Peut-on être islamophobe tout en se croyant antiraciste ?
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Catégorie : Global
Thèmes : Contrôle socialRacismeRépression
Basta ! : Quelles sont les manifestations de l’islamophobie en France, aujourd’hui ?
Marwan Mohammed et Abdellali Hajjat [1] : Il existe une multitude de formes d’expression du rejet d’une population. Dans l’espace public, ce sont des discours, des sites Internet, des articles de presse ou des productions cinématographiques qui contribuent à la construction d’un « Islam imaginaire » [2] et à l’évidence d’un problème musulman : l’image négative et inquiétante d’une présence musulmane décrite comme arriérée, sournoise, donc dangereuse. Ensuite, ce sont les pratiques discriminatoires auxquelles sont confrontés des individus – musulmans réels ou présumés –- dans leur vie sociale. Ces discriminations touchent essentiellement les femmes qui portent un signe religieux visible, le voile. Parmi ces discriminations, certaines sont illégales : les discriminations à l’emploi, à l’accès aux loisirs ou aux services. Une enquête par testing, réalisée par l’Université Paris 1 sur le marché de l’emploi, montre ainsi qu’une jeune femme musulmane a 2,5 fois moins de chances d’être convoquée à un entretien d’embauche, qu’une jeune fille qui a le même CV et la même couleur de peau mais qui diffère par des marqueurs religieux, comme le prénom. D’autres discriminations sont légales : des formes d’exclusion qui reposent sur la loi, comme la loi sur le voile à l’école, sur le port du niqab dans l’espace public ou la décision de la Cour d’appel de Paris qui justifie le licenciement d’une salariée voilée de la crèche Baby Loup, une structure privée.
S’exprime-t-elle aussi par la violence ?
Les violences physiques et verbales sont en nette augmentation depuis au moins 2009, comme le montrent les données du ministère de l’Intérieur [3]. Celles du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) suivent la même courbe. Les enquêtes d’opinion sur le rapport à l’Islam et à la présence musulmane montrent une hostilité très forte concernant le port du foulard, ainsi qu’une hostilité croissante envers des actes cultuels qui ne posaient pas de problèmes avant : prier ou jeûner pendant le Ramadan. Nous avons encore du mal à mesurer l’ensemble des manifestations de ce rejet global. Ne pas saisir la justice ou les institutions reste très courant pour les populations musulmanes. D’autres s’autocensurent : des personnes qui ont intégré le fait qu’elles n’avaient pas leur place, et ne font même plus la démarche de trouver une formation ou un emploi.
Dans ce que vous nommez « l’islamophobie d’en haut », quel exemple vous a le plus marqué ?
Il y a malheureusement profusion d’exemples. Mais un seul nous paraît essentiel pour comprendre en profondeur le processus de construction d’un problème musulman : les grèves ouvrières à l’usine Citroën d’Aulnay et de Talbot à Poissy, en 1984. Des ouvriers, essentiellement maghrébins, se mobilisent alors contre des plans de licenciements. Avec notamment la CGT, ils défendent leurs droits, leurs emplois et l’amélioration de leurs conditions de travail. Des revendications classiques, si ce n’est qu’apparaît en bas de la liste la demande de disposer d’un lieu de prière pendant les pauses. D’où vient cette demande ? D’une première expérience menée en 1976 à l’usine Renault Billancourt, où une salle de prière a été ouverte avec le soutien des syndicats et du patronat de l’époque, qui acceptait que les travailleurs immigrés de passage puissent exercer leur culte dans de bonnes conditions. C’est de cela que s’inspirent les grévistes de 1984. Ceux-ci sont des ouvriers marocains d’origine rurale dont beaucoup ne parlent qu’arabe. Pour mobiliser, les leaders syndicaux marocains parlent donc arabe et utilisent des concepts à teneur religieuse, comme « Inch Allah ». Rappelons également le moment géopolitique particulier : 1979, la révolution iranienne, 1983-1984, les attentats contre les militaires français au Liban.
C’est dans ce contexte que le patronat et le gouvernement construisent un problème musulman. La grève n’est plus syndicale, mais devient, dans la bouche du ministre de l’Intérieur Gaston Defferre, une grève sainte, une grève intégriste, une grève chiite – les Marocains sont sunnites, mais peu importe. L’objectif est de disqualifier une mobilisation sociale en la transformant en problème musulman. Des caricatures de la presse montrent alors des voitures produites à la chaîne et couvertes d’une burqa. Cette construction d’un problème musulman n’est pas venue des salariés ou des syndicats, mais d’en haut : des élites patronales, des cabinets ministériels, de la hiérarchie policière et d’une partie des élites médiatiques.
Pourquoi construire un « problème musulman » à partir d’une grève ouvrière ?
