Y en a marre de ceux qui en ont marre de la non-mixité
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… Dur dur d’être un militant anti sexiste quand on est un mec. Oui hein, on a beau faire des efforts, ces grincheuses de féministes sont toujours là pour jouer les troubles fêtes et imposer proposer des pratiques de non mixité !
Un peu de paternalisme…
Parce que les auteurs sont sympas, ils ne font pas que critiquer, ils nous donnent des conseils pour nous améliorer, chouette ! En début de texte, ils prennent quand même la peine de nous dire qu’il y a aussi des filles qui exercent des rapports de domination, et ce même au sein des réunions non-mixtes. Sans blague ?!? Mes illusions volent en éclat : toutes les nanas ne sont donc pas des gentilles filles bienveillantes les unes avec les autres ? Les nanas classistes/lesbophobes/transphobes/racistes… ça existe ? J’aurais pas cru tiens.
Mais le mieux c’est quand même vers la fin, quand ils reconnaissent, grands seigneurs, que la « non-mixité a des effets bénéfiques pour [nous] ». Comme ils ont bien réfléchi, ils savent qu’il y a des sujets plus faciles à aborder entre meufs, et dans cette perspective là, ils nous accordent le droit de nous réunir en non-mixité. « Mais pour le reste, non !La Non-Mixité n’est pas la réponse à tous [nos] problèmes. » Comme ils ne précisent pas dans quelle mesure les réunions non mixtes sont légitimes ou non, je dirais simplement que ces messieurs sont quand même culottés de prétendre nous expliquer comment nous devons lutter, quand nous avons le droit de nous auto organiser et quand ça n’est pas pertinent. Mais ça doit être pour notre bien, puisque le texte se termine sur une note positive, les auteurs nous donnent plein de pistes pour déjouer les logiques patriarcales du militantisme :
« Alors qu’est ce que vous attendez ? » Oui, c’est vrai ça, qu’est-ce qu’on attend ?
« Forcez la main ! Imposez des discussions et des réflexions sur les rapports de genre entre nous ! Prenez la parole ! » C’est tellement facile quand il faut crier plus fort que tout le monde pour être écoutée !
« Faites taire ces mecs qui parlent trop et ne laissent pas de place aux autres ! » Mais alors pourquoi tu ne te tais pas ?
« Envoyez chier ces connards qui vous paternalisent ou vous poussent au virilisme sur les chantiers ou autres activités ! » Le sexisme vient moins du fait qu’on nous pousserait au virilisme que de la tendance de certains militants à nous voir avant tout comme des meufs, et du coup à nous infantiliser, nous couper la parole, nous déconseiller les travaux de force ou les actions dangereuses…
« Rendez visible, ceux qui par leur comportement vous ont heurter, agresser !Et là je vous assure, vous en serez peut-être surprises, mais vous trouverez des gens qui vous soutiendront… des MECS ET DES FILLES ! » Eh bien, c’est marrant, mais la dernière fois qu’une camaradE (je dis une camaradE mais en fait je pense à plein de camaradEs) a rendu visible celui qui l’avait agressée, elle n’a pas trouvé tant de soutien que ça…
Les féministes, ces pleurnicheuses misandres…
Les auteurs de ce texte ne doivent pas parler souvent avec des féministes, ou alors ils ne les écoutent que d’une oreille peu attentive. D’abord, dire que les « adeptes de la non mixité » défendent « l’idée qu’une fille est dans tous les cas une dominée tandis qu’un mec est dans tous les cas un dominant », c’est extrêmement réducteur. Oui, dans les rapports de genre, un homme sera toujours en position de domination. Ce qui ne veut pas dire qu’il profite de cette position, mais qu’il le veuille ou non, qu’il en ait conscience ou pas, par rapport à sa camaradE il est en position de domination. La plupart des féministes n’accusent pas leurs camarades d’être en position de domination, mais de profiter de cette position, ou de ne pas vouloir y réfléchir. C’est quand même une nuance de taille : mais ça, les auteurs n’ont pas l’air de l’avoir compris car ils sont fatigués de voir que les féministes renvoient tous les mecs « à la même image, la même représentation, les mêmes attitudes dégueulasses de ce « mâle alpha » » dans laquelle ils ne se reconnaissent pas. Merci les gars de contribuer à la propagation du mythe de la féministe misandre qu’on essaie de combattre !
