Nantes, 24 sept : l’extrême droite bretonne dans la rue
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Antifascisme
Lieux : Nantes
Première surprise, dans ce défilé de quelques milliers de personnes jalonné de Gwenn Ha Du, pas un seul cortège de gauche ou antifasciste. Historiquement, le régionalisme breton est pourtant plutôt progressiste, ouvert et tolérant, et impliqué sur les questions de défense du territoire. Nous apprendrons que les organisateurs de cette manifestation, Bretagne Réunie, ont exclus les groupes de gauche indépendantiste bretonne au motif qu’ils seraient « extrémistes ».
Deuxième surprise, en plus des classiques bonnets rouges, deux cortèges d’extrême droite affirment leur présence dans la manifestation, sans que cela ne choque grand monde. Une bande de crânes rasés très agités du groupuscule néo-nazi ADSAV enchaîne les slogans : « jeunesse bretonne anti-racaille », « antifas collabos » ou encore « Breton maître chez toi. » Place du Commerce, la police doit même mettre en place une ligne de protection devant une manifestation de Gabonnais qui subissent des invectives et des menaces. Encore une fois, aucune réaction sérieuse du cortège.
La centaine de militants d’extrême droite venus de toute la Bretagne pourra afficher ses valeurs bruyamment durant toute la manifestation. OKLM. Un élément notable : l’UDB, parti breton, centriste a tout de même choisi de quitter la manifestation en dénonçant une « récupération du mouvement démocratique pour la réunification par des militants fascistes ».
Plusieurs questions :
– Pourquoi la présence de militants ouvertement fascistes lors de manifestations bretonnes est-elle tolérée depuis des années par les organisateurs ? Pourquoi ces mêmes organisateurs excluent-ils les groupes de gauche ?
– L’apolitisme affiché par le groupe Bretagne Réunie ne dévoile-t-il pas en réalité une affinité marquée pour la droite et l’extrême droite ?
– L’absence de groupes bretons clairement anti-racistes a-t-elle joué le rôle d’appel d’air pour l’extrême droite, qui s’est sentie pousser des ailes ?
– Comment faut-il réagir si, au sein même du mouvement breton, personne ne semble s’opposer concrètement à l’extrême droite ?
Quoiqu’il en soit, cette manifestation n’est ni vraiment surprenante, ni réellement inquiétante. Elle n’est que l’aboutissement d’années de droitisation de la mouvance bretonne. Elle n’en reste pas moins un précédent fâcheux, dont il faudra tirer les conséquences.
Bonjour,
Deux remarques.
1. Parmi les facheux fachos présents ce jour là, une bonne part n’était pas bretonne. Ce qui en dit long sur leur (in)capacité à mobiliser (et c’est plutôt rassurant).
2. BR n’y est pas grand chose dans ce coup tordu. L’idée en revient plutôt à certaines personnes qui confondent journalisme et militantisme, notamment Yann Vallerie (qui a participé par le passé à l’intox au sujet de la maison de Maryvonne à Rennes et à la récupération de cette affaire par… Adsav déjà !). Plus récemment Yann Vallerie a répercuté la piteuse rumeur du mouton égorgé dans un gymnase de St Nazaire, si grosse et haineuse que même le FN, qui l’a lancé, a été obligé de reconnaître l’évidence, à savoir que c’était un mensonge. Pas Yann.
C’est donc aux bretons de faire le ménage eux-mêmes.
Le Nantais
Ce samedi, quelques milliers de personnes manifestent avec comme objectif de voir (enfin ? un jour?) une Bretagne réunifiée. Parmi ces manifestant.e.s, des dizaines de fachos… ils/elles ont réussi à capter toute l’attention. C’est une nouvelle fois une immense déception, pour ne pas dire colère, que de les voir manifester sans se faire rapidement écarter du cortège. Ils/elles l’ont été à l’arrivée de la manifestation mais le mal est fait, bon nombre de manifestant.e.s ont subis leur présence tout au long de la marche, certain.e.s ont même quitté précocement la manif faute d’avoir réussi à les faire partir. Par la suite, les organisateurs ont condamnés les propos injurieux et racistes… trop tard malheureusement.
Nous luttons pour une Bretagne réunifiée, solidaire et riche de ses différences.
Nous devons prévenir et agir plus sévèrement face à cette tentative de récupération du mouvement par une minorité d’extrémistes.
On ne veut plus jamais ça ! A bon entendeur.
Na faskouriezh na gouennelouriezh, just an adunvanidigezh.
Ni fascisme ni racisme, la réunification tout simplement.