Cela intervient au moment du tournant de la rigueur du gouvernement socialiste de Pierre Mauroy. Les licenciements prévus par Citroën et Talbot doivent être entérinés par l’État. C’est le gouvernement socialiste qui lâche les travailleurs immigrés. Parler d’un conflit religieux plutôt que d’un conflit de classes contribue aussi à renforcer les divisions au sein de la classe ouvrière. Quand l’usine occupée est évacuée par les CRS, des ouvriers viennent crier « les Arabes au four ». Toutes les représentations sur lesquelles s’appuie l’islamophobie contemporaine sont présentes, avant même que n’apparaisse l’affaire du voile à Creil, en 1989.
L’islamophobie serait d’abord institutionnelle ?
Prenez la récente affaire de la crèche Baby Loup. Au départ, il s’agit d’un conflit salarial entre deux agents, la directrice et son adjointe. Le foulard ne pose pas de problème. Cela devient un enjeu politique à partir du moment où certains acteurs – avocat, intellectuels et politiques – en font un problème national. Des parents se sont-ils mobilisés contre le port du voile ? Aucun. En 2003, les principales fédérations de parents d’élèves et d’enseignants réclament-ils une loi interdisant le port du foulard à l’école publique ? Non. Aujourd’hui, les étudiants demandent-ils l’interdiction du foulard islamique à l’université ? Non plus.
L’héritage colonial joue-t-il un rôle dans l’islamophobie actuelle ?
Il existe une idée commune aux deux périodes : l’islam constitue une culture ou une religion inférieures. Les individus concernés disposent donc d’une citoyenneté sous condition. Pour eux, l’égalité est toute relative. Les récents textes de loi qui interdisent le port du voile visent un seul groupe social. C’est une vision plutôt discriminatoire de la laïcité. L’historien des religions Jean Baubérot rappelle que l’administration coloniale refusait, à l’époque, que les minorités indigènes bénéficient du principe de laïcité. Surtout, la période coloniale est marquée par une radicalisation de la perception de l’Autre musulman : la différence serait religieuse et théologique mais aussi raciale et psychologique. Cette idée se retrouve dans la construction contemporaine de l’islamophobie.
Il n’y a cependant rien de linéaire entre les représentations de l’islam depuis son émergence, pendant le Moyen Âge puis lors de la période coloniale. A chaque fois, nous devons analyser la construction d’un ennemi, d’un islam ou d’un musulman imaginaire en référence au contexte. Dans l’histoire, la sexualité du musulman a, par exemple, d’abord été construite comme une sexualité débridée, avec l’image du harem. Depuis la fin de la période coloniale, elle est construite comme une sexualité bridée, frustrée et réactionnaire. L’image du harem laisse place à celle de l’intégriste père puritain. Au Moyen Âge, pour critiquer le clergé, la modernité des musulmans est parfois opposée à l’intolérance des chrétiens. Mais une idée domine : celle de construire un islam barbare et conquérant. Et la réduction de l’Autre, musulman ou présumé tel, à son appartenance religieuse.
Un racisme biologique se doublerait d’un racisme culturel ?
Le racisme biologique n’a pas disparu. Il est juste en sourdine. La comparaison de la ministre de la Justice noire à un singe nous rappelle que cette forme de racisme est toujours bien présente, même si elle est complètement disqualifiée. La difficulté avec l’islamophobie, c’est l’articulation entre la question raciale et religieuse. L’un ne recouvre pas l’autre, les deux s’articulent, et alimentent beaucoup de confusion. Distinguer ce qui relève de l’origine et de la religion est donc difficile. Les personnes racistes n’aiment pas les Arabes et, généralement, n’aiment pas leur religion. Ils rejettent donc les deux. Mais les enquêtes d’opinion montrent bien qu’une partie des sondés peuvent se dire antiracistes tout en étant islamophobes, notamment à gauche.
On peut donc se penser antiraciste et être islamophobe ?
L’origine, la couleur de peau, le sexe… Toutes les formes de rejet liés au physique et aux signes d’une identité héritée sont disqualifiées en France. L’islam, ou la religiosité, est considéré différemment. C’est un critère qui n’est pas considéré comme hérité, qui est réversible. Vous ne pouvez pas changer votre origine, vous pouvez changer de religion. Et la religion musulmane est interprétée comme une forme d’hostilité à la société majoritaire, une forme de subversion de l’ordre démocratique. Pour beaucoup de personnes, l’islamophobie est donc justifiée comme un combat nécessaire. Analyser cette confusion est décisive pour comprendre pourquoi certains rechignent à reconnaître l’islamophobie et à lutter contre. Nous vivons aussi dans une société à la tradition laïque très puissante. La laïcité s’est construite pour limiter le pouvoir de catholicisme, le pouvoir de la religion et des religieux. Cette mémoire de la lutte anti-religieuse demeure très prégnante. Et rend également difficile la reconnaissance de l’islamophobie.