Au milieu du texte, les auteurs écrivent que « ce [qu’ils trouvent] tout aussi choquant, c’est que vous, chères adeptes de la non-mixité, semblez vous complaire dans ce statuts de dominées. Ce repli qu’on peut voir en ce moment dans tous les lieux collectifs en lutte (ZAD, Grange de Montabot, Rennes, Nantes, Brest…) vers la non-mixité en est la preuve. » Donc, si des espaces de non mixité au sein de milieux militants se multiplient, c’est parce que les femmes se complaisent dans leur malheur, et pas parce que le sexisme ambiant de ces milieux rend nécessaires des espaces de non mixité, justement pour s’émanciper collectivement de ce statut de dominées ? La non-mixité est complètement dépolitisée, à lire ce texte on a l’impression que les réunions non-mixtes sont de simples exutoires, on imagine déjà des groupes de nanas en train de soupirer sur leur dure condition de femmes au milieu de tous ces méchants hommes (bon d’accord j’exagère, mais pas vraiment en fait). C’est assez révélateur du sexisme ambiant dans les milieux militants-plus-radical-que-moi-tu-meurs, où on voudrait nous faire croire que des meufs qui se réunissent, ça ne peut pas être politique et ça ne peut pas être un outil de lutte intéressant.
L’hégémonie de la non-mixité et la culpabilisation des féministes
La non mixité apparaît comme totalitaire et incompatible avec d’autres actions en mixité. Vers la fin du texte, les auteurs écrivent que les questions de genre « méritent des combats, des luttes, de tous les jours… Mais pas comme ça, pas en non-mixité ! ». Peut-être que vous préférez la mixité. Soit dit en passant, c’est le cas de beaucoup de nanas. Les réunions non mixtes n’entravent en rien la possibilité d’organiser des actions en mixité ; ces deux modes d’organisation peuvent se compléter, selon les envies et les besoins de chacun-e. D’ailleurs, sur Nantes, il existe un super collectif anti sexiste qui est mixte, et il y a des projections féministes ouvertes à tous-tes régulièrement.
La non-mixité est un outil, qu’on a tout à fait le droit et raison d’utiliser. D’ailleurs, c’est pour certaines meufs la seule possibilité de se sentir à l’aise dans des espaces politiques. Rien que pour ça, on doit pouvoir discuter, lutter et mener des combats, comme ça, en non-mixité, tous les jours.
Mais dans la tête des auteurs, la non-mixité ne semble pas être une possibilité d’action parmi d’autres. En lisant leur texte on a l’impression que les réunions non mixtes prennent tout l’espace, que les meufs l’imposeraient à tous-tes, tout le temps et sans laisser d’autres possibilités d’actions. Il [leur] apparaît intolérable que vous [les adeptes de la non-mixité] rameniez partout vos pratiques, sans d’abord discuter de leur pourquoi, de leur nécessité et de leur utilité avec TOUS-TES celleux qui vivent dans ces lieux. ». Un peu plus haut, ils parlent de « la domination de la non-mixité dans le féminisme ». On ne doit pas vivre sur la même planète, parce que ces pratiques ne sont pas du tout majoritaires, elles sont très souvent contestées (par des mecs ET des meufs ; d’ailleurs la dernière fois qu’on a voulu organiser une réu en non mixité à B17 ça a fait quelques grosses vagues) et surtout, elles ne s’imposent à personne. Les meufs qui organisent des réunions non mixtes n’obligent personne à y venir, n’obligent pas les mecs à faire des réunions non mixtes de mecs et ne punissent pas les nanas qui n’y prennent pas part.
Et puis, cet amalgame entre non-mixité et ségrégation, franchement c’est foireux. Je cite : « Ce qui nous chagrine le plus, c’est que vous, camarades de lutte la plupart du temps, récréez exactement les mêmes logiques de ségrégations que le pouvoir et les classes dirigeantes vis-à-vis des pauvres, des immigrés et autres indésirables dont nous faisons également partie (parfois d’ailleurs dans plusieurs catégories). ». Pour information, la ségrégation dont tu parles c’est le fait de reléguer certaines catégories de la population (les immigréEs, les indésirablEs) dans des espaces d’habitation, de travail, de loisirs, assignés par les classes dominantes et dont ces populations ont du mal à sortir (parce qu’on leur interdit l’accès aux espaces occupés par les classes dominantes). Le fait qu’il y ait des espaces de non-mixité dans des lieux militants n’empêche personne d’aller et venir à sa guise dans ce lieu, à l’exception du lieu réservé à la non-mixité pour, dans la grande majorité des cas, un temps limité. Contrairement aux personnes ségréguées par l’état, les mecs qui ne peuvent pas aller dans des réunions non mixtes ne subissent pas d’atteinte à leurs droits, ni de discrimination dans tout le reste du milieu militant.
