APPEL A TEMOIGNAGE, UN DISPARU CE SOIR.

21 juin 2019/
France/ Nantes
Fin de la fête de la musique/

Également fin de l’état, qu’il soit nation, providence ou d’urgence. État de choc après la charge éclair que les CRS ont effectué le long des quais Wilson, ratissant les sound systems comme des vieilles feuilles mortes jusqu’au bord de la Loire. Ou 14 personnes, selon les secouristes, sont tombées à l’eau ce soir. On viens de me signaler une disparition, un jeune homme de 24 ans, depuis la charge de la police. Si l’on sait que les chutes furent provoquées par le mouvement de panique que les forces de l’ordre ont généré, on ne sait pas les contextes précis. La police a commis une erreur impardonable en acculant la foule vers les hautes berges. Nous allons procéder a un recenssement de témoigages, une enquète au pres des pompiers, de la mairie, un placardage en ville, et au lancement d’une pétition pour leur faire répondre de cette faute.

Comme chaque année a Nantes, la fête se terminait derrière le hangar à bananes, tout le monde était la pour s’amuser et profiter du son. On était biens, la soirée avait été bonne, on était bien enjaillés. D’habitude la police est la pour contrôler que le son se termine a l’heure prévue, et faire sauter quelques permis de conduire. Mais jamais pour bombarder de bombes lacrymos. Sans surprise, les effectifs étaient sur-dimensionnés : 24 camions de CRS.Que l’on a compté, mais il y en avait surement plus.

Ils étaient là avant la fin de la musique, les premiers escadrons dans des camionnettes banalisées, derrière le dernier sound system. Ils ont lancé des gaz lacrymos sans somation, de derrière le mur d’enceinte. Leur dispositif était quasi militaire, on aurait dit le GIGN. Froids, mécaniques. Tout le monde a paniqué, c’est la que, probablement, quelqu’un serait tombé dans la loire. La Loire est la rivière la plus dangereuse de France. Elle est mortelle. Ses courants vont vers le fond de l’eau, ou se cachent de dangereux tourbillons. Le quai Wilson a bien 15 mètre de hauteur, le choc de la chute, plus l’alcool, la respiration coupée par le froid, laissent peu de chance de s’en sortir.
J’ai couru dans la rue avec deux amies, les mains devant la gorge en feu, des larmes brûlantes et acides qui jaillissaient des yeux, me cognant dans les voitures garées le long, passant devant une enfilade de voitures d’où sortaient des gorilles en uniforme, matraques au poignet. Des rottweilers plutôt, dressés, par les cris et par une bonne dose de croquettes et de putes quand ils sont sages et obéissants.
Les gens pètent les plombs.
Se crèvent les uns les autres comme des rats piégés dans un seau/

En passant sur le pont pour rentrer on, voyait bien les bateaux de secours chercher dans l’eau noire et plate, un, puis deux. Et des lampes braquées sur cette grosse masse noire. Pas d’hélicos.
Des gyrophares, vers la droite, les keufs arrivent, de la gauche ; les pompiers, les uns pour taper, les autres pour soigner.
C’est bien, c’est comme la vente d’armes, un concept de division qui fonctionne. Mais bon, le budget des kalash n’est pas encore celui de l’argent public.

La question de la forme ne sera ni débattre ni excusée On assiste au déploiement et à la victoire de la bêtise et de l’ignorance sur l’intellect, sur les forces vives, pour aller plus largement que lors de cette sombre soirée, et ne pas parler que des quelques groupes d’amateurs de tekno molestés, gazés, bousculés, tabassés ce soir la.
A, finalement, la résurgence d’un fascisme profond et enraciné, qui reprend possession des mentalités, sous la forme d’une nation puissante, riche, sévère, et dangereuse – mais qui vécue de l’intérieur ne laisse transparaître qu’une austérité accablante. Derrière cette austérité vont se cacher les trésors que le pouvoir vole aux travailleurs : leur temps, leur santé, le travail des décennies antérieurs, leur vie, et les milliards.

Quelques articles de mauvaise facture rapportent un autre incident, une heure avant: une bagare générale entre la foule et les forces de l’ordre. Mais ils ne sont pas clairs, et ne sont pas daccord sur les lieux et les heures. Est-ce la caractéristique d’une presse torchée ou bien une machination pour couvrir la bavure en espérant que les gens ne se rappellent de rien après leur monumentale gueule de bois ?

Affaire a suivre.

Le mago – rédacion

Chacha -contre information et conseils

COLLECTIF DE LA COCOTIERE