Depuis mercredi le monde entier a les yeux rivé sur le Venezuela, où Juan Guaido s’est autoproclamé président par intérim, prétendant s’appuyer sur la législation de 1999 selon laquelle le président du parlement peut remplacer le chef de l’exécutif si ce dernier venait à manquer à ses obligations. Une véritable escalade putschiste, avec le soutien actif de Donald Trump et de l’impérialisme américain. Et alors que nombre de pays européens ont préféré adopter une posture attentiste, Emmanuel Macron s’est empressé d’afficher son soutien à Trump en félicitait Guaido, anti-chaviste notoire, issu de la droite.

 

Retour de baton sur tweeter pour le « président des riches »

Ici, aucune dénonciation du putsch en cours au Venezuela. En effet, tout en dénonçant le putsch en cours, par la frange de droite anti-chaviste soutenue par les forces réactionnaires du pays, de la région et les principales puissances impérialistes, il s’agit de dénoncer en même temps le caractère réactionnaire du régime de Maduro. Comme l’écrit Milton D’León, membre de la direction de la Ligue des Travailleurs pour le Socialisme du Venezuela, souligne pour sa part « qu’en tant que LTS, bien entendu que nous nous opposons à ce soi-disant président Guaidó. Mais nous disons également très clairement que ce qui a fait le lit de la croisade actuelle que mène la droite, c’est l’échec et la banqueroute du chavisme qui nous a menés à la situation économique catastrophique que nous connaissons, avec un taux d’inflation de près de 2 millions % en 2018 et entre 2 et 4 millions de vénézuéliens qui ont quitté le pays au cours des deux dernières années. Un chavisme qui a renforcé ses traits bonapartistes, autoritaires et répressifs. Le pire, sans doute, est que ce régime a fini par traîner dans la boue des idées et des mots d’ordre comme « révolution », « socialisme », et même celui de « nationalisation ». C’est donc bien l’échec, sur toute la ligne, du chavisme, qui a ouvert a voie à la droite vénézuélienne, soutenue par tous les réactionnaires du continent et, bien entendu, par l’impérialisme étatsunien qui ne cache plus ses intentions putschistes. Tous souhaitent qu’une fois de plus, dans l’histoire du pays, les militaires interviennent pour « restaurer l’ordre ». C’est donc pour cela que sans appuyer aucunement Maduro nous appelons le monde du travail et les classes populaires à résister, avec leurs propres méthodes et sur leurs propres mots d’ordre, sociaux mais également démocratiques, à s’opposer à l’offensive réactionnaire en cours ».

Ainsi en ces temps de bataille sociale aiguë en France, il était prévisible que la prise de position de Macron suscite quelques réactions… Ainsi, sur le compte tweeter du président français, le retour de bâton est rude. En effet, les internautes n’ont pas manqué de rappeler à Jupiter sa propre illégitimité, tout comme sa gestion répressive du mouvement des Gilets Jaunes.

Un soutient totalement opportuniste, uniquement pour se positionner dans la lignée de celle de Trump, de la part de celui qui, tout en prétendant « saluer le courage de milliers de vénézuéliens qui défilent dans la rue », n’hésitent pas, depuis des semaines, à réprimer durement la population qui défile dans la rue contre lui.

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