On en est déjà là à un stade assez élevé de la culpabilisation des féministes, mais ça empire à la fin du texte. On y lit que « Il y a pourtant pire que tout cela dans la non-mixité érigée en dogme. En créant cette division, vous vous coupez de nous, vous introduisez des fractures dans nos communautés de lutte, vous donnez à notre ennemi commun, le pouvoir, un biais pour nous diviser, mais surtout vous ôtez toutes perspectives de dialogue et de discussions pour faire avancer les choses. ». Reprenons : non, on ne se « coupe pas » de vous, on crée un entre-soi, pour un temps limité. Et, comme je l’ai déjà écrit plus haut, on n’enlève aucune perspective de dialogue puisque la non-mixité à un moment et à un endroit n’empêche aucunement la mixité à d’autres moments et à d’autres endroits.
On n’introduit pas plus de fractures dans les « communautés de lutte », on essaie juste de se donner des armes pour combattre le sexisme, dans nos milieux militants et ailleurs. Mais peut-être que les auteurs sous entendent qu’en s’auto organisant contre le patriarcat, on met de côté la seule lutte légitime en ce bas monde, à savoir la *lutte des classes* (à prononcer solennellement et la main sur le cœur). Ou alors, les auteurs pensent qu’ils ne faut surtout pas questionner nos attitudes et celles de nos camarades de lutte, parce que la division, c’est la mort… Si le militantisme va mal, c’est bien à cause de ces chieuses de féministes qui veulent (parfois) s’organiser de leur côté.
Et puis, tout au long du texte, on peut lire des reproches adressées aux féministes qui reconnaissent pas à leur juste valeur les efforts que font les mecs anti sexistes : « On entend très peu dans vos discours la description du camarade, du copain, de l’ami, de celui qui lutte avec nous, de celui qui sait rendre service, prendre sur lui parfois, qui tente de partager ses savoirs et de les apprendre de vous, de celui qui, comme vous, à encore tant à apprendre, tant à réfléchir, tant à remettre en cause, tant à changer. ». Je rêve ou ils veulent des cookies pour ne pas être des gros cons sexistes ?? Un peu plus loin, quand ils accusent les féministes de mettre tous les militants dans le même panier, nos gentils auteurs nous mettent en garde : « Ne vous étonnez pas donc que certains se mettent à cultiver des rancœurs à vos égards… ». Est-ce que c’est une menace ? C’est vraiment chiant, cette manie de dire que si les gens sont sexistes, c’est parce qu’il y a des féministes qui ne sont pas assez gentilles avec les machos et qui veulent s’organiser sans eux. Ça me rappelle les fois où je me suis faite doublement insulter par un mec à qui je n’ai pas répondu gentiment quand il m’a dit qu’il me trouvait bonne et qu’il me baiserait bien.
Bref, tout ça pour dire que y en a marre des mecs qui se découvrent anti sexistes quand ils ne peuvent pas aller à une réunion parce qu’elle est non mixte. Y en a marre de voir la légitimité du féminisme tout le temps remise en question, alors que l’attitude machiste de certains militants n’est elle presque jamais questionnée. Y en a marre que les mecs passent leur temps à nous dire comment on devrait lutter contre notre oppression. S’il n’y avait qu’un slogan féministe à retenir ce serait celui-là : Patriarcat, ne me libère pas, je m’en charge !
merci pour ce texte, ça fait vraiment du bien de lire ça !
bouffons nous le nez entre antisexistes-le sexisme a de beaux jours devant lui!
Comment on dit “stalinienES” , la?
Signé: un mec (forcement! coupable par nature)
Ces féministes bourgeoises n’ont aucune conscience de classe. Leur radicalisme de salon non-mixte ne s’inscrit aucunement dans le cadre du renversement du Capital mais dans l’aménagement réformiste de celui-ci, ce qui rassure la démocratie bourgeoise patriarcale. Aucun danger que les choses changent avec ces dames.
