TÉMOIGNAGE :

« Ce mardi 15 mai, nous, étudiants, avons décidé de faire le tour bâtiment. Une camarade s’est faite violemment arrêtée après les consignes de l’adjudante présente « Chargez les, vous me les dégagez. »

Suite à ces propos nous avons reçu des coups de matraque (j’ai pris un coup à la tête qui m’a valu d’être sonnée une bonne partie de la journée), des gazs, des coups de boucliers.
Après ce violent affrontement j’avais une épreuve de partiel à 14h.

Je discutais avec mon professeur et surveillant de l’épreuve. Nous lui montrions des vidéos de la matinée en lui expliquant qu’il était inconcevable de passer des examens dans de telles conditions. À ce même moment, Monsieur Biais, Laurianne Schlaeppi et Jérôme Gastineau se dirigent vers moi, en m’informant que je vais passer en commission disciplinaire, que si je veux rentrer je vais devoir me tenir à carreau, sinon ça n’est pas la peine de rentrer.

Je termine de discuter avec mon professeur et un camarade et décide d’aller en épreuve. A ce même moment monsieur Biais me demande d’ouvrir mon sac afin de le fouiller et m’annonce dans le même temps que les sanctions que je risque sont : une exclusion de l’université de Nantes ainsi que de l’enseignement supérieur. Suite à cela il ajoute « ton petit groupe derrière toi là, quand tu seras en commission disciplinaire il sera plus là, y aura plus personne, tu seras toute seule. »
Après ces menaces j’ai fondu en larmes en entrant dans le bâtiment et ai boycotté mon partiel.

Je tiens également à signaler que le matin même un policier à dit mon nom et annonçant que j’étais là. J’imagine que la présidence a du donner mon nom à la police.

Une présidence sourde et docile face à ces violences avérées de la part des forces de l’ordre, est inacceptable. D’où mon témoignage.
Mon camarade présent ainsi que mon professeur lors de l’échange avec la présidence témoignerons des propos tenus.

En vous remerciant pour votre écoute et votre compréhension. « 

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TÉMOIGNAGE :

« Nous autres étudiants avions décidé de faire le tour, je marchais calmement, mais malheureusement je n’étais avec personne et un peu éloignée du groupe, les policiers m’ont demandé d’avancer, je l’ai fait.

Je suis tombée (un policier m’a poussée) dans les escaliers, j’ai été traînée au sol du bas de ces escaliers jusqu’au bord de la route, derrière une voiture, bien au couvert, à l’abri des regards. Ils ont essayé de me retirer mon écharpe pour pouvoir filmer mon visage, et à la limite de me faire étrangler je l’ai enlevée de moi même puis me suis mise sur le ventre pour me cacher. À deux ils se sont mis à me frapper pour me retourner, toujours au sol, le troisième policier qui filmait donc, m’a bien filmée de près en me disant avec un grand sourire  »ha on l’a bien ta gueule là  ».

Ils me relèvent ensuite violemment, puis on me prend par la tête et le corps, et on me plaque sur une voiture, ma tête cogne bien le rebord de celle ci. Puis on me retourne et on me recogne cette fois sur le dos, encore, ma tête cogne le bord. Puis on me demande mes papiers, enfin on me le demande officiellement sans me laisser le temps de répondre, ni même me laisser le temps de les sortir de moi même.

Ils, les deux hommes fiers, m’attouchent pour trouver dans la poche devant mon sein ma carte d’identité. Un moment à peine dégradant.

Mais ce n’est pas fini, avec les gens que je côtoie en ces moments, j’avais pour un instant oublié l’existence du racisme. Et une policière me la rappelle donc volontier, me demandant si mon nom de famille (qui est on ne peut plus régional) était bien d’ici, je répond que je suppose que c’est vendéen. La policière, d’un air hautain, me répond  » et moi je suis la reine d’Angleterre. » J’avais bien compris le mépris, mais pas la raison de celui-ci, je demande une explication, elle me dit  » ça, ça ne vient pas d’ici… Ici  ». Merci de me rappeler que je ne suis pas tout à fait blanche.

Ce n’est pas fini, on me relâche, je suis encore sous le choc de qui m’arrive, et j’entends au loin, une voix qui s’adresse aux autres mais faite pour que je puisse l’entendre  » *nom prénom*, un nom qu’on ne retrouvera pas à l’Université l’année prochaine ! »

Je continue de marcher, escortée par ceux que je pense être mes deux peloteurs.

Malheureusement pour moi, aucune vidéo de cet événement n’a pu être tournée, j’avais été bien mise à l’écart, bien à l’abri des regards. Certains de mes camarades m’ont vue au sol, ont entendu le bruit de mon crâne contre la voiture alors qu’ils étaient à près de 200m de moi, qu’ils criaient car ils ne voulaient pas me laisser seule, sous les bruits des coups de matraques sur les corps des camarades qui ont voulu venir me défendre.

Ils veulent que je me sente seule, ils veulent que je baisse les bras, ils veulent que la pression nous gagne.

Malheureusement pour vous, nous sommes soudés, et ce genre de violence gratuite, machiste et raciste nous donne de la force.

Mon corps souffre, mon moral est à bout. Mais mon cœur ne cédera pas à la pression inhumaine de ces soit-disant gardiens de la paix. »