Lettre ouverte à m. mustière et assimilé.e.s
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Zad
Lieux : Nantes
Premièrement vous utilisez le mot « maculer » qui signifie couvrir de taches.
Nous aurions donc selon vous couvert de taches de feuilles mortes et de ballons la concession. Alors oui nous comprenons bien l’envie de mettre des mots forts pour appuyer votre propagande quand vous n’avez rien à vous mettre sous la dent. Mais au moins ouvrez le dictionnaire et renseignez vous sur le sens des mots avant de les utiliser.
Ensuite « le climat très tendu » est un point de vue plus que subjectif surtout venant d’une personne absente lors de la scène (vous en l’occurrence). Sachez que nous ne sommes restés que 5 minutes dans une ambiance bonne enfant, vous confondez apparemment les mots tension et festif. Ayant vu les réactions des différentes personnes dans le magasin nous sommes bien obligés de vous avouer qu’une seule vendeuse était réellement excédée les autres semblaient plutôt amusées.
Troisièmement dans votre communiqué, vous ne parlez pas de la répression et des violences disproportionnées que nous avons subi par la suite (gaz lacrymogène, insultes, coups…) car à priori nous n’en avons commis aucune, nous, dans votre concession. Même pas une égratignure sur une de vos bagnoles, ou sur une de vos vitrines, de vos comptoirs sinon c’est sûr que vous ne vous seriez pas gêné pour le clamer haut et fort. Vous devriez pourtant être fier que le bruit des bottes vous obéissent au doigt et à l’œil. A moins que ce soit justement parce qu’il ne s’est rien passé chez Mustière concession qui ai pu justifier un tel défouloir des différents services de police. Mais vous devez être rassurés, ils savent tellement bien défendre les intérêts des dominants tel que vous, ceux qui ont le pouvoir et l’argent.
Car M. Mustière, vous êtes le discours dominant. Celui qui monopolise la place dans les médias et sur tout le territoire (publicité, temple de la consommation…) en ville comme en campagne. Celui qui vend des grosses bagnoles dont personne n’ a besoin au nom de la croissance. Celui qui veut un aéroport pour satisfaire son égo et pouvoir rentrer dans le cercle des puissants ; ceux-là même qui n’hésitent pas à utiliser la force pour protéger leurs intérêts privés et dilapider l’argent public. Enfin ceux qui modèlent une soi-disant opinion publique à coup de déclarations sur les futurs emplois quand on sait que la plupart seront occupés par une population exploitée par l’impérialisme occidental et payée au lance pierre.
Vous faites partie de ces gens qui n’ont qu’une vision de la vie à court terme, partisan de l’obsolescence programmée, du tout fric tout flic et pour qui les êtres humains ne sont que de la ressource à exploiter. Quant à votre fameux état de droit que vous invoquez à tout moment comme argument suprême pour demander d’évacuer la zad, il est façonné par une oligarchie ultra libérale qui est capable d’affamer un peuple comme en Grèce, d’expulser des personnes pour y imposer des projets morbides comme a nddl ou a Bure, ou encore d’envoyer sa force militaire à l’autre bout du monde pour défendre les intérêts économiques de la grande France (pétrole, uranium, gaz…) Ah ! comme cela doit vous plaire vous qui chantez si bien la marseillaise !
A cette légalité déguisée nous opposons la légitimité d’être où nous sommes, de décider de nos vies et d’organiser des espaces non marchands.
Sachez une dernière chose vous qui êtes si mal informés. Les 80 cyclistes qui sont venu.e.s chez Ford ce 1er août venaient des 4 coins de l’Europe, de la zad il n’y en avait qu’une poignée. Tous et toutes nous militons pour le droit d’exister à vélo face à l’hégémonie des voitures (c’était la seconde raison de notre visite) comme celui de lutter par notre présence face à l’aménagement toujours plus dévastateur du territoire.
Pour finir, sachez que vous représentez en quelque sorte ce que nous exécrons le plus dans ce monde. Le mâle blanc dominant qui n’hésite pas à écraser, exploiter, piller pour son propre intérêt. Celui qui perpétue ce qu’il y a de pire en l’humanité sous couvert de bon droit et qui prétend avec cynisme, et à grand renfort de matraques et de gaz lacrymogènes, que c’est l’ordre naturel et inévitable des choses.
Des roues libres
Notes:
(1) lire le communiqué d’Alain Mustière sur le site des ailes pour l’ouest qui a au moins l’intérêt de publier le tract distribué ce jour là :
http://www.desailespourlouest.fr/category/actualites/
(2) le 1er août 80 cyclistes ont débarqué chez Ford à Orvault, concession dirigée par Alain Mustière président des ailes pour l’ouest l’association pro-aéroport. Illes étaient juste venu-e-s lui ramener ses ballons. En effet M. Mustière et ses ami.e.s avaient lâchés le 17 juillet, jour du rejet des recours loi sur l’eau, 3000 ballons censés représenter les 3000 emplois qui seraient créés par le futur aéroport.
Des cyclistes gazé-e-s dans la capitale du vélo
Du 25 juillet au 2 août 2015, le 5e Cyclocamp européen a été accueilli par la ZAD de Notre Dame des Landes, le rendez-vous de mécanos et voyageur-se-s vélos venu-e-s de toute l’Europe pour échanger sur des pratiques cyclistes, inventer, créer, bricoler des machines plus incroyables les unes que les autres.
Dans l’idée de défiler, de parader fièrement avec les constructions de la semaine, une masse critique, mouvement spontané de cyclistes qui s’immiscent dans le trafic urbain, a été organisée le samedi 1er août pour se rendre au centre de Nantes.
https://nantes.indymedia.org/articles/31859 / https://zad.nadir.org/spip.php?article3114