Nous n’attendrons pas que la réaction s’installe pour lutter contre le l’islamophobie
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Catégorie : Global
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieresRacismeRépression
Le fait qu’on n’entende jamais parler d’eux autrement que pour dénigrer la lutte des autres en dit long sur ce qu’ils entendent en réalité par racisme et « racialisme ». C’est pas un, c’est pas deux ou trois, c’est des dizaines d’articles qu’ils envoient sur Indymedia pour pleurer sur les malheurs d’une bibliothèque « libertaire » et ses démêlés avec des groupes rivaux qui emploient les mêmes méthodes d’exclusion.
On a trop connu les procès en inquisition de ces gens-là pour se laisser impressionner par leurs insultes. On n’est ni des racialistes, ni des culs-bénis, on dénonce la religion autant qu’eux, mais sans passer par le RACISME. La Discordia et ses « protecteurs » ont une piètre opinion des anarchistes non conformes à leurs normes, « résignés », « tristes », « mythomanes », « populistes », « casseurs respectables », etc., et vont donc leur donner des leçons de radicalité dans leurs manifs :
https://nantes.indymedia.org/articles/34377
Tout ce qu’il y avait à dire sur cette guerre picrocholine qui n’a apparemment pas soulevé l’intérêt les masses libertaires a été dit et répété des dizaines de fois, voir entre autres :
https://nantes.indymedia.org/articles/33231
https://nantes.indymedia.org/articles/34574
etc.
Alors pourquoi en remettre une louche maintenant ? En fait, pour continuer encore et toujours à insulter les libertaires antiracistes. On ne nous demande pas seulement de soutenir une bibliothèque qui fait des procès d’intention aux libertaires, mais en plus et en même temps on continue les mêmes accusations. Nous prendrait-on pour des masos ?
Cette caricature des libertaires sans la moindre possibilité d’une opinion un tant soit peu divergente, dans le style des « débats » de La Discordia, s’apparente plus aux procès staliniens qu’à des « discussions » entre libertaires. Nous assigner le rôle de religieux face à des anti-religieux est une malhonnêteté digne de Goebbels ou de Vychinski. Ce genre d’accusation : « Nous n’attendrons pas la révolution pour refuser les assignations raciales et religieuses dans lesquelles on veut nous enfermer » est particulièrement crapuleuse, et aucun-e anarchiste digne de ce nom ne l’acceptera jamais.
D’ailleurs, les libertaires se sont exprimé-e-s sur ce sujet sans que nos inquisiteurs n’en fassent jamais mention, comme s’ils n’existaient pas. Eh bien si ! Les libertaires antiracistes ET anti-islamophobes existent, ils ont même distribué un tract le mois dernier pour l’expliquer :
Depuis le début des fortes mobilisations contre le projet de loi travail Valls-El Khomri, voilà que le voile réapparait subitement dans le débat médiatique et politique, (propos de Rossignol sur la mode islamique, propos de Valls proposant l’interdiction du voile à l’université). Une nouvelle fois, les sorties islamophobes des responsables politiques, systématiquement relayées par les grands médias, font offices d’écrans de fumée permettant d’occulter les questions réellement importantes (casse du code du travail et hypothèque de notre avenir, affaire Panama Papers, violences policières,…). Tous ces sujets deviennent inaudibles, le problème devient le méchant voile ! On constate donc que le racisme n’est pas une question indépendante qui n’aurait pas de rapport avec la mobilisation actuelle, au contraire, il nous concerne tous plus que jamais.
L’islamophobie s’est installée en France, comme instrument de pouvoir visant à stigmatiser les musulman-e-s, souvent à travers la figure de l’arabe et du noir issus des quartiers populaires. L’islamophobie est le racisme qui vise le rejet des personnes de confession musulmane ou perçues comme telles. Ce racisme joue sur la peur d’une fantasmée « islamisation de la France », et pour ces raisons, son expression peut aller de la xénophobie classique jusqu’à un rejet qui se cache, consciemment ou inconsciemment, derrière la défense de la laïcité et la critique de la religion. L’islamophobie s’est matérialisée en France, sur les plans juridique et institutionnel autour des affaires de voile (débat et de la loi de 2004 visant le foulard à l’école, 299 et lois visant le nikab, circulaire Châtel visant les mères voilées accompagnatrices de sortie scolaire).
