Pour en finir avec l’identité masculine

En 1994 aux États-Unis, le groupe Hommes noirs pour l’éradication du sexisme (Black Men for the Eradication of Sexism) déclarait :

« [n]ous croyons que même si nous sommes opprimés en raison de notre couleur, nous sommes aussi privilégiés en raison de notre sexe et nous devons donc prendre nos responsabilités pour mettre fin à ce privilège. Nous vivons dans une société qui en plus d’être raciste, classiste, homophobe et capitaliste est aussi fondamentalement sexiste. […] Nous ne sommes pas immunisés contre le sexisme du fait que nous sommes noirs. […] Nous croyons que nos relations avec les femmes doivent être fondées sur le principe d’égalité. […] La masculinité est une création sociale unidimensionnelle qui n’a rien à voir avec la réalité biologique. Les notions comme « masculin » et « féminin » ne servent qu’à entretenir le sexisme [1]. [je souligne] »

Ces hommes noirs ne sont pas les seuls hommes à vouloir combattre le patriarcat dont ils sont bénéficiaires, même s’ils subissent le racisme. Gary Lemons propose de renouer avec la tradition de figures d’hommes célèbres du mouvement africain-américain qui ont combattu tout à la fois le racisme et le sexisme et qui militaient activement pour le droit de vote des Africaines-Américaines, pour ne nommer que W.E.B. DuBois et Frederick Douglass [2]. D’autres hommes proféministes critiquent à la fois la domination masculine et la masculinité elle-même.

Cela dit, la tendance proféministe si importante au début du mouvement des hommes des années 1960 et 1970 est aujourd’hui minoritaire, voire pratiquement inexistante, même si quelques hommes militent encore comme auxiliaires des féministes. Ils sont non seulement critiques du discours de la crise de la masculinité, mais aussi de l’idée même qu’il doit y avoir une identité masculine différente de l’identité féminine. Je pense à des auteurs comme Michael Flood (Australie), Patric Jean (France), Allan G. Johnson (États-Unis), David Kahane (Canada), Michael S. Kimmel (États-Unis), Boris Lulé (France), Yeun L-Y (France), John Maclnnes (Grande-Bretagne), Anthony McMahon (Australie), Michael A. Messner (États-Unis), John Stolterberg (États-Unis) et Léo Thiers-Vidal (France).

Des hommes anonymes partagent certainement cette position, sans compter ceux qui s’expriment dans le cyberespace et ceux qui militent dans les quelques groupes proféministes et antisexistes qui existent encore, comme le Collectif antimasculiniste Île-de-France, à Paris, et le Collectif Stop masculinisme, de Grenoble, qui a publié le livre Contre le masculinisme: guide d’autodéfense intellectuelle [3]. Tous ces hommes ne se connaissent pas nécessairement. Nous ne formons ni un groupe ni un mouvement, mais nous contestons la propagande victimaire, misogyne et antiféministe du discours de la crise de la masculinité. Nous ne sommes pas parfaits dans nos rapports avec les femmes et les féministes, mais j’ose espérer que nous essayons d’être conscients de nos privilèges et peut-être même de réduire notre pouvoir mâle, c’est-à-dire de pratiquer le disempowerment qui consiste à minimiser le pouvoir dont nous jouissons en tant que mâles (même si le simple fait de militer dans des réseaux féministes ou de s’exprimer publiquement peut avoir des effets négatifs pour des femmes et des féministes [4]).

Pour reprendre le slogan de John Stolterberg aux États-Unis, plusieurs hommes proféministes proposent même de « refuser d’être un homme ».

Nous nous inspirons d’une diversité de sources féministes [4] et nous constatons qu’il n’y a pas de consensus chez les féministes à propos du discours de la crise de la masculinité. À ce sujet, il est possible de manière quelque peu schématique de distinguer avec Tania Modleski et Sally Robinson quatre approches féministes face à la crise de la masculinité [5].

