Angers : chez subway saint-serge, l’homophobie fait encore rire..!
Catégorie : Local
Thèmes : Racisme
Lieux : Angers
En tant que syndicat étudiant, cet acte nous interpelle directement : le Subway Saint-Serge étant situé en pleine zone universitaire, à proximité immédiate du campus Saint-serge et de nombreuses résidences universitaires, cet établissement est fréquenté par de nombreux/ses étudiant-es. Cette affiche homophobe, présente dans un espace que nous fréquentons quotidiennement, nous choque profondément !
Solidaires Étudiant Angers (ex SUD Étudiant) se permet de faire un rappel juridique à cette personne, qui semble dénuée de toute connaissance du droit. Le refus de servir les couples homosexuels constitue une discrimination liée à l’orientation sexuelle, qui est visé à l’article 225-1 du code pénal : « toute discrimination en regard de l’orientation sexuelle est passible de 3 ans de prison et de 45 000 euros d’amendes ».
Malheureusement, ces « dérapage » sont devenus presque quotidiens, depuis que le débat sur le mariage pour tous a donné la parole à une certaine partie de la population, qui s’oppose viscéralement et violemment à l’égalité des droits, multipliant les déclarations homophobes, banalisant l’insupportable! Nous avons eu le droit à ces manifestant-es déclarant « que les homosexuels étaient contre nature », « que l’on pouvait, voir devait les soigner »; nous avons vu des député-e-s UMP, dans leur droite ligne du refus des évolutions sociétales, assimiler les enfants d’homosexuels à des terroristes en puissance, à faire le lien entre GPA/PMA et eugénisme et clonage. David Douillet, connu pour sa verve homophobe (« Tous les hommes sont misogynes, sauf les tapettes ») n’a rien trouvé de mieux que d’argumenter ses propos en citant un film Walt Disney… Ne parlons mêmes pas des évêques et de l’extrême-droite fondamentaliste qui a osé faire le lien entre mariage homosexuel et zoophilie, inceste et pédophilie.
Subway Saint Serge ne vient qu’ajouter un peu plus de haine, avec des propos blessants qui choquent une grande partie de la population angevine. Solidaires Étudiants Angers (ex SUD Étudiant Angers) demande à Subway de produire des excuses, de rendre des comptes et d’empêcher tout dérapage semblable à l’avenir.
Nous pensons que les organisations syndicales ont une responsabilité dans la lutte contre l’homophobie sur les lieux d’études et de travail. Solidaires Étudiants Angers rappelle son engagement contre les discriminations et pour l’égalité des droits. Parce que ces problèmes touchent aussi les universités et les étudiant-es, notre syndicat s’engage depuis de nombreuses années dans la lutte contre l’homophobie dans l’enseignement supérieur. Mais il reste du chemin à parcourir! L’enquête menée en milieu étudiant en 2011 par SOS homophobie révélait que 13% des personnes interrogées estimaient que l’homosexualité était « une orientation sexuelle déviante ». Nous rappelons également cette statistique effroyable: le taux de suicides des jeunes homosexuel-le-s est 5 fois plus élevés que chez les hétérosexuel-le-s.
Jamais Solidaires Etudiant Angers ne laissera se banaliser ces discours homophobes haineux qui incitent à créer une catégorie de « sous-citoyens », au seul motif de leur orientation sexuelle.
C’est un point de détail, mais je ne pense pas qu’il cherchait à faire de l’humour.
Pour moi, c’est plus un mec qui n’est pas d’accord avec le mariage pour tous, et qui en temps normal n’aurait rien dit parce qu’il allait de soi jusqu’ici que les couples gay et lesbiens ne s’affichent pas en public.
Là, avec le tapage médiatique, et la confiance que certains couples ont développé (j’ai l’impression que plus de potes LG osent se tenir par la main en public, s’embrasser dans la rue, etc), le patron du subway s’est senti légitime à exprimer son rejet, avec les moyens qu’il a à sa disposition, et en reprenant les arguments habituels des homophobes.
J’ai donc l’impression qu’il cherchait plutôt à se créer un espace sécurisé/sécurisant, qu’il peut contrôler (encore plus que d’habitude), surtout qu’il rajoute une pseudo barrière juridique et argumentative : je l’ai vachement senti comme une tentative de fin de débat, avant même qu’il ne commence, un moyen de faire en sorte que personne ne vienne l’emmerder, parce qu’il se serait déjà justifié, et qu’il aurait déjà expliqué pourquoi il fait ça.
En parallèle, je trouve ça assez révélateur de 2 trucs.
Les homophobes misent vraiment tout sur ce projet de loi, comme si avant sa ratification, la situation n’était pas considérée comme discriminante – ça me fait m’interroger sur le fait que quand on nie que quelque chose existe (l’exemple ici, ce sont les droits LGB, mais je crois que ça va jusqu’à nier l’existence même des LGBT), on refuse de s’y intéresser complètement. Là, ça me semble flagrant. Le mec est persuadé qu’il ne discrimine personne parce que la loi sur la mariage LG n’est pas passée, et qu’il ne s’était jamais penché sur la question avant le battage médiatique !
Le second point qui m’a fait tiquer, c’est de voir les mécanismes patronaux qui sont révélés derrière la situation.
Je pars du principe que c’est le patron qui a fait ça, parce que je vois mal un.e employé.e prendre la liberté de ce genre d’initiative (ça peut lui coûter son poste, aller contre les idées de son patron, ille ne sent pas l’autorité nécessaire…) alors j’en déduis que ça doit être le chef ou le sous-chef, quelqu’un.e avec un minimum d’autorité dans l’entreprise, qui n’a pas forcément à rendre des comptes à son supérieurs hiérarchique pour ce genre d’initiatives.
Cette situation je trouve que ça articule plusieurs choses : c’est fou à quel point la position hiérarchique donne l’impression que t’es au dessus de certains trucs, de pouvoir maîtriser un espace entier parce qu’il t’ « appartient » , que tu peux en définir les règles comme tu l’entends, et c’est pareil avec tes employé.es. Comme généralement, c’est à la maison que ça se passe, je trouve que ça illustre bien la place du patriarche, chef de la maison et de l’entreprise.
Sauf que du coup, ça amène la question de ce que ce patron-là attendait de ses employé.es.
Est-ce qu’il faisait de la discrimination à l’embauche ? Comment elleux, l’on vécu cette histoire, surtout qu’il devait bien y en avoir qui sont homo ? Est-ce qu’il a demandé à un.e employé.e de poser cette affiche ? En gros, à quel point il a pu faire jouer sa domination de patron aux gen.tes qui bossaient là-bas, autour de cette histoire.
Dans la relation avec les clients, aussi. Est-ce qu’il allait obliger les vendeurs à refuser de servir un couple LG ? Leur demander de les sortir du restau ?
Bref, ça me fait m’interroger sur les relations de pouvoir(s), intriqués aux mécanismes homophobes, qui sont en jeu dans cette histoire. Du coup, j’ai du mal à penser que cette phrase après l’astérisque, soit juste un trait d’humour, vu tout ce qu’il peut y avoir de sous-jacent.