Nous, militant-e-s libertaires, anticapitalistes, décoloniaux, internationalistes, luttons contre toutes formes de dominations d’Etat, contre le sexisme, pour une société autogérée, solidaire et égalitaire et considérons que la lutte radicale contre l’islamophobie d’Etat constitue dans la période actuelle un enjeu majeur :
– car il s’agit de la construction d’un racisme respectable, qui depuis 30 ans vise à remettre à la place d’ »invisible » et de « subalternes » celles et ceux qui parmi nous, français-e-s issu-e-s de la colonisation, immigré-e-s et plus généralement les habitant-e-s des quartiers populaires racisé-e-s, chaque fois qu’il nous vient l’idée de nous révolter, de réclamer l’égalité et la justice. Pour ces raisons nous combattons également les injonctions à l’intégration-assimilation qui accompagnent l’islamophobie et toute autre forme de racisme.
– car l’islamophobie justifie la xénophobie, la chasse aux sans-papiers et aux réfugié-e-s (avec l’argument selon lequel il faudrait stopper l’immigration qui « islamiserait la France »). Au nom de la lutte contre le terrorisme on justifie la répression, le recul des libertés (Etat d’urgence actuel) on justifie les violences policières et on justifie également les guerres impérialistes (depuis 15 ans: Afghanistan, Irak, Mali, Syrie, Libye etc.), dont les vrais motifs, nous le savons, sont économiques et stratégiques (pétrole, gaz, uranium). On justifie également le soutient à l’apartheid israélien (Israël perçu comme rempart du monde libre face aux « barbares musulman-e-s »), à l’instar de la pensée du projet sioniste.
– car l’islamophobie crée et justifie des discriminations (légales, comme les lois visant les femmes voilées, et illégales, comme le délit de faciès en direction des musulman-e-s) qui soumettent toujours davantage à la précarité les travailleurs et travailleuses des quartiers populaires, contraint-e-s au déclassement professionnel par peur du chômage, et ceci pour le plus grand plaisir du patronat.
– car l’islamophobie touche avant tout les femmes en termes de violences et d’agressions. Les lois anti-voile répriment et excluent des femmes, stigmatisent et infériorisent les femmes voilées en les présentant à la fois comme victimes et coupables.On leur refuse ainsi toute parole politique, l’islamophobie a donc une très forte dimension sexiste.
– car l’islamophobie favorise la montée de l’extrême droite et de tous les courants réactionnaires, tandis que le « deux poids deux mesures » entretenu par Valls entre islamophobie et antisémitisme favorise la montée de ce dernier notamment en suscitant une forme d’hostilité intercommunautaire, qui nourrie les courants réactionnaires et complotistes divers qui n’hésitent pas à exploiter ce vieux fond de commerce qu’est l’antisémitisme.
– enfin, car comme tous les racismes, l’islamophobie divise les travailleurs et travailleuses que l’on oppose à celle et ceux des classes populaires au profit du patronat (diviser les travailleurs et travailleuses en fonction de l’origine, la couleur ou la religion et unir le patron et le travailleur blanc ou la travailleuse blanche contre l’autre, l’immigré-e, les non blanc-he-s, musulman-e-s désigné-e-s comme bouc-émissaires). Elle divise aussi les immigré-e-s, les habitant-e-s des quartiers et même les musulman-e-s entre elles/eux, mais divise également et oppose les femmes entre elles. Or pour combattre toutes les dominations, pour réclamer la justice, il faut s’unir!
Nous, militant-e-s libertaires, constatons que l’ensemble de la classe politique est traversée par l’islamophobie (au nom d’une soi-disant laïcité), y compris dans le mouvement social, l’extrême gauche et le mouvement libertaire (au nom d’un athéisme fourvoyé), et pour ces raisons nous décidons de nous engager radicalement contre l’islamophobie, de favoriser et d’accompagner l’engagement des premier(ère)s concerné-e-s et visé-e-s par ce racisme, et nous unir quelque soit nos origines sociales, raciales ou de genre , croyant-e-s et non croyant-e-s, voilées et non voilées, afin de construire la solidarité populaire dont nous avons besoin en ces temps de régression sociale et de durcissement sécuritaire, mais également afin de porter haut et fort nos aspirations communes en vu de l’émergence d’une société solidaire, égalitaire et libertaire.
