Pour être tout à fait franc : votre loi, on s’en fout.
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : EconomieExclusion/précarité/chômageLuttes étudiantes/lycéennesLuttes salariales
Soyons honnêtes : la loi, on s’en fout. Ce qu’elle représente pour nous n’est que notre quotidien. Elle n’est qu’une énième attaque bourgeoise face à nos acquis et à nos conditions de vie.
La bourgeoisie nous a déclaré la guerre il y a déjà bien longtemps : elle nous a envoyé au travail comme on envoyait aux bagnes, nous imposant des cadences et des conditions de travail insupportables. Elle, qui détient tout alors que nous n’avons rien, s’appuie sur notre besoin de survie et d’argent pour nous obliger à vendre notre force de production comme une simple marchandise. Et comme une simple marchandise, nous ne sommes traité-e-s uniquement comme des matériaux dont on pourrait réduire le prix de toutes les manières possibles, que ce soit en augmentant le temps de travail ou en réduisant les salaires.
La loi El-Khomri qui voudrait dégrader nos vies déjà piteuses n’est qu’une nouvelle offensive contre l’ensemble du prolétariat. Elle ne vient que raviver les antagonismes fondamentaux entre bourgeois et travailleur-se-s : alors que les uns, patrons et propriétaires, voudraient augmenter leurs profits en baissant nos salaires et augmentant le temps de travail, les autres s’y opposent en voulant obtenir le bénéfice entier de leur travail. Nous ne sommes qu’en train de vivre la lutte des classes. Certain-e-s pourront tenter de le nier, mais il suffit de regarder qui aujourd’hui se bat dans la rue, dans les usines, les universités et les lycées : ce sont les actuel-le-s et les futur-e-s travailleuses et travailleurs, ce sont celles et ceux qui aujourd’hui et demain devront vendre leurs corps pour pouvoir vivre, celles et ceux qui subissent la violence du capitalisme quotidiennement et qui n’en tirent rien. Ce sont celleux qui aujourd’hui et demain forment et formeront le prolétariat.
La lutte des classe, c’est cette guerre constante que nous vivons. La paix sociale n’existe pas, tant bien même le patronat, les politiques et les syndicats réformistes voudraient nous le faire croire. Notre société est constamment déchirée par cette antagonisme qui est son fondement. C’est ce qui fait que nos conditions de travail sont horribles, que nous sommes obligé-e-s de nous battre pour obtenir un emploi, même précaire, c’est ce qui fait que les coûts de notre survie sont toujours plus lourds.
Cette loi n’est qu’une injure, celle de trop, envers notre condition d’opprimé-e, de prolétaire.
La loi, nous ne la voyons que comme un moment de rupture. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Une accumulation qui date depuis bien plus qu’un quinquennat. Citer toutes les crasses qui ont pu nous être faîtes pendant les 5 dernières années ne sera jamais suffisant pour exprimer la rage que nous avons actuellement. L’état d’urgence, la loi Macron, la loi renseignement ou la déchéance de nationalité, ne font que s’inscrire dans une politique de gouvernance autoritaire de la bourgeoisie de destruction des idéaux de liberté et d’égalité que la République a tenté de nous vendre durant le XXe siècle. Tout ceci ne fait que représenter la post-démocratie dans laquelle nous sommes rentré-e-s, une post-démocratie où les faux espoirs démocratiques sont bafoués par ceux qui nous les ont vendu : les capitalistes.
Cette loi, il faut la saisir comme une occasion exceptionnelle. Une occasion inimaginable où le prolétariat prend conscience inévitablement de son existence en tant que telle. Une occasion pour que partout, chacun-e prenne conscience que notre lutte ne se limite pas à une loi, mais à un enjeu de société global. Que cette loi qui nous pend au nez, on nous la ressortira demain. Puis après-demain. Encore et encore. Jusqu’à détruire intégralement nos conditions d’existence.
Une occasion de prendre conscience que nous sommes une classe, une classe qui a des intérêts spécifiques et totalement contraire à ceux des capitalistes et des bourgeois qui nous exploitent. Et que si cette classe bourgeoise n’est pas abolie, que si ces moyens d’exploitation ne sont pas saisis et que si ses bras armés militaires et policiers ne sont pas détruits, ici et maintenant, cette guerre sociale ne fera que continuer, encore et encore, tentant toujours de nous opprimer de plus belle.
Cette loi n’est que l’occasion de créer un mouvement radical qui fera table rase du vieux monde.
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