Quel rôle joue le contexte géopolitique ?
Il sert à justifier les discours islamophobes par l’amalgame entre l’islam pratiqué en France, au coin de la rue, et l’islam utilisé par des mouvements politiques, parfois violents, aux quatre coins du monde. Il s’inscrit dans une rhétorique de la menace. Ces amalgames savamment entretenus nous empêchent de penser la présence musulmane comme une présence française. Dans les médias, islam et terrorisme sont régulièrement liés. Pourtant, qui sait que dans l’ensemble des attentats préparés, fomentés, réussis ou ratés, la part des attentats dits islamistes ne dépasse jamais 2%, selon Europol. Alors que 85% des attentats sont liés aux mouvements séparatistes. Encore un décalage entre la construction d’un problème public et la réalité !
L’Église catholique ou des communautés évangéliques sont régulièrement critiquées pour leurs positions conservatrices, voire réactionnaires. Comment critiquer certains conservatismes de l’Islam sans tomber dans l’islamophobie ?
La critique argumentée des dogmes ou des conservatismes est libre et largement répandue en France. Pour autant, la critique peut également servir de paravent au rejet et au mépris. Même si des critiques sont émises à l’égard des religions, elles ne donnent pas lieu au même traitement public. Le traditionalisme catholique ou le prosélytisme évangélique, très présent dans les quartiers populaires, ne sont pas construits en problème public, alors qu’ils constituent des enjeux équivalents à certaines formes de présence musulmane.
Des entraves à la laïcité, si on la prend à la lettre, il y en a beaucoup : le concordat, des processions dans l’espace public, les sources catholiques de notre calendrier… C’est une longue tradition d’accommodement qui dessine la France laïque depuis des siècles. Pourtant, les nombreuses processions traditionalistes ou les cérémonies religieuses qui bloquent des bouts de ville, font bien moins de bruit que les prières de rue isolées, liées au manque de place ou aux deux fêtes de l’Aïd [4] transformées en problème public mobilisant une grande partie de la classe politique ou des médias. Par ailleurs, après les manifestations contre le mariage pour tous, il n’est venu à personne l’idée d’opposer la présence catholique dans l’espace public aux valeurs nationales. Or, à chaque problème impliquant des musulmans, c’est une opposition récurrente, les valeurs nationales seraient menacées.
Qu’en est-il dans les autres pays européens ?
L’islamophobie au niveau européen inquiète les organisations antiracistes, sauf en France. La question de l’islamophobie, de sa légitimité comme phénomène, ne pose plus problème ailleurs en Europe. Des débats ont porté sur sa définition et sa réalité, ce qui est sain dans un pays démocratique. Mais en France, le déni est la règle depuis que l’essayiste Caroline Fourest a écrit en 2003 que le terme islamophobie avait été inventé par les mollahs iraniens. Ce qui est un mensonge. En Europe, les principales organisations antiracistes s’intéressent à l’islamophobie, lancent des campagnes. En Scandinavie ou au Royaume-Uni, des femmes non voilées portent le voile par solidarité avec des femmes agressées. En France, l’antiracisme mainstream – Sos Racisme, la Licra – ne s’en occupe presque pas, alors que le phénomène est croissant et massif. Nous constatons cependant une regain d’intérêt récent quoique timide de la part de la Ligue des droits de l’Homme et du Mrap. Mais faire admettre que l’islamophobie est une réalité n’est pas encore gagné ! Pourtant, l’enjeu fondamental de l’islamophobie, c’est la remise en question de la légitimité de la présence des musulmans, des immigrés post-coloniaux, sur le territoire français.
http://www.bastamag.net/Peut-on-etre-islamophobe-tout-en
J’ai caché des commentaires : peut-être c’est possible de lire le contenu des texte avant de se lancer dans un commentaire d’insultes sans fin parce que « ahlala tariq ramadan » ? Ce genre de débat a lieu sous chaque article qui parle d’islamophobie, merci d’arrêter le trollage et d’imposer une seule orientation dans les compléments d’info.
certain-e-s « héritent » d’un identité musulmane c’est un essentialisme, oui ou non ?
les chiffres du CCIF concernant l’islamophobie sont ils remis en question ? Oui car les « vols de métaux » sur les chantiers de mosquée sont considéré comme.
dans les manifestations religieuses empiétant le domaine laïc, je rajouterai les volées de cloches des églises pour certaines fêtes ou cérémonies le dimanche matin que je qualifierai de nuisances sonores importantes
Ce texte est d’une extrême mauvaise foi.
