Non content de simplement exploiter ses salariés comme tout patron de ce monde, Elior réinstaure désormais une forme de servitude pour dette. Cette boîte est déjà bien connue pour payer ses salariés, ici des femmes de ménage, au lance pierre. En 2008 puis en 2016 près de 200 salariées de Marseille avaient obtenu gains de cause quant au versement de primes auxquelles elles avaient droit. C’était sans compter le cynisme des patrons d’Elior qui, avec l’aide de la justice bourgeoise, ont obtenu en cassation l’annulation de la décision et demandent désormais à leurs salariées de rembourser des sommes comprises entre entre 5 000 et 30 000 euros par personne pour un total de 2,8 millions d’euros. Et si tu quittes la boîte ? Pas de soucis Elior a fait appel à des sociétés de recouvrement qui envoient en express des huissiers chez toi !

Vous vous voyez travailler 35H/semaines pour 800 euros car chaque mois vous rendez 300 balles à votre généreux patron ? Vous vous demandez comment c’est possible ? Bienvenue dans le monde des ordonnances Macron ! Car oui ce représentant officiel de la bourgeoisie n’a pas attendu d’être président pour s’attaquer à nos conditions de travail et favoriser notre exploitation… Remember remember la loi travail. Si cela fut possible à Elior, alors nul doute que l’idée va faire des petits chez tous les patrons du pays.

Ce jeudi 20 décembre nous avons donc décidé d’aller exprimer notre solidarité avec ces salariées de Marseille, histoire de montrer à Elior que s’il continue dans cette voie il va se heurter à une solidarité prolétarienne en acte aux quatre coins du pays. Cette action avait été décidée en assemblée des Gilets Jaunes du centre ville de Toulouse et annoncée en assemblée générale de la com action. Dès 6H du matin nous avons donc perturbé l’ensemble de la livraison du géant Airbus et contraint les camions Elior à faire demi tour devant les grilles afin que la restauration du site gérée par l’entreprise Elior ne puisse avoir lieu.

Les salariés des plusieurs boîtes du site se sont arrêtés pour discuter, pour nous offrir du café, du jus d’orange ou simplement pour nous dire de continuer. Au fil des discussions on se rend compte que l’information n’a pas circulé même chez les travailleurs Elior du site. Ils semblent tout de même peu étonnés, reconnaissant bien ici les pratiques de leurs patrons. D’autres nous apprennent que dans leur boîte (Sécuritas par exemple) des écarts de salaires énormes existent et qu’ils se battent comme les salariés d’Elior avant eux pour être revalorisés par le haut. Nous sommes peu mais cela n’importe pas car tout le monde adhère à la démarche. C’est que depuis quelques semaines voir arriver des gilets jaunes quand on est au boulot ça fait remonter le moral parce qu’on sait que ça fout la trouille au patron. Ce rapport de force que l’on a progressivement perdu dans les entreprises nous sommes en train de le retrouver en occupant l’espace public munis de nos gilets. Mais il ne faut absolument pas s’arrêter là ! C’est maintenant plus que jamais que nous devons arriver à peser à l’intérieur des lieux de production, par l’entraide entre l’intérieur et l’extérieur notamment, mais aussi et surtout en démarrant des grèves partout où c’est possible. Ce que l’État ne nous lâche pas nous l’arracherons à nos patrons, boîte par boîte ! Nous appelons également les groupes de Gilets Jaunes, les collectifs de luttes, à mettre la pression sur Elior partout où cela serait possible !

 

Le tract distribué :