(1) Des féministes empathiques à l’égard des hommes en crise appellent les femmes à se décentrer pour les accueillir et les réconforter, car ce sont des « victimes » du choc féministe (c’est le cas, entre autres, d’Élisabeth Badinter et de Denise Bombardier). Pour d’autres féministes, ces femmes jouent le jeu du masculinisme [6].

(2) Les féministes refondatrices espèrent que la crise de la masculinité poussera les hommes à réinventer une masculinité humaniste et respectueuse des femmes. Des féministes comme Susan Faludi et bell hooks aux États-Unis et Srimati Basu pour l’Inde appellent même à la (re)création,d’un mouvement pour l’émancipation des hommes [7]. Ces hommes nouveaux sauront renouer avec leurs émotions, ce qui est perçu par bien des féministes comme une garantie de justice et d’égalité.

(3) Les féministes optimistes croient pour leur part que le phénomène de crise indique un affaiblissement réel du pouvoir masculin et du patriarcat, et y voient donc un signe que le féminisme progresse et que l’émancipation des femmes est à portée de main.

(4) Enfin, les féministes sceptiques considèrent que le discours de la crise de la masculinité relève d’une rhétorique antiféministe, voire d’une propagande patriarcale et qu’il faut le déconstruire pour parvenir à le critiquer.

Du côté des hommes proféministes, il est aussi possible de distinguer, un peu schématiquement, trois tendances. La première ne propose pas de rejeter l’identité masculine, mais plutôt de la refonder en s’inspirant de valeurs dites « féminines », soit la sensibilité aux autres, le partage des émotions, etc. [7] En Suède, Sam de Boise a toutefois souligné qu’il n’y a pas de relation logique entre l’égalité et les émotions, même si les relations entre les sexes peuvent être plus satisfaisantes quand nous savons exprimer certaines émotions [8]. Or, les hommes expriment déjà des émotions quand ils sautent de joie par milliers ou par millions parce que leur équipe sportive a marqué un but. Les hommes sont habités d’émotions quand ils se mettent en rangs et marchent en uniforme sous les ordres d’un officier. Le discours de la crise de la masculinité est lui-même une expression émotive, celle d’une « rage collective » contre les femmes, et les féminicides, l’expression meurtrière de l’émotion de l’amour, à en croire les analyses de ces « drames passionnels ».

La deuxième tendance est inspirée par des théories poststructuralistes et par le mouvement queer et elle mise sur une subversion des identités sexuelles. Il s’agit alors de transformer son identité selon sa volonté et ses désirs. Des personnes transgenres s’inscrivent dans cette tendance, même si elles ne sont pas toutes d’accord au sujet des identités de sexe, du féminisme et même du masculinisme. Miriam J. Abelson a constaté en interviewant 66 hommes trans aux États-Unis qu’une minorité d’entre eux (30 %) considérait le féminisme comme trop agressif et inutile. Ces derniers reprenaient « très souvent les discours des droits des hommes, qui affirme que les hommes sont le groupe le plus opprimé dans les systèmes de genre contemporains ». Par contre, la majorité se considère « fils du mouvement » féministe [9], comme le transgenre canadien Jean Bobby Noble, qui déclare : «[j]’espère développer une politique post-identité […] je veux offrir à travers les hommes transsexuels FVH [femme vers homme] un refus féministe des schémas catégoriels essentialistes [10] ». Selon lui, cela se concrétise de deux manières. Premièrement, la transition femme-vers-homme produit des corps d’hommes qui évoluent dans un processus permanent et ne concordent pas précisément à la norme, et ce, même si certains parviennent à réaliser une masculinité qui leur procure des privilèges et des avantages. Deuxièmement, Jean Bobby Noble fait des efforts pour refuser des privilèges, par exemple, en s’assurant qu’il y ait des femmes dans les réseaux où il travaille, et il milite pour qu’elles aient plus de visibilité.

