Déclaration historique de palestiniens et israéliens
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Déclaration historique de Palestiniens et Israéliens en soutien à la contestation sociale israélienne et à la lutte anti-coloniale
Lundi 5 septembre 2011
Quelque 20 partis politiques et mouvements sociaux des deux côtés de la Ligne verte ont publié une déclaration historique en soutien à la protestation sociale qui secoue actuellement Israël et son lien nécessaire avec la lutte contre l’occupation israélienne et les politiques coloniales.
Conférence d’Hébron de mai 2011, organisée conjointement par les partis de gauche d’Hébron, l’AIC et Tarabut-Hithabrut. Cette déclaration commune est l’une des activités ayant suivi le comité de pilotage et la conférence (Photo : Yousef Katalo pour l’AIC)
Ensemble pour mettre fin à l’occupation et au racisme, en soutien à la lutte du peuple palestinien pour parvenir à ses droits nationaux et contre l’oppression nationale et sociale
Même à la lumière des changements encourageants au Moyen-Orient, de la vague de protestations sociales et du réveil des luttes des peuples pour les libertés et le droit de vivre dans la dignité, le peuple palestinien vit encore sous le joug de l’occupation israélienne, en dépit de sa lutte opiniâtre et continue pour la liberté. La communauté internationale, pour sa part, démontre son impuissance et ne vient pas en aide à la lutte des Palestiniens pour la libération et la justice.
Les mouvements de protestation et les vents de changement qui soufflent dans le monde arabe ont suscité l’agitation à travers le monde parmi les demandeurs de liberté, en encourageant nombre d’entre eux à adopter le modèle de la lutte populaire.
Ces mouvements de protestation ont eu un impact profond sur les différents groupes en Israël, autant parmi les Juifs que les Palestiniens, et ont apporté une contribution importante à la montée du mouvement de protestation populaire en Israël pour la justice sociale. Motivés par notre aspiration à parvenir à une paix juste et équitable dans la région, une paix qui est vraiment essentielle pour les peuples de la région et peut contribuer à promouvoir la lutte pour la justice et le progrès pour tous, nous – forces sociales et politiques palestiniennes et israéliennes, représentants d’associations de femmes et de jeunes des deux côtés de la Ligne verte – insistons sur la nécessité d’une lutte commune, dans le but de libérer les peuples de la région du colonialisme et de l’hégémonie, en particulier celle du sionisme, en cessant l’occupation et l’agression de l’armée israélienne et en soutenant la juste lutte du peuple palestinien pour la réalisation de son droit à l’autodétermination conformément aux décisions de la communauté internationale.
Nous nous réjouissons de la libération de tous les peuples de la région de la dictature, de la tyrannie en place et de toutes les formes d’oppression nationale, sociale et économique.
Par conséquent, nous les signataires de ce document, insistons sur :
1. Nous soutenons l’initiative palestinienne de Septembre aux Nations Unies, l’organisation qui exerce la responsabilité d’établir les fondements de la paix au niveau international, afin d’exiger une pleine adhésion de la Palestine à l’ONU et la reconnaissance d’un Etat palestinien dans les frontières du 4 Juin 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, et afin de renforcer les efforts pour mettre fin à l’occupation des terres du peuple palestinien, en préservant le droit du peuple palestinien à s’opposer à l’occupation, et le droit au retour des réfugiés conformément à la résolution 194 des Nations Unies.
Dans ce contexte, nous soulignons que l’Organisation de libération palestinienne (OLP) est le représentant unique et légitime du peuple palestinien, tirant sa légitimité tant du peuple palestinien sur place qu’en exil et de la reconnaissance qu’il a reçue de la Ligue arabe et des Nations Unies. L’initiative de l’ONU est une étape légitime.
L’Organisation des Nations Unies doit s’acquitter de don devoir en mettant en œuvre sa responsabilité d’établir la paix et la justice au niveau international. C’est une étape qui renforce les droits du peuple palestinien et ne représente en rien une menace pour Israël, malgré les grands efforts du gouvernement israélien pour présenter cette étape au peuple israélien comme une déclaration de guerre ou nuisant à la légitimité de l’existence d’Israël.