A la lecture des écrits de Delphy, muse du féminisme bourgeois, on ne trouve aucune proposition remettant en cause l’économie capitaliste, la plus-value, le salariat, l’Etat et ses institutions, etc. Madame Delphy, radicalement stalinienne par ses propos, ne demande seulement qu’un peu plus de droits pour les femmes au sein de l’actuelle société, un peu plus de pouvoir pour celles-ci, y compris celui d’exploiter les prolétaires via le patronat… Rien de révolutionnaire, juste du parcellaire, du sexiste, du sectaire… Comment des libertaires peuvent-ils adhérer à ce tissu de conneries ?
J’ai caché un commentaire, je rappelle qu’ils sont la pour faire du complément d’information.
Si c’est une critique relativement constructive ok, mais si ce sont des commentaires qui ont la uniquement pour envenimer le débat merci d’aller voir ailleurs.
Merci de pas faire exactement du copié/collé des commentaires de l’autre article déja existant sur la non mixité,
Ce n’est ni plus ni moins que de la censure, très chèr-e modo. J’ai simplement exprimé mes doutes quant à la pertinence de republier un article sur le sujet (alors que les commentaires étaient visiblement amplement suffisants) justement dans le seul but de jeter de l’huile sur le feu.
Bref ne cherchez pas de prétextes fallacieux pour justifier votre censure, soyez honnêtes, ça permet un peu plus de clarté quant à vos méthodes.
“moi” et “prolo”, pourquoi vous m’accusez de féminisme bourgeois ? Parce que je n’ai pas parlé d’anticapitalisme dans mon texte ? C’était une réponse à un texte écrit par des mecs (ou un) qui critiquaient les pratiques non mixtes et j’avais envie de leur répondre. Leur texte ne parlait pas non plus d’anticapitalisme et personne ne les accuse d’être des bourgeois… Et quand un texte sur l’anticapitalisme ne fait pas mention du féminisme, personne ne vient dire que l’auteur du texte est un gros sexiste. Donc vraiment, je ne vois pas le rapport.
Et prolo, est-ce que j’ai parlé de Delphy dans mon texte ? Je ne crois pas. Justement j’ai essayé de faire un texte qui soit lisible pour tout le monde, sans référence crypto universitaires. Comme à peu près tous.tes les théoricienNes, Delphy a écrit plein de choses pertinentes, d’autres moins, mais j’ai pas envie de faire un débat là dessus;
Quant aux accusations de stalinisme, pardon ??? cite moi un passage de mon texte qui est stal. C’est marrant que vous soyez si prompts à me critiquer et à m’accuser d’autoritarisme et que vous ayez laissé passer ce texte : http://nantes.indymedia.org/article/27068 qui émane d’une orga autoritaire et stalinienne (le CCI).
Ensuite le “mec, donc forcément coupable”… je ne crois pas avoir écrit quelque chose de cet acabit là non plus. C’est vraiment chiant cette posture de victime que vous adoptez dès qu’on demande aux militants de se remettre un peu en question quand ils ont des comportements sexistes. Alors oui, avec des réactions comme les vôtres, le sexisme a de beaux jours devant lui et pas que chez les bourgeois.
Et enfin, Martek, je m’en fiche que tu doutes de la pertinence de republier un texte sur la non mixité. Si ça ne t’intéresse pas tu n’est pas obligé-e de le lire, si ?
Et du coup, je ne répondrai plus aux commentaires parce que j’estime que je n’ai pas à me justifier d’être féministe ni de revendiquer des espaces et des pratiques de non mixité que je n’impose à personne. Allez-vous faire foutre.
Il va falloir être plus clair sur en quoi cet article est hors charte, parce que c’est la seule raison des refus sur indymedia, or dire “il y en a déja un sur le sujet” ça suffit pas, sinon il y a un paquet de truc qu’on ne validerait pas.
Je rappelle aussi qu’indymedia c’est pas un forum, c’est pas un blog non plus et on n’est pas non plus impartiaux. Donc afin d’éviter tout ça, les commentaires qui n’apportent rien à l’article sont cachés (surtout quand on connait les thèmes qui font que ça part en insultes plus ou moins cachées assez rapidement).
Et sinon les commentaires à propos de la modération sont à faire sur la liste et pas en commentaire
Qu’est-ce que le CCI vient faire ici, je n’en sais rien ! Il n’est que je sache pas intervenu dans les commentaires ci-dessus !
