Le racisme institutionnalise? en israe?l : un crime contre les palestinien-ne-s et un suicide pour les juives et juifs
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Catégorie : Global
Thèmes : AntifascismeRacismeRépressionResistances
Israël se prétendait jusqu’ici un État démocratique, alors que ses institutions pratiquent un racisme cruel non seulement envers les Palestinien-ne-s, traité-e-s en citoyen-ne-s d’un rang inférieur, mais également à l’égard des Juives et Juifs yéménites et éthiopien-ne-s, mizrahim… qui ont subi des traitements dégradants et restent la cible de nombreuses discriminations.
La nouveauté est que cet état de fait est maintenant officialisé dans ce qui ressemble à une loi constitutionnelle contredisant le seul texte fondamental de la déclaration d’indépendance. L’État israélien devient ainsi dans les textes, et non plus seulement dans la pratique, un État d’apartheid. Il n’a jamais été comme chaque État moderne l’État de tous ses citoyens et il ne le sera plus. C’est inscrit dans cette « Loi ».
Cela a des conséquences catastrophiques, non seulement pour le peuple palestinien qui se voit privé ainsi de tous ses droits et pour la paix dans la région mais pour tous ceux qui, d’une façon ou d’une autre, se sentent Juif. Ils seront alors assimilés à ce régime colonial, raciste et oppresseur et cette confusion sciemment entretenue ne pourra qu’alimenter l’antisémitisme.
Ce régime n’a rien à voir avec le judaïsme. Il falsifie l’histoire, la mémoire, les valeurs juives. Où donc est-il écrit que chaque juif peut et doit voler la terre de l’Autre, le Palestinien, le spolier, l’enfermer dans la prison à ciel fermé qu’est devenue Gaza, le tuer impunément lorsqu’il manifeste pacifiquement ? Nulle part ailleurs que dans les écrits délirants des sionistes ! L’imposture de la confusion entre judaïsme et sionisme, aujourd’hui à son paroxysme, a pour but d’enrôler de force les Juives et Juifs, en niant leurs diverses nationalités, dans l’entreprise coloniale et raciste de l’État d’Israël. Netanyahou ne voit la diaspora que comme de la future chair à canon à qui il a annoncé :« On me demande si nous devrons vivre éternellement l’épée à la main ? Je réponds oui ! »
Le temps n’est plus à l’expectative. Le moment est venu pour tous les Juives et Juifs de bonne volonté de se rassembler de s’organiser à tous les niveaux (français, européen et mondial) pour dire :
L’APARTHEID, LE RACISME, LE DÉNI DES DROITS HUMAINS, PAS EN NOTRE NOM !
L’Union Juive Française pour la Paix prendra toute sa part dans cette lutte pour l’égalité des droits !
Venez nous rejoindre pour nous aider dans cette tâche urgente !
Le Bureau national de l’UJFP le 21-07-2018
À peine sept voix séparent les pour (62) et les contre (55, plus 2 abstentions), mais suffisamment pour confirmer la nouvelle Loi Fondamentale, définissant Israël comme «foyer national du peuple juif». Loi Fondamentale, en l’absence de Constitution, ce sont des Lois à caractère constitutionnelle, votées en Israël depuis sa création.
La loi prolonge ainsi, juridiquement la définition de Jérusalem comme «capitale complète et unie» d’Israël. Si c’est dans cette ville qui se concentre le pouvoir, le consensus international (avant Trump…) faisait que le statut de Jérusalem était lié aux négociations entre Israéliens et Palestiniens. La Palestine revendique Jérusalem-Est comme capitale. Rappelons que c’est là qui se trouvent les « lieux saints » des trois grands monothéismes.
La Loi Fondamentale vient également dégrader la langue arabe, jusqu’alors langue officielle avec l’hébreu. Un «statut spécial» lui est attribué, pour faciliter son utilisation administrative et les panneaux de signalisation.
Par ailleurs, la Loi prône le «développement des communautés juives… une valeur nationale». Et l’État «agira pour encourager et promouvoir leur établissement et leur consolidation».
C’est ainsi qu’un État, utilise le vote démocratique pour inscrire dans sa Loi Fondamentale une inégalité entre les citoyens, excluant dans la réalité 20% de la population, d’origine arabe.
Responsable des députés de la Liste arabe unie, Ayman Odeh a rappelé que le texte, confirme «la suprématie juive, nous disant que nous serons toujours des citoyens de seconde classe».
Le président de l’État d’Israël, Réouven Rivlin, a eu le besoin, ce qui est rare dans l’exercice de ses fonctions, d’alerter les députés à propos d’un article autorisant la création de localités ethniquement homogènes : “la formulation de cet article risque de porter atteinte au peuple juif dans le monde ainsi qu’à l’État d’Israël et elle pourrait être une arme de plus dans les mains des ennemis d’Israël”.
Et il ajoute, “Regardez la société israélienne et demandez-vous: au nom de la vision sioniste, sommes-nous prêts à soutenir la discrimination et l’exclusion d’hommes et de femmes sur la base de leur origine ethnique?”