Qui sommes-nous?
Le collectif « libertaires contre l’islamophobie » regroupe des militant-e-s libertaires de tendances et d’horizons diverses, engagé-e-s dans la lutte contre le racisme sous toutes ses formes dont la lutte contre l’islamophobie. Encore insuffisamment reconnue par notre camp voire même contestée par certain-e-s, nous avons lancé en 2012 un premier appel « libertaire et sans concessions contre l’islamophobie » afin de provoquer une prise de conscience collective. Suite aux attentats de 2015 et de leurs conséquences, nous avons décidé de continuer à investir cette lutte plus que jamais d’actualité. Conscient qu’il est désormais temps de passer à l’offensive, le collectif « libertaires contre l’islamophobie » se donne les objectifs suivants :
-Susciter une prise de conscience collective sur cette forme de racisme qui touche l’ensemble des musulman-e-s à travers le monde et plus particulièrement les femmes.
– Se mobiliser dans les initiatives de luttes contre l’islamophobie aux côtés des premier-e-s concerné-e-s
– Participer à la construction d’un rapport de force afin de relancer un mouvement et un élan de solidarité antiraciste radicale unissant toutes les victimes du racisme d’État, sans laisser de catégorie sur le bord de la route.
– Ancrer la lutte contre l’islamophobie dans la lutte globale contre la société de classes et le système capitaliste qui la génère, de même que toutes les formes de dominations, d’oppression et d’exploitation.
– Combattre toute légitimation argumentaire islamophobe au nom des idées libertaires et ainsi opposer un message fort: « Pas d’islamophobie au nom des idées libertaires! »
Lorsque un folklore faussement libertaire est utilisé pour justifier l’islamophobie, ou lorsque cela gangrène notre camp politique tout comme l’ensemble du camp progressiste, nous disons clairement non, et seront là pour nous y opposer.
Nous tenons également à réfléchir aux causes de la « radicalisation » nihiliste et autres dérives et adhésions aux courants réactionnaires, et donc à nous engager à lutter contre ces idéologies mortifères, les bases matérielles sur lesquelles elles prospèrent.
Ajoutons à cela notre volonté de combattre les logiques d’exclusions qui apparaissent parfois au sein du milieu militant et libertaire à l’encontre des personnes croyant-e-s en générale, et musulmane en particulier. Il n’y a pas d’incompatibilité pour nous à être croyant-e ou non, pratiquant-e ou non, voilée ou non ET libertaire, même si nos points de vue peuvent diverger sur ces questions. Pas d’injonction à l’athéisme, à l’invisibilité religieuse ou à l’uniformisation pour être libertaire.
Contact : libertairescontrelislamophobie@hotmail.com
http://www.bboykonsian.com/Libertaires-contre-l-islamophobie-Tract-du-17-avril-2016_a3452.html
L’argumentaires des libertaires « qui n’ont pas peur de se dire islamophobes », leitmotiv répété ad nauseam, c’est de nous accuser de « défendre une religion » ! Vous croyez qu’on peut laisser passer ça ?
En fait, et c’est vraiment ça qui leur est reproché, LES LIBERTAIRES DÉFENDENT LES RACIALISÉ-E-S SANS SE PRÉOCCUPER DE LEUR RELIGION.
Les antiracistes, libertaires ou pas, ne demandent pas aux victimes de l’islamophobie RÉELLE (vécue, en dehors de toute croyance ou idéologie) de prouver leur athéisme avant de leur manifester la moindre solidarité !
Si c’est ça le racialisme, alors il faudra en accuser beaucoup d’anarchistes.
Même les milieux libertaires n’échappent pas quelquefois à la tentation de l’exclusion, même si ce n’est pas au point de La Discordia.