Notons que la sociologue Raewyn Connell, une des plus influentes théoriciennes de la masculinité, est une femme trans : sous le prénom masculin qui lui avait été assigné à la naissance, elle a développé la notion de « masculinité hégémonique » et signé l’ouvrage classique Masculinities. Elle précise que « [l]’idée qu’il existerait une « crise de la masculinité » ou une « crise de la virilité » l’a toujours laissée sceptique [10] » parce que l’on confond des transformations de pratiques et de représentations (des « images ») et une crise structurelle d’un système social. Connell note également :

« je suis sociologue. Je réalise des études empiriques, j’étudie des retranscriptions d’entretiens et des données statistiques, je lis d’autres chercheurs qui travaillent sur le genre […]. Toute personne au fait de ces travaux aura beaucoup de mal à croire en une crise générale de la masculinité. De nombreux hommes mènent leur vie professionnelle, affective, culturelle ou religieuse avec compétence, au quotidien. Et de nombreux hommes continuent d’exercer leurs privilèges de genre [11]. »

Enfin, selon Connell, l’affirmation qu’il y aurait une crise de la masculinité « masque en général un point de vue réactionnaire, exaltant une masculinité prétendument vraie et naturelle [12] ».

La troisième tendance s’inspire du féminisme radical (aussi qualifié de « matérialiste ») et conçoit une opposition claire entre deux classes de sexe socialement construites, soit la classe dominante des hommes et la classe subalterne des femmes qui doit se constituer en sujet collectif de lutte contre le patriarcat. Même s’il est possible individuellement de minimiser les rapports inégalitaires entre les hommes et les femmes, ce féminisme considère que ces rapports sont déterminés par un système qui divise l’humanité en deux classes de sexe hiérarchiquement inégales. Comme la sociologue Christine Delphy le fait remarquer :

« [a]dmettons même qu’un homme ne cherche pas à tirer tout le parti de ses avantages à tous les niveaux et des désavantages à tous les niveaux de la femme qu’il a en face de lui. Admettons qu’il veuille poser la relation comme égalitaire. Qu’est-ce que cela signifie ? Tout au plus qu’il ne poursuivra pas son avantage volontairement, c’est-à-dire qu’il n’utilisera pas volontairement son avantage initial pour en obtenir d’autres. Mais à cet avantage initial il ne peut renoncer, parce qu’il ne peut à lui tout seul supprimer, détruire ce qu’il n’a pas fait. Et pour la même raison, il ne peut pas plus supprimer les désavantages institutionnels de la femme [13]. »

Chacune à leur manière, ces trois tendances proféministes visent à troubler le genre ou à faire disparaître les identités de sexe telles que nous les connaissons, soit en « féminisant » les hommes par une émancipation émotionnelle, soit par les transitions d’une identité à l’autre ou la multiplication à l’infini des identités de sexe pour en brouiller le sens politique, soit par l’abolition de la suprématie mâle qui mènerait à la disparition des classes de sexe. C’est ainsi que Christine Delphy, une féministe associée à la troisième tendance, encourage à « imaginer le non-genre [14] », même si elle est consciente que c’est un exercice très difficile tant est forte notre socialisation genrée.

Cela étant, les tendances proféministes présentées ici comme clairement distinctes s’inscrivent dans une réalité fluide et si elles entretiennent parfois des relations tendues ou conflictuelles, elles cherchent aussi les convergences et les alliances. Il est aussi possible de passer d’une tendance à l’autre ou de fusionner des éléments d’une ou de l’autre des tendances. D’ailleurs, la théoricienne du « féminisme du genre » Judith Butler, qui a marqué plusieurs hommes proféministes, ne s’est pas limitée à célébrer la subversion des identités par des performances carnavalesques. Elle a aussi rappelé l’extrême violence du système hétérosexuel pour contrôler et disciplinariser les corps pour qu’ils correspondent à l’une des deux identités sexuelles officielles. Le système hétérosexuel et patriarcal n’est pas qu’un jeu de normes et de subversion, mais bien un système de pouvoir, de domination, d’oppression, d’appropriation (des corps) et d’exclusion, structuré par des institutions comme l’administration publique, les lois, la médecine chirurgicale, la gynécologie, la psychologie et la psychanalyse, le mariage, la famille, mais aussi la mode vestimentaire, le langage, etc.