D’autre part, quand on traite une organisation de « stalinienne », on essaie d’avoir un peu d’argument pour l’étayer. « L’auteurE de l’article » qui se permet dans son commentaire cette caractérisation 1) ne sait aucunement ce qu’est politiquement le stalinisme, et 2) n’est pas capable de dire en quoi le CCI serait stalinien, vu que de toute façon ce n’est pas le cas. C’est donc une tentative de dévier le débat, et elle est basée sur la calomnie et l’ignorance.
Quant à la notion « d’autoritaire » qui fait partie du vocabulaire anarchiste pour caractériser tout ce qui est marxiste, elle ne repose sur rien qui soit politique. C’est de l’enfumage, et ici une nouvelle tentative de dévier le débat.
Le texte et sa défense de la « non-mixité » en haut ont des puissants relents de stalinisme, parce qu’il sont d’inspiration bourgeoise ce qui serait suffisant, mais on peut détailler : la « non-mixité » part d’une logique d’exclusion basée sur l’identité, la personnalité, l’origine sociale ou, en l’occurrence, sexuelle des personnes que l’on veut exclure. Elle ne pose aucune base politique pour établir une frontière politique théorique basée sur ce qui est dit et établir des principes, des positions, un argumentaire ; elle se base sur le fait qu’on est un homme ou une femme, et c’est tout.
Les staliniens font LA MÊME CHOSE quand ils excluent des réunions politiques, des AG ou des groupes de discussions qu’ils contrôlent tous ceux qui ne sont pas « ouvriers » ou « de la boîte ». En Mai 68, il fallait montrer des mains abimées par le travail pour rentrer dans les lieux de discussion ouvriers dont ils contrôlaient l’entrée. Et combien de fois me suis-je entendu demander par les membres du PC, de la CGT, voire par les Trotskystes de LO qui sont de la même farine quel était mon boulot, pour savoir si j’étais ouvrier ou pas, et tâcher soit de me faire mettre dehors, soit de discréditer ce que je disais sur cette base !
Je rappellerais juste histoire de dire que Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht ont été en novembre 1918 refoulés du Conseil d’ouvriers et de soldats de Berlin par le parti Social-démocrate parce qu’ils n’étaient ni ouvriers, ni soldats !
Donc, la logique de la non-mixité est une logique d’exclusion basée sur l’origine sexuelle. C’est une logique bourgeoise copiée sur ce qu’ont toujours fait les stals. On arrête ici l’à-peu-près, c’est ça et rien d’autre. La tentative de justifier cette saloperie – pas d’autre mot, désolé, j’en ai marre des précautions oratoires – a d’ailleurs été justifiée « scientifiquement » par la dénommée Delphy, comme par hasard une ex-stalinienne pas bien défroquée, et cette « démonstration » est politiquement une escroquerie. Mais elle n’a fait qu’essayer d’établir théoriquement, de donner une assise théorique et économique à une pratique de division pure et simple.
Donc, au risque de me répéter, quand on part de qui on est socialement, sexuellement ou personnellement, pour discréditer ce qui est dit ou permettre de réduire au silence celui qui veut parler, c’est une pratique de stalinien. Mais si L’auteurE de l’article veut qu’on aille plus loin, on peut passer à une démonstration plus vaste : le XXe siècle regorge de pratiques du même genre, qui ont quand même mené à quelques massacres retentissants !
Et si L’auteurE de l’article a deux sous d’honnêteté politique, il serait bon qu’elle(il) comprenne une fois pour toutes que tous ceux qui bafouent le droit des femmes, qui les excluent ou les considèrent comme des sous-humains, Y COMPRIS DANS LES LIEUX POLITIQUE QU’ELLE(IL) FRÉQUENTE, cachent derrière des conceptions politiques inavouables et ne sont tout simplement pas dans le bon camp. Il serait donc bon de poser cela, non sur un terrain de division sexuelle, mais sur celui des conceptions politiques qu’il y a derrière. Elle(il) verrait alors que le problème ne se situe aucunement sur le terrain de la division sexuelle…
Qu’est-ce que le CCI vient faire dedans, je n’en sais rien mais j’avais envie de faire un parallèle. C’est marrant comme moi je n’ai pas le droit de digresser par contre toi et les autres commentateurs n’arrêtent pas de parler de Delphy (que je n’ai pas mentionnée, j’ai vérifié) et ça, ça ne pose pas de problèmes.