Samedi 7 novembre 2015 à Lyon avait lieu, à la librairie libertaire « La Gryffe », une conférence intitulée « Anarchisme et Islam ». Cet article ne traitera pas du contenu de la conférence mais plutôt du débat qui en a découlé. Au cours de ce dernier une personne que je considère comme une camarade de lutte, musulmane et voilée, en est venu à parler du terme de « race sociale ». Grosse erreur ! S’en est suivie plus d’une demi-heure d’attaques envers cette camarade au cours de laquelle elle fut traitée de « racialiste », accusée d’utiliser des termes d’extrême droite. En sous texte il lui a été reproché de ne pas avoir une analyse de classe du racisme. […]
Le prétendu « racisme anti-blanc »
Pendant le débat un intervenant a exprimé que lui aussi dans certaines ZEP pouvait être victime de racisme… Sous-entendu : il pouvait être victime de racisme « anti-blanc », terme cher à l’extrême droite, popularisé par l’organisation « bloc identitaire » et réutilisé par la droite classique comme Jean-François Copé. Alors soyons clair : le racisme anti-blanc n’existe pas. Car c’est quoi le racisme, d’abord ? Le racisme est un système d’oppressions structurelles visant les personnes racisées en s’appuyant sur des lois, sur des représentations sociales et médiatiques, sur des normes culturelles et sur une réécriture de l’Histoire, légitimant par exemple le discours colonisateur des nations impérialistes.
Par conséquent, si je peux connaitre la mésaventure de me faire insulter à cause ma couleur de peau, ou de subir des actes violents, cela reste néanmoins ponctuel, et sans commune mesure avec le racisme structurel que seul un non-blanc peut subir. Je ne peux honnêtement pas comparer un « sale blanc » avec ce que pourra subir une femme noire portant le voile, par exemple. Si je peux être confronté à des préjugés, j’ai la chance et le privilège qu’ils ne soient pas légitimés par des représentations médiatiques et des discours politiques, et qu’ils ne me coûtent pas ma scolarité, mon emploi, mon logement, ma tranquillité quotidienne.
Une femme peut me traiter de « sale mec », ou tenir des propos essentialisants, globalisants et désobligeants sur « les hommes » : pour autant il ne me viendrait jamais à l’esprit de parler d’un « sexisme à l’envers » ou d’une oppression des femmes sur les hommes – et pas davantage des pauvres sur les riches. Eh bien c’est pareil dans la relation entre blancs et non blancs : en tant que libertaire, je ne peux pas mettre sur un pied d’égalité le vécu des dominants et des dominés.
Si la lutte des classes et le combat contre l’Etat et le capitalisme font partie de nos priorités, la reconnaissance par l’ensemble de l’extrême gauche de l’existence d’un privilège blanc, de races sociales et leurs incidences sur les racisé.e.s est indispensable, d’abord pour ne pas reproduire les dominations présentes dans la société, ensuite pour construire une solidarité entre toutes les personnes précaires, qu’elles soient blanches ou non.
Geoffrey
http://lmsi.net/Vous-avez-dit-race-sociale
C’est ce que pensent certains au vu de la foultitude d’articles et de commentaires qui essaient de nous en convaincre. Le propre de notre époque, triste à bien des égards, c’est que ce sentiment caché, refoulé pendant des décennies, s’exprime aujourd’hui au grand jour dans un milieu qui se dit libertaire.
C’est quoi l’enjeu ? Répéter contre toute évidence que l’islamophobie n’est pas un racisme ne convaincra jamais les libertaires, même en se cachant derrière la lutte contre la religion. Ça démontre juste une coupure avec les principes de base de l’anarchisme, qui n’est pas seulement ni Dieu ni maître (Dieu merci !), mais une dénonciation de toutes les aliénations, et le racisme en est une.
La meilleure défense étant l’attaque, ces « camarades » ne se contentent pas de revendiquer leur racisme en interprétant le mot islamophobie à leur convenance, il leur faut aussi DÉNONCER celles et ceux qui ne rentrent pas dans leur jeu, d’où le nombre hallucinant d’articles non seulement pour revendiquer l’islamophobie, mais aussi contre les anti-islamophobes, comme si en soutenant les racialisé-e-s on s’en prenait à eux personnellement et à ce qui résume leur militantisme.
