Selon elleux le blocage a supplanté la grève générale, la représentation cède sa place à l’organisation et le soulèvement rompt avec les codes de la manifestation.

 

Grève –

La « grève », fut-elle générale, est devenu à leurs yeux le nom de l’impuissance politique. La grève c’est l’ancien monde, le vieux mouvement ouvrier, tout ce que le postmodernisme rejette… au profit d’un monde finalement encore plus archaïque :  celui de la communauté… celui où on n’a plus besoin de parler, où on se reconnaît à quelques signes, où « on en est ».

Evidemment l’appartenance de classe ne compte plus dans tout cela, le concept est réservé aux « archéos » — gauchistes, anarchistes, conseillistes et autonomes.

Mais il est une chose que nos ami-e-s ne veulent pas voir, c’est que la grève permet pour un temps de casser le rythme habituel de la vie quotidienne, celui qui est imprégné par le travail (ou son manque).

La grève, surtout si elle jaillit en-dehors des directions syndicales, crée des espaces dans lesquels on peut d’engouffrer pour discuter, communiquer, vivre un peu.

Evidemment ce n’est pas leur problème, elleux pensent vivre tous les jours dans des espaces de débrouille chic. D’ailleurs nous disent-iels, seuls les étudiant-e-s appellent frénétiquement à la grève, alors « qu’iels sont justement celleux qui ne peuvent la mener à bien ». Quel mépris pour cette minorité de salarié-e-s, de précaires et de chômeu-se-r-s qui se démènent pour que, justement, grève existe.

La grève est, selon nous, un élément qui permet de mesurer le rapport de force entre les classes mais comme, selon elleux, raisonner en terme de classes c’est du passé, nul besoin de s’embarrasser de ce mot d’ordre archaïque !

 

Blocage –

Les blocages des Gilets jaunes sont valorisés par les appellistes par comparaison à ceux de ces de ces dernières années mis en place par les syndicats. Pourtant la différence n’est que d’intensité et d’efficacité mais pas fondamentalement de nature.

 

émeute –

Selon nos ami-e-s, les gilets jaunes c’est l’émeute contre les regroupement archaïques en manif. Pourtant il nous semblait que les regroupements en manif, et surtout les jonctions avec d’autres cortèges en lutte, commençaient à pendre de l’ampleur.

 

Assemblées –

 Dans le même temps nos « insurrectionalistes qui viennent » valorisent et se réapproprient les appels de Commercy et de St-Nazaire à constituer des assemblées populaires. Mais pour quoi faire ?

Pour elleux une assemblée ce n’est pas un lieu pour mener des débats contradictoires  ( le débat ne sert pas à grand chose puisqu’ils prennent souvent les décisions avant et ailleurs ) , mais un lieu où une « cristallisation collective où une décision prend les êtres ». Très bien, mais cela peut-il se faire sans confrontation, sans débat, sans grève ?

 

Avant-garde – 

Si c’était le cas nous aurions alors là un outil entre les mains d’appareils « d’avant garde » tout à fait classique du vieux mouvement ouvrier !

Nos appellistes sont bel et bien d’indécrottables et traditionnels avant-gardistes.

 

Stratégie

Leur  « stratégie » :    séduire par le verbe, donner l’impression à celleux qui sont séduit-e-s d’être une  » élite   » intellectuelle-canaille dans le saint des saints de la pensée « moderne ».