Pour sa part, Henry S. Rubin livrait ce témoignage d’homme transgenre : lorsqu’il était considéré comme une femme, il s’intéressait surtout au « féminisme du genre », qui discute de la démonstration des identités dans une perspective queer, et peu au « féminisme de justice sociale » qui s’intéresse surtout aux inégalités que subissent les femmes. C’est après sa transition qu’il a reconnu l’importance des questions de pouvoir et de justice. Bien qu’il considère que la lutte des hommes transgenres ne soit pas celle des femmes, il souligne l’importance de refuser le pouvoir et les privilèges masculins dont peuvent bénéficier les hommes transgenres qui cherchent à incarner l’identité des « vrais hommes [15] ».

Le discours de la crise de la masculinité participe précisément de la consolidation du système hétérosexuel et patriarcal et de la (re)production des normes de genre et de la défense des privilèges et du pouvoir des hommes face aux femmes (en ce sens, l’opposition féministe au masculinisme et à la rhétorique de la crise de la masculinité peut mobiliser des outils d’analyse du féminisme poststructuraliste et queer et du féminisme radical matérialiste).

En tant qu’hommes, cela dit, comment ne pas rester éberlués, pour ne pas dire insultés, par des propagandistes de la suprématie mâle qui fondent leur discours sur des clichés qui relèvent des contes pour enfants ? Comment ne pas être découragé, en effet, par une propagande qui laisse entendre que mon potentiel humain physique, psychologique et moral est déterminé par mes ancêtres qui chassaient le mammouth ou par un organe qui pend entre mes jambes [16] ? Comment prendre au sérieux la candeur du psychologue John Gray qui défend les thèses d’une différence naturelle entre les hommes et les femmes, et qui affirme que « [l]a véracité des thèses développées est tout à fait évidente. Votre expérience propre et le bon sens le plus élémentaire vous le confirmeront [17] » ? [je souligne] Comment peut-on prendre au sérieux la justification d’une domination fondée sur des propos aussi simplistes ? Déjà dans les années 1960, un psychologue nous mettait en garde face aux thèses sur les différences psychologiques entre les hommes et les femmes, considérant que « [l]es psychologues ne semblent guère plus avancés, à ce point de vue, que le commun des mortels, ou tout au moins que les intellectuels non spécialisés en psychologie [18] ».

D’un point de vue plus philosophique, John Maclnnes explique qu’hommes et femmes sont en réalité identiques face à des grandes questions existentielles, comme le sens de la vie, la solitude, la mort. Il en conclut qu’« il n y a pas de différence entre les êtres masculins et féminins », mais que notre obsession à voir des différences entre « la masculinité et la féminité n’est ultimement qu’une rationalisation idéologique du maintien illégitime du pouvoir des hommes. Cela nous permet de nous concentrer sur le problème premier : le maintien matériel de la division sexuelle du travail [19] » à l’avantage des hommes.

Des études des plus intéressantes montrent que les deux sexes sont en moyenne bien plus similaires que différents en termes de capacités cognitives et physiques, et que bien des différences peuvent être surmontées par l’exercice et la pratique. En fait, la signification des différences est le plus souvent « tout à fait exagérée [20] », comme le soulignent en chœur une professeure de littérature et un professeur de biologie. Il y a bien plus de différences, par exemple, entre les hommes les plus forts et les plus faibles, ou les plus rapides et les plus lents, qu’entre la force ou la vitesse moyenne des hommes et des femmes. Les championnes aux olympiques, par exemple, sont bien plus fortes ou bien plus rapides que des milliards d’hommes. Sans refléter la réalité, le dogme de la différence entre les sexes propose avant tout des cadres d’évaluation de nos capacités présumément liées à notre sexe : l’homme sera considéré a priori plus fort que la femme, car l’être humain le plus fort est un homme ; l’homme sera considéré plus rapide que la femme, etc.

Notre obsession quant aux différences de sexe influence aussi fortement nos perceptions des réactions des unes et des autres. Ainsi, nous percevons que l’homme en colère défend avec vigueur ses opinions, alors que la femme en colère sera perçue comme une hystérique qui a perdu le contrôle. Des études ont révélé que les adultes considéreront le même bébé qui pleure comme triste, si on leur a dit qu’il s’agit d’une fille, ou en colère, si on leur a dit qu’il s’agit d’un garçon [21].