Pour résumer :
« Il faudrait répondre aussi à Laurent Joffrin sur le mot « islamophobie ». Il nous reproche d’ « avoir voulu à toute force imposer ce mot ambigu ». On connaît ce débat franco-français. Nous sommes fatigués de devoir y répondre. Nous en avons assez de devoir nous justifier, et ne le ferons plus. Rappelons simplement pour mémoire que ce terme est reconnu par le droit international, par les Nations Unies, par le Conseil de l’Europe, par l’Union européenne, par la CNCDH, et même par le président Hollande. Et s’il est triste de voir tant de membres de l’intelligentsia française, ainsi crispés dans cette posture franco-française, nous savons que dans quelques décennies on rira de ces querelles grotesques des années 2000-2010 où, au lieu de se battre contre l’islamophobie (la réalité), tant de personnalités françaises se battaient contre « l’islamophobie » (le mot). »
Réponse à Laurent Joffrin
https://blogs.mediapart.fr/louis-georges-tin/blog/260416/reponse-laurent-joffrin
Des libertaires avaient déjà répondu à d’ex-camarades passés dans le camp de « Charlie » et de la pensée dominante. Je crois que ça résume assez bien :
Protestation devant les libertaires d’hier sur leur capitulation devant la pensée dominante et l’union sacrée
[…] On a bien compris leurs positions, et ce n’était pas la peine de se lancer dans des explications aussi embrouillées pour en arriver à une conclusion très claire et qui résume parfaitement ce texte :
« nous revendiquons pleinement le droit au mouvement libertaire de ne pas être islamophile, NI DE CRAINDRE D’ÊTRE CATALOGUÉ COMME ISLAMOPHOBE »
Tout est dit, et, pour paraphraser P.V. : un chat est un chat, et un raciste est un raciste. Il serait temps que les libertaires qui n’ont pas peur « d’être catalogués comme islamophobes » acceptent de CONNAÎTRE nos positions, à défaut de les admettre :
– L’islamophobie est un racisme, au même titre que l’antisémitisme ou le sionisme, et nous savons très bien faire la différence entre blasphème et racisme, on ne nous aura pas avec ce genre d’hypocrisie.
– Nous ne sommes ni islamistes, ni musulmans, ni même croyants, mais nous n’imposons pas nos idées libertaires par la force, à la manière des colons imbus de leur supériorité occidentale. Nous lutterons toujours contre l’obscurantisme, religieux ou laïque, mais nous ne méprisons pas ceux qui n’ont pas eu la chance comme nous d’avoir accès à un milieu permissif.
– Nous sommes partie prenante de tous les combats contre la discrimination et l’asservissement des femmes, musulmanes et non musulmanes, mais nous ne prendrons pas prétexte de leur situation pour leur imposer notre mode de vie et nos coutumes, vestimentaires et autres, pour nous croire supérieurs et nous autoriser des attitudes sexistes et paternalistes ; et dans tous les cas nous refuserons toutes les lois discriminatoires. Ces bonnes âmes qui rêvent de déshabiller les femmes musulmanes nous rappellent trop les résistants de la dernière heure qui tondaient par patriotisme les femmes coupables de « collaboration horizontale » avec l’ennemi.
– Nous dénoncerons tous les crimes, et pas seulement ceux qui nous arrangent. Nous refuserons toute hiérarchisation des victimes, la mort atroce d’enfants dans des attentats terroristes n’est pas pire que la mort de milliers d’enfants sous les balles ou les bombes des Etats.
– Nous continuerons notre lutte contre le racisme, le fascisme, l’impérialisme, le colonialisme, le sionisme, sans attendre que les populations qui demandent notre aide aient adhéré à nos convictions politiques ; notre solidarité contre les nettoyages ethniques et les crimes contre l’humanité ne sera pas conditionnée à une caution idéologique des victimes. Il est aussi indécent de demander aux Palestiniens de se justifier par rapport à la religion et au nationalisme avant de leur apporter notre aide que si on avait demandé la même chose aux juifs pendant la période nazie.
– Nous refusons la liberté d’expression à deux vitesses, les tabous, le droit au blasphème pour certains et pas pour les autres. Nous ne nous laisserons pas insulter ni accuser de faire le jeu des antisémites et des terroristes parce que nous ne rentrons pas dans l’union nationale.
– Nous ne laisserons pas des gens qui ne viennent jamais manifester avec nous nous dire comment nous devons le faire et relayer les mensonges des médias du pouvoir qui nous accusent d’antisémitisme, comme cela s’est vu pour les manifs de solidarité avec Gaza.
