C’est une véritable revanche pour les néonazis grecs dont certains travaillent dans la police et se reconnaissent parfois à des signes de reconnaissance faisant directement allusion à la mythologie d’Aube Dorée. C’est pour eux un moment exceptionnel que de participer à l’assaut contre le bastion antiautoritaire d’Athènes.

Sur Internet, la fachosphère est surexcitée à l’idée de « voir Exarcheia disparaître ». Beaucoup de dessins évocateurs montrent des fascistes en train de détruire des symboles anarchistes (photo #2) ou jeter des réfugiés dans des camps.

Le storytelling de l’attaque d’hier dans les médias est complètement déformé, comme on pouvait s’y attendre. On y parle de traitement humain et même de délicatesse. C’est faux, bien sûr ! Des violences et des destructions ont été commises et nous en avons les preuves.

Plusieurs réfugiés ont été secoués et insultés, jusqu’à une petite fille qui a été poussée brutalement par des policiers violents au point d’avoir une dent cassée (photo #3) comme le confirment les membres du Spirou Trikoupi 17.

Beaucoup d’affaires ont été détruites et jetées, y compris des souvenirs qui pour nous avaient une grande importance. Des chaises ont été cassées (photo #8) avant d’être jetées dans le camion benne et même des paquets de couches ont été vus mélangés aux poubelles.

Durant sa campagne, Mitsotakis prétendait s’attaquer à des terroristes. En réalité, il ne s’est attaqué qu’à des paquets de Pampers (de nombreux paquets de couches et d’autres fournitures pour les enfants que les membres des convois passés connaissent bien). Mitsotakis prétendait que nos squats servaient de caches au trafic de drogues. Il n’a trouvé que des jouets et quelques bonbons.

En réalité, c’est lui qui a terrorisé des enfants en pleurs (photo #9) et des femmes qui luttaient pour leur émancipation (preuve en est la sublime participation des femmes et des fillettes du squat Spirou Trikoupi 17 à la manif du 8 mars dernier comme le montre la photo #11). C’est lui a renvoyé ces gens vers des camps via le commissariat spécialisé de Petrou Ralli (photos #12 à 14).

Pendant ce temps, des témoins ont entendu plusieurs des types qui ramassaient ce qui restaient rirent bruyamment autour des camions bennes, ce qui confirmaient clairement l’ampleur du racisme de ces gens venus « virer du migrant » (photos #15).

Voyant le quartier se réveiller et de plus en plus de militant.es se rapprocher de la zone (principalement le quart nord-ouest d’Exarcheia), la police antiterroriste s’est déployée une deuxième fois pour repousser une éventuelle contre-attaque, armes automatiques en mains (photos #16 à 21). Plusieurs de ces hommes cagoulés et surarmés ont bruyamment ironisé :
— Alors, ils sont où les antifas ?

Durant les infos de la mi-journée, les médias au service du pouvoir s’en sont donné à cœur joie, insistant sur la revanche de l’État contre la chienlit, « le retour de l’ordre et de la loi » (nom donné à l’opération par Mitsotakis lui-même). Plusieurs JT et sites ont titré : « la police (EL.AS) est entrée dans Exarcheia pour y rester » (photo #22).