Samedi 7 septembre, tard dans la nuit, un individu malicieux a franchi quelques instants la frontière qui sépare d’ordinaire la froide réalité de nos rêves les plus fous. Son incroyable audace lui a même valu les louanges de la presse mainstream. Dans son article, le Parisien, peine à condamner les faits et semble même à plusieurs reprises s’en réjouir :

  • “Tout. Il a tout fait. Les faits se sont déroulés samedi soir mais on les apprend ce mardi, dans Sud Ouest. Tard dans la soirée, à Tarbes (Hautes-Pyrénées), un équipage de police interpelle un homme dont la conduite est manifestement erratique. En effet, il présente une forte ivresse. Si forte que les policiers l’asseyent à l’arrière de leur voiture sans le menotter, le temps pour eux de garer la voiture immobilisée.
  • Gagné par un sursaut d’énergie, l’homme enjambe les fauteuils avant et s’installe au volant. Il démarre alors et s’enfuit. Mais grisé par les brumes éthyliques, et peut-être rattrapé par un vieux rêve de gosse, il n’a pas résisté à la tentation : il a enclenché la sirène deux-tons, le gyrophare. Il a même utilisé le mégaphone pour lancer des insultes anti-flics. Sud Ouest, malheureusement, n’écrit pas lesquelles.”

En cette époque où le sordide le dispute à la lâcheté, il faut savoir discerner l’éclat du moindre phare qui s’éveille dans la nuit. Qu’importe ses pratiques ou ses motifs, il faut savoir reconnaître le camarade esseulé qui se dresse contre le joug quotidien. Ami tarbais, toi qui a mis des rires dans nos voix, du bonheur dans nos yeux, toi qui a allumé dans nos cœurs le feu d’une légère jalousie, nous t’assurons de notre indéfectible amitié et de notre soutien. Coutumiers de la répression et des tribunaux, nous savons combien leurs rouages sont d’autant plus écrasants que l’on est isolé face à eux. Nos outils sont les tiens.

Car cette belle histoire, évidemment, se termine mal. Comme nos songes les plus doux sont brisés par la sonnerie du réveil, l’épopée de notre ami inconnu a pris fin dans le fracas des tôles froissées. Et pas n’importe lesquelles. C’est en heurtant plusieurs véhicules qu’il aurait fini sa course, dont, bouquet final, celui d’un équipage de la BAC.

A l’heure où nous apprenons son prochain jugement, nous ne pouvons rester sans agir. Cette bouteille à la mer est donc adressée à celles et ceux pour qui la solidarité n’est pas un vain mot, à celles et ceux qui rêvent d’en faire autant. Il pourrait s’agir d’apporter un soutien matériel, d’organiser une caisse de soutien, de fournir des conseils juridiques ou de se rendre disponibles le jour de l’audience. Pour cela, cette bouteille à la mer est d’abord adressée à celles et ceux qui habitent Tarbes et ses alentours, qui pourraient nous aider à établir un premier contact.

Parce qu’il ne suffit pas de rire avec les grands médias d’une affaire qui, si elle n’est pas dénuée d’un certain sens du romantisme, risque de laisser sur le pavé un adversaire de l’équipe bleue.

Pas de quartier pour ceux qui font de nos vies des cauchemars.
Pas de limite pour ceux qui ravivent nos rêves.

leverredetrop@riseup.net