Les députés pro-palestiniens à la Knesset, dans un communiqué, affirment que «cette loi ne mentionne ni le mot démocratie ni le mot égalité», et ne «laisse aucun doute sur le fait qu’il y ait des types de citoyenneté – les Juifs de première catégorie et les Arabes de seconde catégorie».
Seul Benny Begin, membre du Likoud, le parti du Premier ministre a exprimé son désaccord, soulignant que «le patriotisme sans les droits de l’homme dégénère en nationalisme».
Le fond de cette Loi Fondamentale pourrait se résumer à l’affirmation, selon le site Ynet, du député qui a porté le texte, Avi Dichter, ancien ministre: «Vous n’étiez pas là avant nous et vous ne serez pas ici après nous.» Quelque chose à voir avec le désir d’élimination de l’Autre…
Dans le même mouvement et dans la cohérence du propos et des actes d’Israël, soulignons la convergence avec tous ceux qui, sur le plan international, engagent des politiques qui «pas seulement stigmatisent mais qui constituent des entorses aux droits des personnes», selon la formulation de Pierre Rosanvallon, à propos des « illibéraux » type Orban ou Kurz.
Le monde savait que Benyamin Nétanyahou et Donald Trump, partage un même état d’esprit et la même vision du monde (notamment les intérêts personnels au-dessus du bien commun).
En Europe, le Premier ministre Israélien prend son parti aussi, choisissant plutôt l’est-européen où il cherche et trouve des alliés. Ce sont des comparses qu’il essaye de séduire pour organiser en Israël le prochain sommet de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie). Peu importe qu’il y ait des relents d’antisémitisme ou d’extrême-droite, pourvu que ça puisse servir la vision de M Nétanyahou, et de l’État d’Israël. Ils ont un point commun, des «intérêts convergents et pratiques du pouvoir qui se ressemblent». C’est aussi une façon de bloquer toute critique ou déclaration commune de l’Union Européenne sur la politique d’Israël.
Il est un fait que des barbares, commettent des actes fascistes s’en prenant à des personnes, à des familles parce qu’elles sont juives. L’anti-sémitisme dans ce pays et dans beaucoup d’autres, comme le mien, existe. Le fondamentalisme, d’où qu’il vienne y contribue. Mais si je n’ai pas de doute que le peuple, les citoyens d’Israël dans leur majorité ne sont pas racistes, l’État et l’actuel pouvoir politique participe, par ses actes et son discours, à ce regain d’intolérance et d’antisémitisme.
Ce billet n’a et n’aura aucune influence nulle part ni en quoi que ce soit, mais je tenais à exprimer de ce petit coin d’un blog toute la solidarité avec mon ami, mon frère, né dans les mêmes années que moi, ayant du s’expatrier comme moi et qui voit son lieu de naissance, sa terre, sa famille désignés de seconde zone. C’était déjà la réalité, la Loi le consacre.
Nous écrivons en réponse à une nouvelle déclaration d’apartheid légal et aux actes en cours de violence d’État légalisée. En tant que Juifs qui soutenons l’autodétermination des Palestiniens, nous répondons à ces faits sans surprise mais avec indignation, et dans un engagement renouvelé pour lutter en solidarité avec le peuple palestinien.
La semaine dernière, à la suite du coup du président Donald Trump pour la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël, le Parlement israélien a voté une loi intitulée « Loi fondamentale de l’État-Nation », qui déclare que « Israël est la patrie historique du peuple juif qui y jouit d’un droit exclusif à l’autodétermination ». Pour souligner leur désir d’une présence maximale de Juifs et la présence minimale de non-Juifs dans toute la Palestine historique, les forces armées israéliennes ont effectué un de leurs plus importants bombardements des dernières années sur la bande de Gaza, dans ce qu’ils ont nommé une réaction à une activité de la résistance palestinienne. Ces deux déclarations, une par la loi et l’autre par la force, confirment le pouvoir du partenariat israélo-américain dans la colonisation et disent la détermination d’Israël à poursuivre son projet d’apartheid et à briser la relation des Palestiniens à leur terre.
Le Réseau Juif Antisioniste International rejette la prétention du régime israélien à faire d’Israël notre « patrie ». Nous repoussons tout droit à l’autodétermination dans la Palestine historique, qu’il soit exclusif ou non. Nous nous opposons à d’autres points de la loi, en particulier au fait que le régime aurait un rôle dans la préservation de notre patrimoine culturel. Depuis les tout premiers penseurs sionistes, d’Arthur Ruppin à Théodore Herzl et les suivants, des sionistes puissants ont montré leur mépris pour le patrimoine et la culture juifs, y compris en Europe de l’Est. Ils n’aimaient pas et ne respectaient pas le monde des Juifs d’Afrique et d’Asie, réservant aux Juifs Mizrahi un statut de subordonnés dès le début du projet colonial. Du pré-État sioniste et de l’idéologie étatique de haine pour la pauvreté et pour la pratique de l’étude dans le shtetl à l’effacement et à l’exploitation sélective des histoires et des cultures des Juifs d’Afrique et d’Asie et à la glorification de la guerre et de la force, et au rejet de ce que les sionistes voyaient comme la « faiblesse » juive ashkénaze féminisée, le projet israélien dans son ensemble a été fondé sur le rejet de nos multiples passés et patrimoines culturels. Le seul patrimoine qu’ils revendiquent est la mémoire de l’holocauste nazi des Juifs d’Europe. Et, en l’utilisant comme une arme de lutte contre les Palestiniens, ils en ont bradé la mémoire au lieu de la protéger.