Le discours de la crise de la masculinité participe de cette illusion, puisqu’il propose des conceptions dogmatiques de ce que les hommes et les femmes devraient être, avoir et faire ; mais aussi ce qu’hommes et femmes ne devraient pas être, avoir et faire.

Aujourd’hui, dit-on, les hommes sont en crise, car ils ne peuvent être, avoir ou faire ce qui correspond à leur identité, alors que les femmes ne se contentent pas d’être, d’avoir et de faire ce qui correspond à leur identité.

Comme le rappelait la féministe Marilyn French, aux États-Unis :

« [l]e maître mot quand il est question des femmes est « trop ». Les femmes ont une voix trop forte ou trop douce, elles sont trop agressives ou trop passives, trop négligées ou trop pomponnées, trop vieilles ou trop jeunes. […] Les femmes qui ont des enfants et ont recours à l’aide sociale pour les nourrir sont jugées coupables, ainsi que les femmes qui divorcent, qui sont battues et ne ripostent pas, ou qui sont battues et qui ripostent. On reproche aux femmes d’être trop libres ou trop « coincées » au niveau sexuel ; on leur reproche d’être violées. […] La société blâme les femmes de montrer de l’ambition, ou d’en manquer ; d’être riches ou pauvres, grosses ou maigres, d’avoir un métier ou de rester chez elles [22]. »

L’homme est en crise, dit-on, quoi que fassent ou non les femmes. L’homme est en crise si elles exigent respect, sécurité, égalité et liberté. L’homme est en crise si elles touchent un salaire. L’homme est en crise si elles sont mères et s’occupent seules des enfants. L’homme est en crise si elles sont entreprenantes sexuellement. L’homme est en crise si elles ne lui sont pas disponibles, sexuellement.

Or, le féminisme appelle justement à la crise d’une société injuste et inégalitaire, et c’est ce qui dérange tant les hommes. Même s’ils ne sont pas en crise, ils font des crises quand des femmes refusent le rôle de sexe qui leur est assigné, quand elles transgressent les normes de sexe, quand elles résistent et contestent. Les hommes font des crises, car ils ne supportent pas d’être contredits et contestés, de ne pas avoir ce à quoi ils pensent avoir droit, en particulier des femmes à leur service.

Les hommes ne sont pas en crise, mais ils font des crises, réellement, au point de tuer des femmes.

En termes de justice et d’injustice, le problème aujourd’hui n’est pas que la masculinité soit en crise, mais bien qu’elle ne le soit pas encore. Cette crise qui n’est pas encore là, les femmes l’ont trop longtemps attendue, puisque nous y avons trop longtemps résisté. Il est donc temps d’arrêter de discourir sur la crise de la masculinité, et de tout faire pour qu’elle advienne, enfin.

Francis Dupuis-Déri

From La crise de la masculinité : Autopsie d’un mythe tenace, Editions du remue-ménage, Collection Observatoire de l’antiféminisme, 2018, p. 302-312

