Bulletin numéro 174, juillet/août 2018, du réseau Résistons Ensemble. Formé en 2002, Résistons Ensemble a pour but d’informer, de briser l’isolement des victimes des violences policières et sécuritaires et de contribuer à leur auto organisation.

Le bulletin no 174, juillet/août 2018 du petit journal mobile recto-verso A4 du réseau Résistons ensemble contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Pour lire l’intégralité et télécharger ce bulletin mis en page au format pdf : http://resistons.lautre.net/spip.php?article584

Mort d’Ali Ziri – l’État français condamné
Le 11 juin 2009 Ali Ziri chibani algérien de 69 ans est décédé des suites d’une asphyxie due à l’usage de la technique du pliage lors de son interpellation par la police d’Argenteuil deux jours plus tôt. Cela fait donc 9 ans que sa famille et son comité de soutien se battent pour obtenir Vérité et Justice. Résistons ensemble de juillet 2009, n°77, dédiait déjà à sa mémoire son édito. Le 21 juin 2018, après 4 non-lieux successifs pour les policiers par la justice française, une première victoire a enfin été remportée avec la condamnation de l’Etat français par la Cour Européenne des Droits de l’homme pour avoir « négligé » le droit à la vie d’Ali. Cette victoire fait suite à deux autres ce mois-ci : la condamnation par la CEDH de l’Etat français pour la mort de Naguib Toubache, 20 ans, tué d’une balle dans le dos par la police en 2008 et celle pour la paralysie d’Abdelkhader Ghedir causée par son interpellation en 2004. Alors déployer autant d’énergie pour obtenir ces jugements 9, 10 ou 14 ans plus tard, est-ce que cela valait le coup ? Certes, ces condamnations ne sont ni complètes (par exemple dans le cas d’Ali, la technique du « pliage » est jugée « justifiée et strictement proportionnée au but poursuivi »), ni suffisamment radicales car ce n’est pas le système même de la police et de la justice françaises qui est mis en cause seulement des « bavures » comme ils disent. Mais c’est bien une vraie victoire qui a été remportée : Ali, Naguib et Abdelkhader n’ont pas été oubliés, la vérité a pu être partout clamée ; la mobilisation tenace a pu servir d’exemple à d’autres familles; la pugnacité des luttes contre les violences policières nous a tous fait gagner en force. Enfin, ce sont ces combats sur le plan judiciaire, coûteux et douloureux, qui permettent de révéler en quoi la justice constitue le bras qui arme la police car c’est essentiellement parce qu’ils sont assurés que magistrats, juges et procureurs leur garantiront l’impunité que les flics s’adonnent sans frein à leur sale boulot répressif. Sans la complicité de la justice, il n’y aurait pas 15 crimes policiers par an. Alors merci à tous ceux qui militent pour la vérité et la justice et haut les cœurs car le combat continue !

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au sommaire

> Mort d’Ali Ziri – l’État français condamné

> La carte de l’Europe se noircit

> chronique de l’arbitraire
Le 16 juin – commémoration pour Lamine Dieng
Qui sème la misère récolte la colère
À Ville-d’Avray (92), la police travaille
Procès en appel des flics tireurs du 8 juillet à Montreuil (92)
Lycéens interpellés le 22 mai : victimes de la justice française
La France et le blocus de Gaza
Perquisitions sur les ZAD
Denière nouvelle – 04/07/18

> agir
Alerte de la CIMADE
Etude de Bastamag
Festival des « Passeurs d’Humanité »
Toutes et tous à Calais le 7 juillet !
Appel pour une mobilisation générale