Je me limite ici à citer trois passage :
« Les récents textes de loi qui interdisent le port du voile visent un seul groupe social. »
Sans défendre une loi, il faut rappeler que celle de 2004 interdit le port de tout signe religieux ostentatoire dans les écoles. Tous : voile, kippas, crois trop visibles…
« Dans les médias, islam et terrorisme sont régulièrement liés. Pourtant, qui sait que dans l’ensemble des attentats préparés, fomentés, réussis ou ratés, la part des attentats dits islamistes ne dépasse jamais 2%, selon Europol.
Alors que 85% des attentats sont liés aux mouvements séparatistes ».
Mais ce ne sont pas les séparatistes breton (ou autres) qui ont tué 130 personnes le 13 novembre 2015 17 en janvier 2015, etc…
« après les manifestations contre le mariage pour tous, il n’est venu à personne l’idée d’opposer la présence catholique dans l’espace public aux valeurs nationales. »
Les intégristes catholiques (et musulmans, qui, eux aussi ne veulent pas mariage pour les homosexuels, rappelons-le)
ont été condamnés par l’ensemble de la gauche et de l’extrême gauche pour ce qu’ils sont: des réactionnaires parfois fascisants.
Pourquoi se limiter à trois passages ? Parce que c’est les seuls où vous avez cru trouver quelque chose à dire ?
Chipoter misérablement sur des détails pour cacher le fond, c’est loin d’être une preuve de bonne foi. Le fond, c’est que l’islamophobie, dont les racistes veulent cacher le nom pour ne pas qu’on les en accuse, est le racisme dominant, devenu racisme d’Etat, qui a remplacé l’antisémitisme des années trente. A lire pour ne pas mourir idiots.
http://www.bboykonsian.com/Libertaires-et-sans-concessions-contre-l-islamophobie-_a2635.html
Et pour les non-convaincus :
« Dans un contexte caractérisé par la flambée des racismes, le livre posthume d’Ilan Halevi, Islamophobie et judéophobie. L’effet miroir, nous invite à repenser l’islamophobie au prisme de sa parenté avec la judéophobie. Comme sa sœur jumelle la judéophobie, l’islamophobie apparaît comme la nouvelle forme de peste raciste, la résurgence d’un virus social dont la nocivité est notoire, opérant désormais à l’échelle globale. Il ne s’agit pas pour Ilan Halevi de poser une stricte équivalence entre la situations des Musulmans aujourd’hui et celle des Juifs hier, mais plutôt d’observer deux ensembles racistes qui fonctionnent de façon similaire en dépit de leurs différences, et qui menacent la vie commune en Europe. En guise d’introduction à ce livre, voici le petit glossaire de l’ignorance islamophobe qui clôt l’ouvrage. » […]
http://lmsi.net/Glossaire-de-l-ignorance
Pourquoi se limiter à trois passages ? Parce que dans un si court texte c’est qu’il y a plein de choses à dire ? Notons que c’est exactement la même technique de discussion appliquée à chaque texte anti-islamophilie ou racialiste ) Voulez vous empêchez le débat ?
D’autres passages auraient pu être relevé car la mauvaise foi (!) y transparaît (En Europe la france serait la seule à être islamophobe ((structurellement)) et ses associations antiracistes « mainstream » ne crient pas à l’islamophobie en permanence ! c’est la faute à la laïcité )
Les détails cachent la rhétorique islamiste de l’ensemble. (si si )
« la même technique de discussion appliquée à chaque texte anti-islamophilie ou racialiste » ! ! !
Pour chaque texte anti-islamophobe, il y a un raciste de service pour défendre son fonds de commerce. Déjà dit et archi-répété par votre maître à penser Coleman, il fallait lire la réponse :
De l’usage réactionnaire de la notion d’« antiracisme de classe » par Yves Coleman
« Antiracisme de classe » ou lutte de classes des racialisés ? identitaires ou identifiés ?
Décidément, Yves Coleman est bien pratique, avec ses gros sabots :
« Acquérir une vision claire des différentes formes de racisme et de leurs rôles. Et réfléchir à ce que pourrait être un antiracisme de classe »
Bien pratique pour des considérations dépassant sa personne et son militantisme spécialisé dans la dénonciation, non de l’Etat et du capital, mais des militants d’extrême-gauche.
Tout l’article est construit avec l’idée que le racisme est… une idée. Il s’agirait de s’en faire la bonne pour élaborer le bon «antiracisme», de préférence de gauche ou d’extrême gauche, en prenant en compte des « analyses de sociologues, historiens et spécialistes de sciences sociales, universitaires, économistes… ». Notons au passage que pour Yves Coleman, F. Fanon, Malcolm X, Stockely Carmichael, Huey Newton, Angela Davis sont des « identitaires », un qualificatif qui trouverait grâce à lui une valeur rétro-active pour tous ceux qui ont mené depuis des siècles leurs luttes contre leur esclavage, leur colonisation ou leur ségrégation institutionnelle en France… Le Noir sur-exploité qui se bat le fait parce qu’il est exploité, pas parce qu’il est noir, mais s’il est plus sur-exploitable, c’est parce qu’il est noir.
