Avant, les fachos, on les appelait « faf » (France aux Français), faut-il appeler aujourd’hui les crânes ras d’Adsav des « bab » (Bretagne aux Bretons) ?! ;-)

Loin de nous l’idée d’aller au contact, il fut tout de même assez plaisant de constater qu’à notre petit nombre et nos petits bras, avec cependant détermination, la manifestation viriliste d’Adsav, menée au pas de course, avec moults oriflammes, n’a pu suivre le parcours initialement prévu, limitant sa capacité à déverser sa propagande haineuse dans le centre-ville aux heures d’affluence.

Petit clin d’œil à la première partie de la fable « Le lion et le moucheron » (*)

Évidemment, nous nous sommes interrogés avant d’organiser un contre rassemblement. D’une part, n’est-ce pas leur faire une publicité ? D’autre part, les groupes d’extrême droite ne sont pour nous au final que des forces supplétives pour la police, en tant que milice pouvant agir par delà la légalité dont la mission est de protéger les intérêts du Capital (comme à Sivens où le syndicat agricole productiviste Fdsea a eu l’apport de fascistes locaux pour harceler violemment les opposants au barrage, devant le regard complaisant de la gendarmerie…  donc avec l’accord des autorités supérieures jusqu’au sommet du gouvernement). Que le patronat soit national, français ou breton, ou transnational, ne change rien à sa logique de profit, aux rapports d’exploitation et à la destruction de l’environnement, dès lors qu’il augmente ses marges de profit. Nous n’estimons pas que les partis d’extrême droite sont des partis à part, qu’il y a rupture avec les autres partis politiques : les expulsions, il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui les font (tous les gouvernements…). La vidéosurveillance est mise en place dans nombre de collectivités gérées tant par la droite que par la gauche. La différence est que la xénophobie est assumée à l’extrême-droite, alors que pour la droite et la gauche, il s’agit avant tout de lutter contre les pauvres (et non contre la pauvreté), de gérer la société en évitant les remous sociaux à même d’entraver les affaires, la circulation de la marchandise.

De fait, une partie des idées d’extrême-droite est déjà appliquée par les partis actuels. Se mobiliser contre l’extrême droite et ses idées, c’est donc se mobiliser aussi indirectement contre les tendances à l’autoritarisme dans les autres partis administrant la société. Il nous paraissait important de le montrer dans la rue. La prohibition de l’usage des drogues a montré son échec à assurer prévention, information réelle sur les produits et au contraire elle encourage le marché parallèle avec des substances souvent coupées, rendant les produits encore plus dangereux. Elle augmente l’insécurité au final. La question de l’usage des drogues mérite donc une autre réflexion que la répression, notamment sur les causes sociales qui poussent des individus à choisir ce moyen de fuite.

Notre objectif en tant que groupe libertaire, c’est la lutte pour l’autogestion, pour une société d’entraide, métissée (et paf pour Adsav et les autres nationalistes !), dans laquelle il fait bon vivre, donc sans système de pouvoir d’exploitation et de domination : classes, État, patriarcat, religions…

Selon Ouest-France :

http://www.ouest-france.fr/manifestation-vannes-cinquante-militants-de-ladsav-contre-la-drogue-3358210

Selon Le Télégramme :
http://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/groupe-lochu-une-quinzaine-de-militants-participent-a-la-contre-manif-26-04-2015-10608106.php

http://www.letelegramme.fr/bretagne/vannes-trafic-de-drogue-les-revendications-d-adsav-divisent-25-04-2015-10607774.php

(*) Le lion et le moucheron (extraits)

Va-t-en, chétif Insecte, excrément de la terre.
            C’est en ces mots que le Lion
            Parlait un jour au Moucheron.
            L’autre lui déclara la guerre.
Penses-tu, lui dit-il, que ton titre de Roi
            Me fasse peur ni me soucie ?
            Un Bœuf est plus puissant que toi,
            Je le mène à ma fantaisie.
            À peine il achevait ces mots
            Que lui-même il sonna la charge,
            Fut le Trompette et le Héros.
            Dans l’abord il se met au large,
            Puis prend son temps, fond sur le cou
            Du Lion, qu’il rend presque fou.
Le Quadrupède écume, et son œil étincelle ;
Il rugit, on se cache, on tremble à l’environ ;
            Et cette alarme universelle
            Est l’ouvrage d’un Moucheron.
Un avorton de Mouche en cent lieux le harcèle,
Tantôt pique l’échine, et tantôt le museau,
            Tantôt entre au fond du naseau.
La rage alors se trouve à son faîte montée.
L’invisible ennemi triomphe, et rit de voir
Qu’il n’est griffe ni dent en la bête irritée
Qui de la mettre en sang ne fasse son devoir.