Alors ok le CCI n’est pas une orga stal, j’ai dit ça pour exagérer et me moquer ironiquement de ceux qui me traitent de stals sans non plus avancer d’arguments. En revanche, quand on lit les positions de base sur leur site, la CCI parle d’avant garde du prolétariat, de dictature du prolétariat, ce qui à moi me semble autoritaire (même si ça ne semble pas aussi buros que le stalinisme). Je n’ai même pas envie de répondre au reste de ton commentaire, parce que je n’ai pas envie de m’abaisser à un niveau d’attaque personnelle qui ne fera pas avancer le débat.
Juste, ce serait chouette si les gens.tes arrêtaient de me faire des procès d’intentions sans me connaître, et de me traiter à demi mots d’ignorante social traître juste parce qu’ils.elles ne sont pas d’accord avec moi. Et non je ne me pose pas en pauvre femme victime de tous ces hommes oppresseurs, juste en militante fatiguée de devoir toujours répéter les mêmes arguments à des gens qui ne les écouteront pas.
Je ne vois pas en quoi le désir de se retrouver en réunion non mixte soit un problème . Par contre ce qui est un problème c’est le rejet de l’autre ,et là de part et d’autre ,on est est en plein dedans !
Que face à des attitudes de domination de la part d’une majorité de mecs certaines féministes rejettent les mecs a priori sans même les connaitre c’est un peu désespérant pour l’avenir …Il y a en effet dans les milieux militants ,des machos et inévitablement de la domination , mais il n’y a pas que des machos et de la domination …Enfin je crois …
Et puis, si je suis à un moment donné dans une attitude de domination ,vu que je suis un mec et que ça va forcément m’arriver ,hé bien je suis prêt à l’entendre et à revoir mon fonctionnement mais encore faut il que celà puisse se passer et que je ne me fasse pas jeter …
En conclusion ,il a un un sacré bout de chemin à faire pour se renconter mais encore faut il en avoir le désir .
J’ai quand même le sentiment que la régression est passée par là et que “le bout de chemin” s’est comme qui dirait rallongé depuis les 30 dernière années …
Allez ,ne désespérons pas ,il y a encore plein de moments fantastiques à vivre ENSEMBLE
Il faut éviter de confondre deux plans : je ne fais aucun procès d’intention, je ne caractérise personne – de façon personnelle – de ceci ou de cela. Ma réponse est politique, et la question n’est pas d’être d’accord avec quelqu’un ou quelqu’une : nous sommes dans le domaine des idées. Et quant à me répondre à un « niveau d’attaque personnelle », c’est justement là qu’est le problème.
Je m’attaque aux IDÉES, et quand je dis au texte que sa logique est stalinienne, je n’accuse pas son auteur d’avoir massacré les révolutionnaires bolcheviks au cours des grands procès. Je dis simplement qu’il a la même logique que celle des assassins en question, et on a vu ce que ça a donné ; c’est à ça que sert la connaissance de l’histoire ; il faut donc réfléchir à changer d’optique, ou à se placer dans une réflexion différente.
C’est pourquoi je suis totalement indifférent à qui me répond, homme ou femme, appartenant à une organisation ou pas. Ce qui compte, c’est ce que mon interlocuteur/trice me dit. Et me dire qu’on ne peut pas me répondre autrement qu’en m’attaquant personnellement, c’est signaler son impuissance à démentir ce que j’ai écrit, rien de plus. Je ne considère pas cela comme une victoire ; ce qui est bien, c’est de réfléchir. Personnellement, il y a encore peu, j’aurais rangé le discours féministe dans la catégorie petite-bourgeoisie frustrée de ne pas faire partie de la grande ; en lisant et discutant sur Indymedia et ailleurs, je suis obligé de constater que ça ne peut pas être que ça, et que les revendications féministes, dans leur volonté d’émancipation et d’égalité, sont autre chose que ce que j’en pensais sans y réfléchir, en étant complètement schématique sans comprendre la période et ce qu’elle implique pour les femmes.
Mais la non-mixité m’a toujours apparue choquante, d’une part parce que le mouvement social ne la revendique aucunement, ensuite parce que, comme je le soutiens, c’est une exclusion de fait sur la base de ce que nous sommes et pas de ce que nous pensons. Et là, il y a de dangereux précédents.
Juste un petit mot sur « la dictature du prolétariat » ; Engels répondait aux anarchistes : regardez la Commune de Paris, c’est ça, la dictature du prolétariat. Je suis entièrement d’accord avec lui, et je pense que c’est ce que le CCI répondrait.