Il ne vient pas à l’idée d’Yves Coleman que les premiers concernés par le racisme sont les « victimes » du racisme, et qu’eux ne se définissent pas comme « antiracistes ». L’antiracisme vient d’une extériorité compassionnelle au problème de classe et de race. À l’inverse, c’est toujours partant de leur situation concrète, de leur situation sociale, économique ou de leur confrontation à la répression policière, que ces populations racialisées entrent en luttes, des luttes qui ne se caractérisent pas par des revendications «identitaires», mais plutôt à visée dés-identitaires. Au fond, ils ne demandent pas un soutien « antiraciste de classe » à leur luttes. Une telle posture finalement morale n’est bonne qu’à soulager la conscience militante blanche… ou assimilée […]
« Penser l’histoire et le présent des identités dans leurs rapport aux classes sociales et à leurs antagonismes »
Vouloir définir un « antiracisme de classe », c’est vouloir donner des leçons de classe aux racialisés. C’est oublier que le racisme réel est un rapport social, et comme tout rapport social dans le capitalisme, une rapport de classe en lui-même de par son intérêt pour le capital, non par une quelconque prise de conscience apportée par une posture militante qui ne mange pas de pain… noir. D’autant quand on passe son temps, comme Yves Coleman, à flinguer tous ceux qui justement sont pris dans la tourmente et les tourments d’être, non pas «identitaires», mais identifiés par leurs couleurs de peau.
http://patlotch.com/text/488b2cdb(Patlotch2013)-608.html
Sur sa page wikipedia (auto-alimentée, il en est fier de son parcours) :
« Il travaille en finances de marché (trader) pendant cinq ans avant de quitter la banque pour s’investir dans le milieu associatif.
Il développe en 2001 un automate de trading pour la Société générale basé sur une objectivation statistique de l’analyse technique, ainsi que sur les algorithmes génétiques. En 2004, il se concentre sur les arbitrages de volatilité. Statisticien, il occupe depuis 2007 des fonctions de conseil et de formation auprès d’agences gouvernementales et de grandes entreprises dans la validation de leurs modèles quantitatifs.
De 2007 à 2009, il enseigne en école d’ingénieur les mathématiques financières, ainsi que l’éthique appliquée au monde de l’économie. »
Non, vraiment, ça ne dérange personne ? Les « classes », tout ca tout ca… On aime pas la « gauche blanche » mais par contre « trader racisé », ça le fait ?
(aux modos, merci de ne pas censurer ce message en l’assimilant à du trollage)
Trop drôle de demander de ne pas être censuré et en même temps de demander la censure des autres parce qu’ils ne sont pas sur la même ligne politique. Voir :
https://nantes.indymedia.org/articles/33318
Je ne sais pas qui est Marwan Mohammed, ce que je sais c’est qu’il dit des choses plus sensées que les islamophobes de service qui ne veulent à aucun prix qu’on dénonce le racisme. Ce que n’ont toujours pas compris les puristes autoritaires, c’est que les médias alter n’ont pas pour vocation de relayer UNIQUEMENT les points de vue de leur petite chapelle sectaire. Et en ce qui concerne l’islamophobie, il y a beaucoup plus de raisons de laisser Marwan Mohammed s’exprimer ici que des islamophobes militants comme Yves Coleman ou Claude Guillon.
https://nantes.indymedia.org/articles/31979
@24 février 2016 à 14:51 :
Il ne s’agit pas de Marwan Muhammad mais bien de Marwan Mohammed, sociologue chercheur au CNRS.
Bon de toute façon ça n’empêche rien, encore une fois, au fait que ce terme d' »islamophobie » fait passer une religion pour quelque chose qui serait à défendre. En tant qu’anarchistes critiques de toutes les religion, et donc de l’islam aussi, on est totalement contre le racisme (ici des populations du moyen orient, mais pas que), mais on refuse pour ce faire de défendre les dégueulasseries d’une religion, parce que les religions sont toutes dangereuse par ce qu’elles véhiculent de domination/soumission, d’autorité sur les coprs et les esprits etc… En tant qu’antiracistes, nous devons arrêter de parler de « musulmans » pour décrire les populations moyen-orientales, maghrébines etc… parce que ce mot sert à désigner les pratiquants de l’islam. Il ne faut pas oublier qu’au Maghreb et au dans le moyen orient, il y a des athées, anti-théïstes etc… Peut-on les désigner comme musulmans ? Non, évidemment.