2. Nous comprenons que l’une des principales raisons de la détresse sociale et économique des citoyens en Israël, en plus des politiques économiques capitalistes, est la continuation de l’occupation et les budgets de sécurité excessifs, que le gouvernement israélien cherche à justifier comme étant nécessaire pour défendre la sécurité des colonies d’une part, les frontières de l’Etat de l’autre. Nous pensons donc que la fin de l’occupation et l’établissement d’une paix juste et équitable sont essentiels pour une vie de paix et de bien-être.
Nous saluons la participation et l’intégration de la population palestinienne en Israël dans la protestation sociale. Ceci est une occasion importante de présenter aux différents groupes au sein de la société israélienne les détresses des Palestiniens et les injustices qui leur sont causées, afin que ces groupes puissent prendre leurs responsabilités dans la lutte contre les politiques de marginalisation et de discrimination permanente contre les Palestiniens en Israël, pour la fin de la confiscation des terres, la pleine égalité et la fin de l’occupation des terres palestiniennes qui ont été occupées en 1967.
Nous alertons encore contre les tentatives bien connues de la part du gouvernement d’occupation d’échapper à la crise, à ses crises internes et à la pression des mouvements de protestation, par une politique de la terreur qui pointe une menace extérieure : que ce soit par la présentation de l’appel palestinien à l’ONU comme un « danger » ou par des actions militaires, comme nous en avons été témoins ces derniers jours à la lumière de la sévère escalade sanglante contre le peuple palestinien à Gaza.
3. Nous reconnaissons le droit du peuple palestinien, vivant sous occupation, à faire usage de toutes les formes légitimes de résistance en conformité avec les normes internationales pour l’éradication des occupants de sa terre et pour l’autodétermination. Dans ce contexte, nous soulignons l’importance de la lutte populaire commune des Palestiniens et des Israéliens. Une lutte populaire commune est l’un des principes directeurs centraux de la lutte contre l’occupation, les colonies, le racisme, le colonialisme, contre les politiques d’exclusion, d’affaiblissement, d’appauvrissement et de ségrégation raciste à l’intérieur d’Israël.
Septembre 2011
Signataires : Les partis politiques, organisations sociales et de jeunes militants femmes et hommes palestiniens et israéliens (par ordre alphabétique)
Association of Palestinian Democratic Youth (Palestine)
Association of Progressive Students (Palestine)
Democratic Front for the Liberation of Palestine (Palestine)
Democratic Front for Peace and Equality (Israel)
Democratic Teachers’ Union (Palestine)
Democratic Union of Professionals in Palestine (Palestine)
Democratic Women’s Movement in Israel (Israël)
Israeli Communist Party (Israël)
National Campaign for Return of the Bodies of Arab and Palestinian Martyrs Captured by the Israeli Government (Palestine)
Palestinian People’s Party (Palestine)
Popular Campaign for the Boycott of Israeli Products (Palestine)
Progressive Workers’ Union (Palestine)
Tarabut-Hithabrut – Arab-Jewish Movement for Social and Political Change (Israël)
The Alternative Information Center (Palestine/Israël)
Union of Palestinian Farmers’ Unions (Palestine)
Union of One World for Justice (Palestine)
Union of Palestinian Working Women (Palestine)
Workers’ Unity Bloc (Palestine)
Source : « Historic Declaration by Palestinians, Israelis in Support of Israeli Social Protest, Anti-Colonial Struggle »
http://www.alternativenews.org/english/index.php/topics…ggle-
Traduction : MA pour la CCIPPP
Histoire de faire de la prévention: on évite les commentaires hargneux de d’habitude sur cette contribution, ok ?
Mais qui donc pourrait être hargneux par rapport à cet article, sinon quelques fans du colonialisme et de l’occupation qui après avoir critiqué tous les mouvements d’indignés dans le monde, ont trouvé des vertus particulières à celui d’Israël, parce que refusant tout lien avec une quelconque remise en question de l’occupation et de l’apartheid ?