D’abord, merci pour cet article, je pense qu’on est un certain nombre de féministes à avoir eu envie d’écrire une réponse au texte qui condamne la non-mixité paru il y a peu.
Je suis très en colère des arguments des détracteur/ices de la on-mixité. Se faire traiter de stal parce que nous vivons des espaces/temps non-mixtes n’est rien d’autre que de la malhonnêteté intellectuelle, et c’est la pire mauvaise fois que je n’ai jamais lu. Il en va de même lorsque l’on nous traite de bourgeoise ou de contre-révolutionnaires.
Les femmes/gouines/trans qui pratiquent la non-mixité ont besoin de ses espaces là pour s’organiser, réfléchir, s’émanciper et nous n’avons de leçons à recevoir de personne sur les moyens de lutte et d’organisation que nous choisissons.
Sur la question de l’exclusion, c’est assez atterrant… les femmes (commes d’autres oppriméEs) sont exclues, de fait, d’un certain nombre d’espaces. Pourtant les détracteur/ices de la non-mixité ne publient pas de texte pour dénoncer cela ! Cela donne l’impression que la non-mixité de fait est quelque chose de complètement acceptable, mais la non-mixité choisie et utilisée comme un outil politique pour notre émancipation n’est pas acceptable !!!
J’éprouve une certaine lassitude à devoir sans cesse justifier cette pratique, et je trouve que les personnes qui crachent sur les féministes qui la défendent feraient mieux de passer leur temps à combattre de réelles injustices. Ah oui, parce que j’oubliais de le dire : peut etre (et cela n’est meme pas sur) que si l’on vivait dans une société égalitaire on aurait pas besoin de cet outil. Le fait est que l’on vit dans une société pleine d’oppressions, et que la domination masculine, le patriarcat et l’hétéro-normalité (et j’en passe) en font partie… si cela vous dérange tant c’est peut etre parce que cela vous renvoie à vos propres pratiques de dominants et que vous avez peur que notre émancipation vous fasse perdre vos privillèges ?
Je retiens juste une remarque du commentaire précédent, qui est je trouve juste : dire qu’il n’y a que trop peu de textes et de prises de positions pour défendre la place des femmes dans les luttes est me semble-t-il vrai. Mais lorsque le commentaire précédent nous dit que « les femmes (commes d’autres oppriméEs) sont exclues, de fait, d’un certain nombre d’espaces », j’aimerais savoir de quoi il s’agit. Parce que le problème est peut-être plus les « espaces » en question que le fait de ne pouvoir y entrer et y parler ! Et j’aimerais savoir ce que le fait de reproduire le phénomène à l’envers peut bien arranger dans l’affaire et en quoi ça peut faire progresser quelque cause que ce soit, à part la division artificielle que cela provoque.
Juste pour faire une nuance, je ne traite pas les partisanes de la « non-mixité » de stals, je leur dit que la « non-mixité » EST une PRATIQUE de stals, et ce n’est pas la même chose. Et le commentaire précédent n’apporte aucun argument pour démentir cette assertion…
Les espaces non-mixtes de fait, c’est par exemple les bars le soir, la rue (le soir aussi), le devant des scènes pendant les concerts punk/rock, certains espaces de pratiques d’activités dites “masculines” ou dites “féminines”, certaines filières à l’école, certaines professions, mais aussi certains espaces militants ou certains types d’actions… Il y a des tas d’exemples…Ce ne sont pas forcément des lieux où les femmes, gouines, trans, homos, sont explicitement excluEs, mais ce sont tout un tas de mécanisme qui crée cette exclusion. Là, bizarrement, les détracteurs de la non-mixité choisie ne mettent pas autant d’énergie à combattre ces exclusions…
Le fait de choisir la non-mixité dans des espaces et/ou à des moments, ce n’est pas du tout la reproduction de ces phénomènes. Un des objectif est notamment de mieux vivre les espaces en mixité. Je crois qu’il y a suffisamment d’écrits sur le sujet pour que l’on ait pas à passer notre temps à nous en expliquer. Comme cela a déjà été dit, il ne s’agit pas là d’une fin en soi (sinon on s’y prendrait autrement…), mais bien d’un moyen.