– Nous ne sommes pas Charlie, nous sommes nous-mêmes. Nous avons été aux côtés de Charlie Hebdo dans les années 70, quand nous avions les mêmes ennemis et que nous partagions les mêmes valeurs, mais ça s’est arrêté quand ils sont passés dans l’autre camp. Ça fait plus de quinze ans que nous dénonçons la dérive de Charlie, son racisme, son sionisme, son ralliement aux valeurs de la République et à l’économie de marché, son atlantisme et son anticommunisme primaire, son soutien des guerres impérialistes, son sexisme et sa fausse impertinence, ses provocations islamophobes pour faire augmenter les ventes. Que des libertaires en aient fait le symbole de la « liberté d’expression » tout comme le pouvoir démontre l’abîme qui nous sépare… Nous ne sommes pas des girouettes, et aucun attentat ne peut nous faire changer de camp, surtout pour accéder à une respectabilité et une reconnaissance dont nous ne voulons pas…
Il ne faut pas faire semblant de ne pas avoir lu :
[…] « La critique récurrente qui est faite à ceux qui parlent d’islamophobie(2), est qu’ils sont les porteurs d’un concept qui produirait du communautarisme. Nous disons que l’islamophobie est la politique de l’Etat envers de nombreux fils d’immigrés. Cette politique, il l’avait déjà expérimentée avec certains colonisés. L’islamophobie est bien un instrument de la domination, ce que le Palestinien Edward Saïd décrivait comme « la longue histoire d’intervention impérialiste de l’Occident dans le monde islamique, de l’assaut continu contre sa culture et ses traditions qui constitue un élément normal du discours universitaire et populaire, et (peut-être le plus important) du dédain ouvert avec lequel les aspirations et souhaits des musulmans, et particulièrement des Arabes, sont traités(3). » Dans la parfaite lignée de la structure de « l’orientalisme », l’Occident disqualifie l’Orient par le prisme de l’islamophobie et régénère par là sa pseudo-supériorité morale. Assumée ou dissimulée, cette structure de pensée gangrène une vaste partie du champ politique progressiste.
L’islamophobie n’est donc pas un concept flottant manié par des militants mal intentionnés, comme certains réactionnaires se plaisent sournoisement à l’inventer, mais une politique de la domination, de l’Etat post-colonial, qui imprime les corps des dominés. Dénoncer l’islamophobie n’est pas non plus l’apanage d’une communauté qui chercherait à se défendre. C’est au contraire un langage raciste de peur permanente qui désigne le paria sous les traits imprécis du musulman. A Salman Rushdie qui affirme lui aussi que l’islamophobie n’existe pas, car les musulmans ne sont pas une race, il faut rappeler, à lui et à tous ceux qui connaissent si mal l’histoire du racisme en Europe, que l’antisémitisme concerne les juifs, qui ne sont pas non plus une race.
Ce langage voudrait aussi imposer une assignation : tout arabe, tout africain, ou parfois tout être, ayant l’islam comme part de sa culture et comme part de son histoire serait un être essentiellement réactionnaire, fondamentalement religieux, et donc incompatible avec les principes fondamentaux républicains – principes par ailleurs complètement désincarnés, qui ne servent que pour justifier cette exclusion. Comme l’a montré Frantz Fanon, le colonisé, « par l’intermédiaire de la religion, ne tient pas compte du colon ». « Par le fatalisme, toute initiative est enlevée à l’oppresseur, la cause des maux, de la misère, du destin revenant à Dieu. L’individu accepte ainsi la dissolution décidée par Dieu, s’aplatit devant le colon et devant le sort et, par une sorte de rééquilibration intérieure, accède à une sérénité de pierre(4). » […]
https://quartierslibres.wordpress.com/2016/04/20/libertaires-contre-lislamophobie/
Quand Quartier libres et autres démagos parleront aussi de « cathophobies », de « judeophobies », etc. ils arriveront à rendre leur discours un peu plus crédible, et universaliste … mais là, ça serait comme défendre une seule catégorie de personnes au nom de l’anti-racisme, par exemple, s’échiner à ne défendre strictement que les noirs (tiens la brigade anti-négrophobie le fait déjà !) ou les maghrébins (tiens le PIR le fait déjà), ou les asiatiques, etc. sans prendre en compte qu’il y a d’autres personnes qui vivent le racisme autour d’eux.
