Le lieu où elle devait se dérouler, bien que gardé secret par ses organisateurs, avait rapidement été éventé : les petits antisémites en quête d’un roi à la hauteur de leurs fantasmes réactionnaires avaient réservé le sous-sol du Méliès Café, un bar lounge vieillot sur les quais de République.

L’action française, affolée par l’appel de l’AG de Rennes 2, a annulé sa réunion à la dernière minute selon les dires du gérant du bar, qui lorsque les camarades ont débarqué a prétendu ne pas savoir quel groupe avait réservé son sous-sol.
Il semble qu’en catastrophe, les organisateurs aient appelé leurs membres à se rabattre autour de l’Eglise du Thabor où plusieurs de leur membres ont été aperçus en train de errer tristement.

Par ailleurs, nous avons appris au cours de la soirée qu’entre quinze et vingt fascistes de diverses organisations (Rassemblement National, UNI, Action Française…) étaient présents à Science-Po lors d’un événement baptisé « Parlement Etudiant », un simulacre pathétique de la démocratie parlementaire où ils sont restés réfugiés jusqu’à au moins 20h.

Nos minables nervis d’extrême droite, repliés dans leurs petits recoins bourgeois autour de la préfecture de région, ont fini par se planquer au bar l’été indien, alors que la rue Sainte Melaine était fermée de part et d’autres par deux rangées de flics anti-émeutes de la CDI.

Le cortège, mobile et déterminé, a bougé partout dans le centre ville en diffant des centaines de tracts expliquant ce qu’est réellement l’Action Française et la nécessité de tuer dans l’œuf leurs tentatives un peu lamentables de s’implanter à Rennes.
Au détour d’une rue, alors qu’ils étaient un peu isolés du cortège, deux camarades ont été interpellés par la BAC pour port d’arme.
Ils ont été placés en GAV pendant une vingtaine d’heure, durant lesquelles ils ont eu l’intelligence et la détermination de rien déclarer ni signer (l’un d’entre eux a même refusé de donner photos, empreintes et ADN), décourageant les enquêteurs visiblement mal à l’aise avec la situation.
Ils ont été relâchés sans la moindre poursuite.

Quelques enseignements sur cette soirée :

– en quelques jours, un simple appel a mobilisé plus d’une centaine de camarades déterminés, démontrant la vitalité de la mobilisation rennaise contre l’extrême droite et le potentiel qu’elle peut déployer avec plus de temps et d’organisation.

– sans la protection d’un bataillon de la police locale, les apprentis fascistes rennais, même épaulés de leurs petits copains de Nantes et du Mans, ne pourraient pas se réunir en ville.

– manifestement, nos valeureux monarchistes n’avaient pas eu le courage d’assumer le contenu de leur réunion auprès du patron du bar, preuve qu’il est pertinent et nécessaire de mettre la pression sur les enseignes qui accueillent ces ordures politiques.

– Leurs prétendues velléités sociales, destinées à racoler les gilets jaunes, sont des enfumages de bourgeois qui aiment avant tout fantasmer leur petite dictature antisémite dans les niches de l’élite sociale rennaise : au sous-sol d’un bar de bobo aux consommations hors de prix à République, dans les couloirs de Science-Po Rennes, au sein de leur petit pré carré coincé dans le quartier friqué du Thabor.

– Alors que ces bouffons fascisants appellent à continuer leurs tentatives d’implantation à Rennes, nous appelons à nous réunir en assemblée dès mercredi prochain pour renforcer notre organisation collective et poursuivre la lutte contre l’extrême sous toutes ses formes.