Merci au rèseau rèsistons ensemble de nous avoir faits parvenir ce texte

From : Alain Barbier Sent : Sunday, February 22, 2004 6 :00 PM Subject : JUPPE à Troyes

Jeudi 12 février 2004, Juppé était en visite à Troyes, dans le cadre de la campagne électorale. Il s’agissait de sa première « sortie » depuis le verdict qui a condamné cet « honnête » homme. Il était accueilli par Baroin (député-maire UMP et vice-président de la chambre des dépités) et Menuel (tête de liste UMP aux régionales).

Lors de leur visite dans le centre ville, nous (quinze personnes) lui avons souhaité la malvenue, « armés » notamment d’une banderolle qui réclamait « des emplois fictifs pour les chômeurs » et en scandant bien fort cette revendication ainsi que d’autres slogans tels que : « libérez les sans papiers, enfermez Alain Juppé ». La surprise fut totale pour la bande de l’UMP en promenade et nous avons réussi à les irriter au point que Baroin est venu nous demander de cesser notre harcèlement au nom d’un respect mutuel dont il pensait pouvoir nous convaincre. Evidemment, nous l’avons fermement envoyé promener et avons continué notre manifestation bruyante et non violente. Les sbires de l’UMP ont de moins en moins apprécié et deux d’entre eux ont commis des violences : un copain giflé et un autre poussé violemment contre une voiture en stationnement.

Cela n’a fait que de nous motiver encore plus et nous avons persisté en suivant le cortège jusqu’à la Mairie dont ils ont fermé les grilles. Nous sommes donc restés devant les grilles fermées en continuant à scander nos revendications hostiles avant d’être repoussés par les forces de police (en tenue et en civil) deux fois plus nombreux que nous et, pour certains, très agressifs envers les plus jeunes d’entre nous (la jeunesse leur fait peur !). Néanmoins, nous avons pu rester à proximité du local de l’UMP où devait se rendre Juppé tout en continuant à crier nos slogans du début en y ajoutant celui-ci : « police partout, justice nulle part ».

La police nous a tenu à distance en nous suivant jusqu’au départ de la vedette du jour qui, nous l’apprendrons le lendemain dans la presse locale, a renoncé à sa visite à la médiathèque nouvellement construite. Le lendemain donc, le journal « L’est-Eclair » écrivait que Juppé avait été « violemment » pris à parti par une dizaine de chômeurs et reprenait les propos d’une candidate UMP aux cantonnales selon laquelle nous serions des gens d’AC ! Baroin, lui nous traitait d’anarcho-nihilistes et affirmait bien nous connaître puisque nous avions, selon lui, d’une part, »saccagé », « dégradé » (dans le journal « Libération-Champagne ») une salle de spectacle qu’il nous avait pourtant gentiment prêté et que, d’autre part, nous avions occupé, il ya peu, le bureau de Menuel en sa qualité de président de Troyes-habitat (bailleur social).

Le même Baroin allant même jusqu’à nous menacer d’engager des poursuites pour trouble à l’ordre public en affirmant que le temps de la fermeté était venu à notre égard. Naturellement, nous avons adressé un droit de réponse (en arguant notamment du fait que plusieurs d’entre nous figuraient sur les photos publiées) à ces deux journaux en indiquant que nous récusions totalement l’adjectif « violemment » puisque les seules violences étaient à mettre au compte du service d’ordre de l’UMP, en indiquant qu’il n’y avait pas que des chômeurs parmi nous, en précisant que nous n’étions pas des gens d’AC !, en soulignant que si par nihilistes Baroin entendait dire que nous ne croyons pas en lui et ses amis et bien qu’il avait parfaitement raison. Nous avons aussi tenu à dénoncé les accusations mensongères et diffamatoires (à l’égard de l’association « La CLAK » à laquelle plusieurs d’entre nous adhère) de Baroin selon lesquelles nous aurions saccagé/dégradé l’Espace Cité qu’il nous a retiré. Nous avons précisé également que l’occupation de Troyes-habitat avait été motivée par notre soutien à une jeune fille de 20 ans sans logement depuis deux ans en démentant avoir occupé le bureau de Menuel puisqu’à cette occasion seul l’espace accueil a été investi tout en soulignant que les manifestants du 12 février n’étaient pas tous les occupants du 22 janvier. Nous sommes aussi intervenu pour dénoncer ses menaces de poursuites judiciaires en faisant notamment référence à la liberté d’expression et en lui disant que ces propos ne nous font pas peur et qu’en tout cas, ils ne nous ferait pas taire.

Le droit de réponse n’a été publié que dans un seul journal à ce jour (« Libération-Champagne ») alors même que le directeur de publication de ces deux quotidiens est la même personne puisque ces deux journaux appartiennent à un seul groupe de presse. Nous envisageons de porter plainte contre ce directeur de publication pour refus d’insertion du droit de réponse dans « L’est-Eclair » et nous souhaiterions avoir quelques infos sur cette procédure et savoir si un avocat est indispensable. Par ailleurs, nous envisageons (pour ceux des manifestants qui sont adhérents de « La CLAK ») de porter plainte contre Baroin pour diffamation et là encore nous aurions besoin de conseils. Enfin, il se peut que notre ami qui a été giflé porte plainte lui aussi et nous sommes aussi demandeurs sur la marche à suivre.

Comme l’UMP le craignait, nous espérons que notre initiative sera reprise par d’autres en d’autres lieux afin de pourrir un peu la vie de ceux qui nous la pourrissent tous les jours et nous continuons à exiger : « des emplois fictifs pour les chômeurs ». Salutations et merci d’avance à ceux, celles qui pourront nous aider dans nos actions en justice.

Réseau RESISTONS ENSEMBLE **************************************** + Pour consulter le site : http://resistons.lautre.net

Publié par: Anarcho Punk paris
lundi 23 février 2004