La magie de la zad, la reprise des bâtons et le dispositif policier débordé
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Zad
Lieux : Notre-Dame-des-LandesZAD
Moment solennel à la ferme de Bellevue à 14h : les milliers de bâtons planté le 8 ocotobre 2016 ont été déterré du sol. Nous avions fait le serment de venir les rechercher le jour où la zad serait de nouveau attaquée. Le Temps était venu ! Des personnes de tout âge sont reparties avec sur le chemin de suez, escortant une grande charpente en bois emmenée par un convoi de tracteurs. Cette construction avait été réalisée pendant la semaine avec du bois de la zad et sous le hangar de l’avenir par des dizaines de charpentiers solidaires. Elle a été montée sur un champs proche du chemin de Suez et pourra être déplacée par la suite. Des centaines de personnes ont porté ses poutres de main en main. C’est sur ce même champs en 2012, lors de la manifestation de réoccupation, que des chaînes humaines avaient déjà portés des masses de matériaux pour construire un hameau sur le site de la chataigne. Aujourd’hui, des centaines de bâtons ont été immédiatement plantés tout autour du chantier pour marquer la protection de ce nouvel édifice, future halle de marché et de réunion qui devait initialement directement être amené au Gourbi pour remplacer l’espace commun détruit jeudi. Pendant ce temps d’autres groupes importants de manifestant.e.s bâtons en main, ont fini par déborder de toute part le dispositif policier placé sur la d81 et ont traversé la route pour passer à l’est sur la zone interdite et occupée depuis ce matin par des colonnes de gendarmes. Une construction mobile a été emmenée à travers les haies dans l’est de la zad. La volonté du gouvernement de nous interdire l’accès à l’est et au centre de la zad a été mise en défaite par des milliers de personnes se répartissant dans tous les champs le long de la route des fosses noires. Les manifestants ont fait reculer plusieurs fois les lignes policières, chantant côte à côte bâtons en main. A la fin de l’après-midi, une magnifique charpente s’élevait dans le soleil couchant sur un champs proche du chemin de suez. Des personnes y dansaient au son d’un accordéon.
Après la manifestation déterminée de plus de 10000 personnes hier à Nantes entre syndicalistes, étudiants et soutiens à la zad, le gouvernement a dû aujourd’hui constater de nouveau qu’on ne peut écraser notre désir de collectif par la terreur et la destruction ! D’autant que les actions de solidarité se multiplient dans de nombreuses villes de france et du monde ce week-end. Nous appelons à ce qu’elles continuent. L’avenir de la zad va se jouer dans les jours et les semaines prochaines. Il se liera au mouvement social en cours.
Merci à toutes celles et ceux qui ont bravé les obstacles aujourd’hui. Grâce à vous, la zad même blessée est toujours magique !
Dans un mouvement collectif absolument pharaonique, une construction de 2 tonnes et de 10 mètre sur 5 a été portée par 300 personnes jusqu’au gourbi entre 22h et minuit tout juste. L’objectif de reconstruction sur un des lieux attaqués la semaine dernière a finalement été totalement atteint à la dernière minute. Un groupe surdéterminé a su faire passer l’édifice en bois massif à travers les haies puis tout le long de la route des fosses noires, la présence policière s’étant subitement estompée à la nuit tombée. Cheval de troie zadiste, on voyait avancer ce soir dans le noir une charpente éclairée par des dizaines de lampes frontales.
Ce fantôme vengeur venait réinvestir les décombres d’un des espaces collectifs détruits cette semaine pour en faire une nouvelle halle de marché et d’assemblée. Sous l’ossature mouvante, des chants incesssants : « plus chaud, plus chaud que le lumbago », « plus haut, plus haut que l’helico », « nicole est étourdie, on va au gourbi », « la zad est elle à qui, elle est à nous ! ». Un grand feu d’artifice nous salue à l’arrivée. Ce soir le président Macron confirmait dans toute sa morgue de monstre froid sa volonté de finir d’éradiquer la zad, « projet de désordre », sous huit jours. Notre colère après une semaine de destruction de nos lieux de vie ne serait « pas légitime », nous devrions pour lui redevenir des individus séparés ou rien. Ce soir nous avons ri deux heures durant côte à côte face à la menace en transportant une magnifique maison en bois que la police détruira peut-être demain. Ils veulent en finir avec nous, mais nos vies sont tout simplement beaucoup trop belles pour ça.
Des vidéos exclusives et surréalistes de la charpente avançant dans la nuit sur le compte twitter @zad_nddl et deux photos pour se mettre en appétit en pièce jointe.
https://zad.nadir.org/spip.php?article5568