Cramons toutes les idoles, et mettons les curetons de toutes les religions au milieu.
L’islamophobie ne « fait passer » rien du tout. Personne n’ignore que c’est un racisme : ni les islamophobes, qui sont bien conscients de leur racisme, ni les racialisé-e-s, qui le vivent au quotidien, pas même les gauchistes style « Charlie », qui élaborent des explications sémantiques alambiquées pour mettre leur racisme au compte de « l’antithéisme ».
Comme pour l’antisémitisme, les racistes ne vont pas chercher à savoir si leurs ennemis sont croyants ou pas, c’est un racisme au faciès, qui désigne l’Autre comme ennemi parce qu’il n’est pas comme eux.
Cet acharnement hallucinant chez des « révolutionnaires», au point d’écrire des dizaines d’articles sur ce seul sujet, est plus que suspect, et prouve bien que ça relève plus de la pathologie que de la politique.
La dénonciation et la lutte contre l’obscurantisme seraient donc du racisme?! PITOYABLE!
Alors que cet obscurantisme véhicule en lui et se manifeste par tous les racismes: phallocratie qui se traduit politiquement par une organisation sociale misogyne, patriarcale et sexiste, homophobie(et pourtant bien souvent pédophile), haine de la culture et des livres, il n’y a que le cultuel bien sûr, qu’un dieu et qu’un livre, et cetera ……des primates en somme.
Les miltantEs Anarchistes Turcs et Egyptiens, eux qui savent de quoi ils parlent, affirment tous que s’il n’y a pas le choix entre la peste et le choléra,ils préfèrent avoir face à eux une dictature laïque -militaire- qu’a une théocratie.
Oui vraiment PITOYABLE que ces prétenduEs libertaires transpirants la charité chrétienne tout en se positionnant comme étant l’arche des sans-arches.
« Les miltantEs ANARCHISTES Turcs et Egyptiens, EUX qui savent de quoi ils parlent, affirment TOUS que s’il n’y a pas le choix entre la peste et le choléra,ils PRÉFÈRENT avoir face à eux une DICTATURE LAÏQUE -MILITAIRE- qu’a une théocratie. »
C’est qui ce crétin qui parle à la place des anarchistes ? La Turquie et l’Egypte : quels magnifiques exemples d’un CHOIX anarchiste ! Son « anarchisme » semble plus inspiré de Goebbels que de Bakounine. Après tout, Hitler était laïque.
« La dénonciation et la lutte contre l’obscurantisme » ne concernent pas que l’obscurantisme religieux, mais tout aussi bien l’obscurantisme laïque quand il sert d’alibi au fascisme. Les plus grand dictateurs du 20e siècle ont été des laïques.
Et de toute façon, cet article parle de RACISME et n’a rien à voir avec la religion, il faudrait peut-être arrêter de troller sur des fantasmes pathologiques.
islamophobie ne fait pas référence à la religion?elle fait référence a quoi alors?
hitler laïque!? encore une preuve de méconnaissance de l’Histoire, c’est quoi la Svastika? un symbole laïque peut-être? Et ses ministres Alfred Rosenberg, Walter Darré, Heirich Himmler et j’en passe,des laïques ?
Cette clique étaient des néo-païens pas grand chose a voir avec la laÏcité
Maintenant je ne parle à la place de personne, je n’ai ni dieu ni maître, ni foi ni lois, ni famille ni patrie,et va donc passer ton caca nerveux de petit crétin en crise de post adolescence chez les pseudos.
LAIQUE UN JOUR, LAIQUE TOUJOURS !!!
L’islamophobie ne fait pas référence à la religion, elle fait référence au RACISME, EXACTEMENT comme l’antisémitisme.
Et Hitler et Goebbels n’étaient ni juifs, ni chrétiens, ni musulmans. La svastika est un SYMBOLE raciste, et les nazis ne croyaient ni en Odin, ni au Walhalla, faut arrêter de prendre les gens pour des imbéciles.
Les islamophobes sont des RACISTES, leur soi-disante laïcité n’est qu’un prétexte pour faire passer leur RACISME.
RACISTE UN JOUR, RACISTE TOUJOURS !!!!!
Bon, prenons le mot « islamophobie », il est composé de la racine « islam » et du suffixe « phobie » : l’islamophobie est étymologiquement la « peur de l’islam ». Pas de référence à la religion alors ? Ahem, faudrait peut-être mettre les choses au clair alors, par exemple en n’utilisant pas un mot faisant explicitement référence à la religion pour décrire ce racisme, qui est effectivement bien plus dirigé contre une apparence, une origine géographique plutôt que contre une religion.