Les tags sur les églises vous vous en branlez ? Mais ça veut dire quoi ? Mais défendez toutes les religions au moins, parce que le discours anti-religieux s’attaque à toutes les religions, cette société « déviante » (selon les croyants) met en danger les principes de tous les croyants … les associations musulmanes qui sont copines avec Frigide Barjot et ont joyeusement participé à la manif pour tous l’ont d’ailleurs bien compris, cathos, musulmans, évangélistes, juifs, même combat ! Franchement prenez des cours de théologie avant de faire les cakes à défendre des croyants !
« D’ailleurs, les libertaires se sont exprimé-e-s sur ce sujet sans que nos inquisiteurs n’en fassent jamais mention, comme s’ils n’existaient pas. Eh bien si ! Les libertaires antiracistes ET anti-islamophobes existent, ils ont même distribué un tract le mois dernier pour l’expliquer :… »
Le type de phrase qui contredit l’essentiel de l’argumentation antérieure.
Enfin, pour défendre des positions, il va falloir commencer à apprendre à écrire des articles véritablement argumentés, et pas des enièmes versions des très mauvaises nouvelles versions indymedia de l’article du site bboykonsian.
Quand des fanatiques bornés s’écoutent parler au lieu d’avancer des arguments, que peut-on faire ? La répétitivité des arguments en niant qu’il ait pu y avoir des arguments contraires est le propre des esprits autoritaires et sûrement pas des libertaires. Il ne suffit pas de cracher sur bboykonsian ou quartiers libres pour faire semblant d’avoir quelque chose à dire et passer pour radical, c’est un peu trop vague pour être pris au sérieux.
Les arguments genre vous ne critiquez que l’islamophobie, vous êtes islamophiles, racialistes et islamo-gauchistes, c’est bon pour la maternelle, pas pour des adultes… On n’a jamais vu les trolls critiquer autre chose que l’islam, la référence vague à « toutes les religions » n’est là que pour se créer un alibi, on ne les a jamais vu construire ne serait qu’un seul article entier pour dénoncer le judaïsme, par exemple. Taper sur l’islam en permanence avec des centaines d’articles et prétendre qu’on est contre TOUTES les religions, c’est prendre les lecteurs pour des cons. Si ça marche, c’est qu’il n’y a plus aucune pensée intelligente sur Indymedia.
Si vous refusez de lire, peut-être que d’autres le feront :
« Anarchistes, communistes libertaires, anarcho-syndicalistes, autonomes, artistes, organisés ou non-organisés, nous faisons part de notre condamnation totale de l’islamophobie sous toutes ses formes. Nous affirmons que l’islamophobie est une forme de racisme. »
Nous avons le désagréable pressentiment, au regard de l’actualité, que l’islamophobie, comme un racisme respectable et vertueux, devient l’un des ressorts privilégiés de la gauche au pouvoir et de la gauche bien-pensante. Nous faisons le constat exaspérant que les thématiques progressistes comme le féminisme, la laïcité ou la liberté d’expression sont régulièrement invoqués pour le justifier. […]
En tant que libertaires nous réfutons et combattons tout raisonnement islamophobe porté au nom de l’idéologie libertaire et avons décidé de l’affirmer clairement par cet appel. […]
Contre cette arme coloniale de division massive et de « régénération du racisme » qu’est l’islamophobie, contre la construction d’un nouvel ennemi intérieur, nous affirmons en tant que libertaires notre solidarité avec celles et ceux qui luttent et s’auto-organisent contre cette oppression, et appelons au sursaut antiraciste partout pour les mois et les années à venir.
http://www.bboykonsian.com/Libertaires-et-sans-concessions-contre-l-islamophobie-_a2635.html
Vous n’êtes pas obligés d’approuver, personne n’est obligé d’être anarchiste, mais n’essayez pas de nous empêcher d’être antiracistes…
encore une fois ça part en trollage… encore une fois on doit passer les commentaires en modération à priori. Ne passeront que ceux que ne seront pas un énième copié-collé mais bien une réponse contextuelle à l’article, c’est à dire répondant directement au texte.