L’État d’Israël a toujours été un État d’apartheid. Sa création a été fondée sur le déni et la destruction de la vie collective palestiniennes sur la terre, en encourageant parallèlement l’immigration juive et sa participation à une colonie de peuplement, elle-même basée sur une hiérarchie de classe et de race parmi les Juifs. La nouvelle loi, selon les termes employés par Adalah, est « avant tout anti-palestinienne » puisqu’elle cherche à enraciner les implications de la Nakba : le déni du droit à l’autodétermination du peuple palestinien dans sa patrie (et) le déni du « droit au retour » des réfugiés palestiniens. En proclamant que la terre de la Palestine historique est aux Juifs, qu’Israël prétend unifier et représenter, la loi refuse cette terre aux Palestiniens. Cette relation repose sur un système d’apartheid. Les Palestiniens qui résistent et réclament leur patrie sont rabaissés, au mieux, au rang de citoyens de seconde classe. Au pire, ils sont dépossédés, sujets à la violence et à l’emprisonnement, et sont classés « terroristes » pour le fait de réclamer le droit d’avoir des droits.
Faire des Palestiniens des « terroristes » est ce qui se produit, quoi qu’ils fassent ou ne fassent pas. C’est l’existence et la résistance palestiniennes qui sont criminalisées et punies. Il n’est pas de résistance, culturelle ou politique, acceptable par l’État d’Israël. Cela s’est vérifié dès les premiers temps de la résistance politique à la colonisation jusqu’à l’apparition de l’OLP ; puis face aux grèves et actions collectives caractéristiques de la première Intifada, au travail politique dans les communautés palestiniennes en exil ; cela se vérifie encore face au meurtre de près de 150 Palestiniens avec les blessures infligées à 5 000 participant.e.s à la Grande Marche du Retour (une campagne massive de résistance populaire) et maintenant, au meurtre de plusieurs combattants du Hamas et de civils palestiniens le vendredi 20 juillet.
IJAN note que la toute dernière escalade d’Israël s’est produite en réponse aux milices populaires exerçant leur droit de se défendre de l’occupant – un droit protégé dans le droit international. Ce qui est trompeusement appelé « autodétermination juive » en Palestine, repose sur un violent déni de l’histoire passée et présente. Ainsi, les media internationaux comme les officiels israéliens ont dépeint l’attaque massive de vendredi tard dans la nuit comme une « réponse » au fait qu’un soldat israélien avait été tué par le Hamas. Mais un tel fait n’est qu’une « réponse », si l’on accepte le cadre du régime israélien qui est d’oublier non seulement la Nakba mais aussi l’occupation en cours, la saisie de terres, les attaques militaires brutales et la crise humanitaire imposée à la bande de Gaza.
Le ministre israélien de la défense, Avigdor Lieberman a qualifié l’opération anti-insurrectionnelle de « mesurée et responsable » et a déclaré que c’était le Hamas qui forçait Israël à mener une « vaste opération militaire douloureuse ». IJAN approuve : parce que le Hamas et la Grande Marche du Retour, tous deux faisant partie de l’opération originale visant à repousser leur oppression, sont des défis à l’actuel régime d’apartheid, Israël n’a pas d’autre choix que l’usage d’une violence coloniale massive pour défendre l’indéfendable. Il n’y a pas d’autre voie. L’« autodétermination » des colons juifs israéliens en Palestine n’est rendue possible que par un violent déni du droit palestinien à la terre et à la vie. Il en a toujours été ainsi : il n’y a pas de voie non-violente à la colonisation. Les martyrs d’hier et la loi de l’apartheid de la semaine dernière sont des preuves complémentaires de la détermination d’Israël à mener à bien son projet. Mais ce sont aussi des preuves de la poursuite de la résistance palestinienne à ce projet. Aujourd’hui, comme toujours, nous rendons hommage à la résistance palestinienne dans sa lutte pour ses droits, pour sa libération et pour son retour. Les Juifs ne sont pas un seul groupe national. Nous faisons partie du monde. Plutôt que de revendiquer un droit sur la terre de Palestine volée, nous nous joignons au monde en empathie et soutien au peuple palestinien. Nous rejetons le langage et la pratique de l’État israélien et nous affirmons l’autodétermination du peuple palestinien qui fait face à ce défi renouvelé sur son existence.
Source :
http://www.ijan.org/new-opinions/ijans-response-new-israeli-law-legalizing-apartheid/