multiplions les expressions de solidarité envers les prisonnier·ères !Retour ligne automatique
A bas la Loi de Sécurité de l’État !

traduction d’un article paru sur Publicacion Refractario