Rhâ j’avais dit que j’arrêtais de me justifier mais tant pis, pas envie de laisser le dernier mot à VSGCI : si personne n’a démenti le fait que la non mixité était une pratique de stal, ça ne veut pas dire que tu as raison.
Si je te résume : non-mixité = exclusion de personnes sur la base de leur identité sexuelle = la même chose que les stals qui excluaient celleux qui n’étaient pas ouvriers en 68 = bourgeoisie stalinienne.
Deux choses :
1) la non-mixité n’est PAS UNE PRATIQUE D’EXCLUSION (faudra-t-il le répéter mille fois ?)
Non mixité = recherche d’un entre soi pour créer de la SOLIDARITE partager du vécu et mieux vivre les temps en mixité.
2) quant aux pratiques de LO, la CGT et consors, elles me paraissent excluantes vu de l’extérieur. mais en même temps, si le but est de créer une lutte d’ouvrier-es autonomes, quoi de plus normal que d’en exclure celleux qui ne sont pas ouvrier-es ? (je ne parle pas de TOI, je ne connais pas ton statut professionnel et je m’en fous, j’essaie juste de replacer dans le contexte). Si on me ferme la porte de l’AG d’une usine en grève au motif que je suis étudiante et que je n’ai jamais touché à une chaîne de production, est-ce que tu me consoleras si je viens chouiner ? “Bouuh c’est tellement dur d’avoir un capital culturel !”
l’exemple de VSGCI ne tient meme pas la route, sauf s’il était patron au moment où il se pointait aux AG des ouvrièrEs… du coup je vois pas bien le rapport avec les stals…
je trouve en effet que les mecs qui crient au sexisme quand il y a des réunion non-mixtes c’est comme si les patrons criaient à la discrimination lorsque les ouvriers se réunissent entre eux…
en tout cas toutes ces attaques anti-fémisistes ça donne bien envie de faire une réunion non-mixte pour en causer !!!
“Du vivant des grands révolutionnaires, les classes d’oppresseurs les récompensent par d’incessantes persécutions; elles accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies. Après leur mort, on essaie d’en faire des icônes inoffensives, de les canoniser pour ainsi dire, d’entourer leur nom d’une certaine auréole afin de “consoler” les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine révolutionnaire de son contenu, on l’avilit et on en émousse le tranchant révolutionnaire” (Lénine : l’État et la Révolution).
Toutes les fractions de gauche du capital se sont efforcées de mettre sur pied une multitude d’associations de femmes qui ne servent qu’à dissoudre les ouvrières dans la masse des femmes “en général”, dans des luttes où les femmes de toutes les couches et classes sociales peuvent faire cause commune en tant que “femmes”, sans distinction de leurs intérêts de classe.
Ces féministes bourgeoises, au sein des luttes stériles, parcellaires et bourgeoises n’apportent rien au prolétariat, si ce n’est de noyer les femmes ,selon la bonne vieille méthode stalinienne sexiste, sectaire et catégorielle, dans le vaste champ de la division.
Madame Delphy est une spécialiste en ce domaine et diffuse une idéologie nauséabonde et stalinienne qui n’est plus à démontrer.
Bah, laisse tomber. C’est aussi bien de laisser le dernier mot à ces prétendus marxistes qui semblent n’avoir jamais dépassé le niveau des digest engelso-léninistes, et dont les couilles sortent du slip mental par tous les bouts. Ils se discréditent autant par leur inculture politique crasse et acritique que par leur mauvaise foi envahissante. Je crois que j’ai rarement autant rigolé, autant comme féministe que comme marxienne !
Un lock temporaire exceptionnel de 48h a été décidé : le temps que les esprits se calment.
Ensuite, tout commentaire qui n’apportera pas un véritable complément d’information préci et construit sera refusé vu que beaucoup de choses ont déjà été dites entre les deux articles…
Ca serait bien aussi de se rappeler qu’indymedia est un outil émancipateur pour des luttes dont l’anti-sexisme fait totallement partie, c’est un des pilliers de la charte. Et de ne pas se transformer en presque troll à force de tenir des arguments épineux et arc-boutés sans jamais remettre en question ses propres pratiques de lutte quand à la place de la femme… Clairement, il nous semble qu’à ce niveau, tout a été dit, expliqué, et qu’il n’est pas la peine d’en rajouter : plus personne n’a envie de rejoindre ces pratiques, rassurez-vous, vous les avez parfaitement desservies, merci.
Pensées émues à Rosa, Louise et tant d’autres…
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