S’il s’agit de racisme basé sur une provenance géographique supposée (via l’apparence ou le nom bien souvent), pourquoi utiliser un mot faisant une référence explicite à la religion ? Appelons ça simplement du racisme, je ne vois pas pourquoi on devrait distinguer ce racisme-là du racisme que peuvent subir d’autres populations.
Ca n’a que peu d’importance ici, mais tu dis que la swastika est un symbole raciste. Il va falloir revoir tes classiques puisque ce symbole est utilisé depuis des milliers d’années, et ce n’est que l’utilisation de ce symbole par les nazis qui est raciste. Celle-ci est d’ailleurs inclinée par rapport à la swastika indienne, modèle utilisé pour la croix gammée nazie.
Donc, « les islamophobes sont des racistes », même avec des majuscules ça ne passe pas, désolé. Il faut trouver un autre mot qui permette justement de critiquer l’islam (patriarcat, homophobie, dominations en tout genre, contrôle des corps, de la sexualité, de « l’esprit », enfermement dans l’ignorance, etc…) sans passer pour un raciste. Parce qu’il y a des musulmans de « type caucasien », qui eux ne subissent pas le racisme que peut subir par exemple un algérien complètement athée.
Donc je le répète, et tu l’as certainement bien compris mais pour je-ne-sais quelle raison tu t’amuses à faire comme si tu ne comprenais pas, critiquer une religion et les pratiques qui en découlent n’est pas raciste, et d’un point de vue anarchiste, c’est émancipateur.
Cramons toutes les idoles, et mettons les curetons de toutes les religions au milieu.
L’islamophobe ferait bien de descendre de sa Hauteur et réserver son « étymologie » aux simples d’esprit. Il faudrait comprendre de ses explications tordues que Hitler, Staline, Pol Pot, Mussolini et autres dictateurs étaient des intégristes religieux et que L’Egypte et la Turquie devraient servir de modèle aux anarchistes ? A ce stade-là, c’est plus la peine de discuter, va proposer tes analyses à Mondialisme.org, la Discordia ou Non Fides, ils seront enchantés de te publier, eux qui disent carrément qu’il ne faut pas avoir peur de se dire islamophobe.
Les racistes n’ont rien à foutre de la religion, ce n’est qu’un prétexte chez les islamophobes « révolutionnaires » pour faire passer leur racisme en nous enfumant avec leur laïcité et leur antithéisme qui laveraient plus blanc que ceux des autres. On vous a pas attendus pour dénoncer la religion, mais nous on ne demande pas un CV de radicalité aux racialisé-e-s avant de les défendre alors que vous ne faites que les enfoncer un peu plus.
Que vous ne fassiez rien, passe encore, mais arrêtez d’emmerder ceux qui essaient de faire quelque chose.
P.S. : et bravo pour l’historique de la svastika, tout le monde à compris maintenant que c’est un symbole religieux ! :-)))))
Je trouve les anti-islmaophobes tout à fait crétins et mensongers. Ces gens-là ne savent pas quels sont nos combats contre la religion dans nos pays d’origine car la religion est avant tout une institution politique, réelle, matérielle et concrète. Parler de racisme sous couvert de lutte contre l’islamophobie est une arnaque politique. Je suis islamophobe c’est-à-dire contre une certaine politique de la vie, de la conduite en société, de pratiques. Je ne reconnais pas à une religion le pouvoir de me dicter ce que je dois et peux faire. L’islam est comme toutes les religions un problème politique, la question de la foi est purement subjective, c’est le problème de chacun mais cela doit rester en dehors de la chose publique. Quand une religion est utilisée pour faire du lobying et permettre à une petite-bourgeoisie de se faire une place dans la société capitaliste,c’est le signe évident que la religion est politique. Que des racistes instrumentalisent une partie de la critique de la religion n’invalide en rien la nécessité de combattre toutes les religion et l’islam comme toutes les autres. La victimisation des croyants de l’islam, est un moyen de légitimer politiquement la religion. Les gauchistes qui soutiennent les « musulmans » sont en fait des racistes inconscients d’eux-mêmes qui acceptent de laisser tomber les opprimés dans les bras d’une autorité politique qui n’hésite pas à cracher sur les autres minorités. Tout ce qui est défense des inégalités et d’une hiérarchie doit être combattu. Ceux qui prétendent faire quelque chose ne font rien que permettre à la religion de récupérer une partie de sa légimité historique. les gauchistes sont des collabos. Ils acceptent pour l’islam ce qu’ils refusent pour les autres religions. Pitoyable et risible d’entendre des soi-disants révolutionnaires combattre d’un côté les inégalités dans les rapports de sexe et les rendre acceptables d’un autre, au nom du droit à la différence et de la lutte contre l’oppression. Ce sont en fait des chrétiens larvés, qui s’ignorent. Défendre la religion ( la hiérarchie) pue le facisme.
