## intox du Communiqué sur les arrestations survenues sur la zad ##                          
(ce que ce communiqué ne dira pas)

Ce 22 janvier à 6h du matin, la zad a été réveillée par un dispositif policier massif pour arrêter trois personnes. il n’est pas question de s’en réjouir parce qu’au grand royaume des oppressions, l’état et ses milices armées arriveront toujours en tête.  

Pour autant: à la lecture du « Communiqué suite aux arrestations », on se demande de quel côté de la matraque se trouve la politique-politicienne. Tant les mensonges institutionnels ne sont plus la prérogative d’état, tant la « manipulation des masses » est répandue dans le mouvement depuis longtemps, mais de manière beaucoup plus « flagrante » depuis un an, et tant est forte la capacité de quelques personnes à réécrire l’histoire en fonction des versions qui servent leurs intérêts. Enfin, il s’agit de notre point de vue de personnes sans cesse qualifiées de « paranos », « complotistes », voire de « malades mentaux » (quelle belle manière de déconstuire les rapports d’oppressions !). Sans aucun doute, certaines personnes ré-utiliserons bien vite ces arguments pour disqualifier ce que l’on dira ici.

Quand le communiqué parle de « dossier vide », ça nous ferait presque imaginer que Benalla est venu donner des cours de langue de bois à la zad. On ne sait évidemment jamais qui-a-fait-quoi. On a toujours des soupçons, jamais de preuves. Pour autant, nier des faits qui se sont bien produits, c’est humilier les victimes de ces exactions un peu plus qu’elles ne l’ont déjà été. Alors oui, des comptes se sont « réglés » sur la zone, pas toujours de manière collective/consensuelle/bienveillante/subtile.

Pour les affaires les plus récentes :        

– fin mars 2018, séquestration et tabassage en règle : au petit matin, muni de gaz, de masques et de matraques, un groupe (commando ?) débarque dans un lieu de vie, kidnappe et tabasse une personne (membres inférieurs et supérieurs brisés) et le laisse pour mort aux abords d’un hôpital psychiatrique. Pas de plainte déposée mais le parquet s’en saisi.    

– Une autre affaire de séquestration a eu lieu à l’automne 2018 : un individu, chassé à travers la ZAD par un groupe, tabassé dans les bois, mis dans un coffre puis déposé en périphérie de Rennes a fini à l’hôpital. Plainte déposée avec identification.Dans ces deux cas, ces expéditions punitives trouvent souvent des justifications (ou, à demi-mots) : divergences politiques, stratégiques, conflits interpersonnels et tentatives d’éviction.

Ce sont évidemment pour les plus récentes.

La ZAD a tenté à plusieurs reprises de trouver des outils de gestion de conflits internes qui passent par de la médiation plutôt que par des coups de pression. D’où l’invention du « cycle des 12 » qui a bien souvent échoué devant des conflits parfois conséquents. Bien évidemment, on continuera de vous nier toute existence de milice interne : on ne dit pas à nos soutiens qu’ici, les comptes se règlent aussi à coups de barres de fer. Et puis, on ne sait jamais complètement qui c’est. Et puis, les victimes ont souvent peur de parler. Et puis, les victimes sont de toute façon des gens peu crédibles (« tarées », « schizo », « malades mentales » de tout poil…) face aux gens de pouvoir sur zone.
Et puis regardez, comme ielles sont sympathiques, toutes ces belles personnes qui fêtaient la victoire un an plus tard. Regardez bien leurs sourires sur les photos, l’émotion sur leur visage, les pleines tablées de banquets réjouissants. Comment pourrait-on s’imaginer que derrière de si beaux apparâts se cachent des personnes capables d’une telle violence ou de la justifier ?  

Nous ne nous réjouissons évidemment pas que l’état ait pris en main ces affaires, à la place des habitant.es de la ZAD. Car ils et elles auront à répondre à une justice de classe, raciste et inégalitaire qui n’aura pour but que de faire exemple de ces arrestations dans une situation territoriale tendue. Là où la ZAD a échoué à dissoudre tout rapport de pouvoir et d’autoritarisme en interne, l’état a fini par s’en emparer.  

Les personnes arrêtées sur la zad ce matin-là ont été « engagées de longue date dans le mouvement anti-aéroport », sont « intégrées dans les diverses activités, liens de voisinages et de solidarité locale », et « vivent ici depuis plusieurs années ». Que d’arguments de campagne. Est-ce que ça les rend plus légitimes à être soutenues ou excusées de leurs éventuels actes ? Plus irréprochables ? Plus intouchables? sans doute. Mais vivre sur la ZAD n’est pas (et n’a jamais été) un gage de « bonne conduite », d’honnêteté ou de bienveillance intrinsèque.

Il est étrange de voir que des personnes qui ont délibérément et en conscience négocié avec la préfecture, reconnaissant par là, la légitimité de son pouvoir (et donc sa « violence légitime »), s’indignent maintenant que l’état se « venge » en les soumettant à la répression. 
Sans doute fallait-il mieux lire les petites lignes du contrat…

NOUS N’APPELLONS PAS A SOUTENIR CES INDIVIDUS

Parce que, ce que l’on sait des « coffrages » ne correspond pas à la « version officielle » et que l’on ne se rangera pas derrière des personnes que l’on sait aguerries à la communication politicienne, plus qu’à l’honnêteté intellectuelle. 
Parce que nous sommes contre les polices, avec ou sans uniformes.

NOUS N’APPELLONS PAS A SOUTENIR CES INDIVIDUS et en laissons le soin à celles et ceux qui ont cherché à légitimer ou à dissimuler leurs actes.   Nous ne prendrons pas les armes contre d’autres affamés.