Notes

1. http://www.readex.com/blog/readex-blog-tags/black-men-eradication-sexism.
2. Voir le livre de Gary L. Lemons : Womanist Forefathers : Frederick Douglass and W.F.Il. Du Bois.
3. Noter que ces deux collectifs sont mixtes.
4. Pour des réflexions au sujet de problèmes politiques associés à l’activisme d’hommes proféministes, voir Mélissa Blais, « Féministes radicales et hommes proféministes : l’alliance piégée », Francis Dupuis-Déri (dir.), Québec en mouvements, Montréal, Lux, 2008 ; Francis Dupuis-Déri, « Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis », Recherches féministes, vol. 21, n° 1,2008, p. 149-169 ; Francis Dupuis-Déri, « Petit guide de « disempowerment » pour hommes proféministes », Possibles, vol. 38, n° 1, 2014.
5. En raison d’affinités intellectuelles et politiques, de nos parcours personnels et de certaines rencontres marquantes, des réseaux d’alliance et de l’influence de telle ou telle tendance féministe dans nos milieux, etc.
6. Tania Modleski, Feminism Without Women : Culture and Criticism in a « Post-Feminist » Age, New York-Londres, Routledge, 1991; Sally Robinson, Marked Men : White Masculinity in Crisis, New York, Columbia University Press, 2000.
7. Mara Goyet, Le féminisme raconté en famille, Paris, Plon, 2007.
8. Srimati Basu, « Looking through misogyny : Indian Men’s rights activists, law, and challenges for feminism », Canadian Journal of Women and the Law, vol. 28, n° 1, 2016, p. 45-68; Susan Faludi, Stiffed : The Betrayal of the American Man, Harper Collins, 1999 ; bell hooks, The Will to Change : Men, Masculinity, and Love, New York, Washington Square Press, 2004.
9. C’était ma position il y a plus d’une dizaine d’années : « Féminisme au masculin et contre-attaque « masculiniste » au Québec », Movements, n° 31, 2004. Voir aussi : Vincent Cespedes, L’homme expliqué aux femmes: l’avenir de la masculinité, Paris, Flammarion, 2010 ; Richard Collier, « « Corning together? » Post-heterosexuality, masculine crisis and the new men’s movement », Feminist Legal Studies, vol. IV, n° 1, 1996.
10. Sam de Boise, « The personal is political… just not always progressive : affective interruptions and their promise for CSMM », NORMA : International Journal for Masculinity Studies, 2017 ; Sam de Boise, Jeff Hearn, « Are men getting more emotional ? Critical sociological perspectives on men, masculinities and émotions », Sociological Review, vol. 65, n° 4, 2017, p. 779-796.
11. Miriam J. Abelson, « Trans men engaging, reforming, and resisting feminisms », Transgender Studies Quarterly, vol. 3, n° 1-2, 2016, p. 19.
12. Jean Bobby Noble, « Sons of the movement: Feminism, female masculinity and female to male (FTM) transsexual men », Atlantis, vol. 29, n° 1, 2004, p. 24.
13. Raewyn Connell, « Fantasmes de meurtre et vie pratique », Travail, genre et sociétés, n° 29, 2013, p. 177.
14. Christine Delphy, L’Ennemi principal : Penser le genre (vol. II), Paris, Syllepse, 2001, p. 260.
15. Henry S. Rubin, « Reading like a (transsexual) man », Tom Digby (dir.), Men Doing Feminism, Londres, Routledge, 1998, p. 305-324. Voir aussi les réflexions très stimulantes de la féministe trans Viviane Namaste, dans son livre : Sex Change, Social Change : Reflections on Identity, Institutions, and Imperialism, Women’s Press, 2011 (2e éd.).
16. John Maclnnes, The End of Masculinity, op. cit., p. 153.
17. John Gray, Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus, Paris, Logiques [Canada]/Michel Lafon [France], 1997, p. 14.
18. Piret, op. cit., 1965, p. 73.
19. John Maclnnes, The End of Masculinity, op. cit., p. 150.
20. Nicolas Mathevon, Éliane Viennot, « Avant-propos », Nicolas Mathevon, Éliane Viennot (dir.) La différence des sexes, Paris, Belin, 2017, p. 10 ; voir aussi d’autres travaux qui discutent non pas des différences de sexe, mais bien des similarités : Louise Cossette (dir.) Cerveau, hormones et sexe : des différences en question, Montréal, Les Éditions du remue-ménage, 2012 ; Catherine Vidal, Nos cerveaux tous pareils, tous différents !, Paris, Belin, 2015 ; Janet Hyde, « The gender similarities hypothesis », American Psychologist, vol. 60, n° 6, 2005, p. 581-592.
21. Virginia Valian, Why So Slow ? The Advancement of Women, Cambridge [MA], MIT Press, 1998, p. 24-28.
22. Marilyn French, La guerre contre les femmes, Paris, Archipel, 1992, p. 27-30.