Ne censurez pas ; c’est pas du trolling.
Alors allons-y tous ensemble
« Un autre monde est possible
-A bas le capitalisme, vive l’obscurantisme!
-A bas les prisons, vive la lapidation
-A bas l’Etat, vive la charia! »
Continuez comme ça, et ce ne seras pas NO BORDER,mais les champs catalauniques et vous en serez parmi les premiers responsables.
OU ai-je écris que les Sans-Arches avaient pour référence les régimes de la Turquie et de l’Egypte ? OU? crapule confusionniste.J’ai simplement donné la position des Anarchistes de ces deux pays.
Quand a la swastika, c’est un symbole païen donc religieux ducon, il n’y a pas que l’obscurantisme monothéisme.
Ce commentaire n’est pas du trolling, juste une mise aux poings.
Pas la peine d’insister lourdement, on a compris : les nazis étaient des fanatiques religieux, l’islamophobie est une vertu laïque, les racialisé-e-s sont des racialistes, le racisme anti-blanc est le summum du racisme, les anarchistes turcs et égyptiens soutiennent leurs dictatures du moment qu’elles sont laïques, et, cerise sur le gâteau, les suprématistes blancs prennent pour pseudo Abdel !
Vous irez loin comme ça, sortez-nous d’autres conneries du même genre ! Si vous ne voulez pas mourir idiots, instruisez-vous un peu :
« Les tentatives d’invalider le mot [islamophobie] pour nier la réalité qu’il représente ne sont pas nouvelles. Alors que le terme remonte au début du vingtième siècle , une Caroline Fourest affirme faussement qu’il est issu des « mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de “mauvaises musulmanes” en les accusant d’être “islamophobes ” ». (Hajjat A. & Mohammed M. , Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le problème musulman, Paris, La Découverte, 2013) Peu importe l’erreur et/ou le mensonge cette explication est diffusée largement dans les médias dominants et dans le discours politique. Cette diffusion contribue à la construction de la réalité sociale et politique dans le sens d’une opposition à la reconnaissance et donc à la prise en compte de l’islamophobie : « Cette erreur factuelle a pourtant été reprise abondamment, comme s’il s’agissait d’une vérité historique. Ainsi, un grand nombre d’acteurs présents dans les médias réfutent l’utilisation du terme, l’accusant d’être en réalité une injonction à interdire le blasphème . »
http://patlotch.com/text/488b2cdb(Patlotch2013)-532.html
J’ai cachés des commentaires qui n’apportaient rien au débat ou qui venaient juste insulter d’autres personnes.
Alors pour une mise au point aussi de la part des modo : oui on en a marre que sous chaque article traitant de l’islam il y a forcément le point « tariq ramadan », sous chaque article on arrive a ce nouveau point godwin. Vu qu’il y a eu déja pleins d’articles sur le sujet, desfois on vire les commentaires qui sont des copiés/collés d’autres commentaires, parce qu’imposer un seul et même débat sous chaque article, quand bien meme ce serai intéressant, ça reste du trollage. C’est la vie.
Et sinon pour répondre aux commentaires a base de « ne censurez pas » ou « pour les modos ceci n’est pas du trollage », c’est une blague en fait ? Sous un seul article parmi tous ceux qui traitent du même sujet, on arrive a plus de 20 commentaires visibles, pour info il y en a 4 qui ont été cachés, et vous arrivez encore a chouiner et a dire « ouin ouin on va me censurer » ? Vous êtes sérieux ?! Alors peut être on peut redescendre un peu la.
Il est bien évident que les islamophobes ne se croient pas antiracistes, ils font semblant pour trouver un alibi à leur racisme.
Sinon, ils ne feraient pas une exception pour l’islam alors qu’ils condamnent l’antisémitisme. Ça trompe de moins en moins de monde, heureusement.
« En dépit de son caractère massif et récurrent, l’islamophobie est faiblement combattue par les pouvoirs politiques et rarement dénoncée par ceux qui ont coutume de s’ériger en conscience morale.
Cela résulte en partie du fait que ce racisme se manifeste souvent « sous la forme d’actes de basse intensité » : le délit de faciès ou la discrimination à l’embauche, par exemple. Mais les politiques ne s’en tiennent pas à un silence complice. Depuis une dizaine d’années, ils ont fortement contribué à stigmatiser nos concitoyens musulmans. Une parole officielle a diffusé un venin dans toute la société. Il nous est donc apparu comme une évidence que Politis devait prendre part à la Journée internationale contre l’islamophobie du 13 décembre… »
http://www.politis.fr/articles/2014/12/lislamophobie-un-racisme-banalise-29315/
article sous copyright de Basta mag (titre du troll )