Le paternalisme sirupeux a de quoi faire gerber :
« Une des Israéliennes qui a pris part à ces discussions décrit ainsi les effets positifs (voir par exemple l’interview de Stav Shafir sur RT News) que celles-ci ont eu sur le développement de la conscience et de la solidarité [des Palestiniennes] : “Nos hôtesses, certaines religieusement voilées, écoutent attentivement l’histoire des jeunes juifs de la classe moyenne qui n’ont pas d’endroit pour vivre, pour étudier et pour travailler. Les tentes sont si nombreuses et si petites. Elles hochaient la tête de surprise, exprimant leur sympathie et peut être même un certain plaisir à mesure que s’exprimaient de nouvelles possibilités de solidarité. »
Espérons qu’à Gaza un vaste mouvement de solidarité a pu s’exprimer sur les conditions de vie inhumaines à Tel Aviv. Ecoutons plutôt ce qu’en disent les Palestiniens :
Abir Kopty : Tel Aviv, tente 1948
Si vous êtes Palestinien, vous aurez du mal pour trouver quelque chose à quoi vous identifier dans le village de tentes sur le boulevard Rothschild de Tel-Aviv, jusqu’à ce que vous parveniez à Tente 1948. Ma première virée là-bas a été il y a quelques jours, lorsque j’ai décidé me joindre à la Tente 1948. Le message central de la Tente 1948 est que la justice sociale devrait être pour tous. Elle rassemble les citoyens juifs et palestiniens qui croient en une souveraineté partagée dans un Etat pour tous ses citoyens.
Pour moi, comme Palestinienne, je ne me sens pas faire partie du mouvement du 14 juillet, et je ne suis pas là comme participante. Presque tous les coins de ce camp me rappellent que ce lieu ne veut pas de moi. Ma première virée dedans a été assez déprimante, j’ai trouvé pleins de drapeaux israéliens, un homme faisant un discours à des jeunes avec une vision sioniste sur ses souvenirs de la « guerre de 48 », un autre groupe avec des panneaux appelant à la libération de Gilad Shalit, un autre poussant des chants sionistes. Ce n’est sûrement pas un lieu où les 20 % de la population se sentiraient chez eux. Le lendemain, j’ai trouvé Ronen Shuval, d’Im Tirtzu, l’association d’extrême droite, faisant un exposé provocateur et haineux contre les associations de gauche et des droits humains. Les colons avaient déjà monté une tente et dansaient avec joie.
L’existence de Tente 1948 dans le camp est un défi vers les gens qui participent au mouvement du 14 juillet. Les premiers jours, la tente a été attaquée par un groupe de droite, qui a battu les militants de la tente et détruit son drapeau palestinien. Certains leaders du mouvement du 14 juillet ont dit clairement qu’avancer les questions centrales concernant la communauté palestinienne en Israël ou l’occupation ferait « perdre sa force » à la lutte. Ils ont souvent dit que la lutte est sociale, pas politique, comme s’il y avait une différence. Ils avaient peur de perdre des supporters s’ils appuyaient sur les questions palestiniennes.
La vérité, c’est que c’est vrai.
En vérité, c’est exactement ce qui pourrait aider Netanyahou ; s’il appuyait sur le bouton de la peur, recréait l’« ennemi » et reproduisait la « menace sécuritaire », il serait capable de faire taire le mouvement. Le problème n’est pas avec Netanyahou, ce n’est pas le premier leader israélien à faire appel à ça. Le problème principal, c’est que les Israéliens ne sont pas encore prêts à voir au-delà des murs qui les entourent.
Pourtant, il faut l’admettre, il se passe quelque chose, les Israéliens se réveillent. Il y a un développement ; les gens se rencontrent, discutent des questions. L’assemblée générale du camp a décidé vendredi qu’elle n’accepterait aucun message raciste parmi ses participants. Même à Tente 1948, beaucoup d’Israéliens sont venus, ont lu les tracts, écouté ce que représente Tente 1948 et discuté calmement. Peut-être, si j’étais une israélienne juive, je serais fière du mouvement du 14 juillet. Mais je ne suis pas juive, je ne suis pas sioniste, je suis palestinienne.
Je ne veux pas béatifier la réalité, ni cacher quoi que ce soit pour servir une « tactique » et je n’accepterai pas des miettes. Je veux parler de la justice historique, je veux parler de l’occupation, je veux parler de la discrimination et du racisme, je veux tout mettre sur la table, et je veux parler de cela au cœur de Tel-Aviv.
La justice sociale ne peut pas être divisée ou classifiée. Si ce n’est pas une justice pour tous y compris tous les Palestiniens, alors c’est une fausse justice, une justice d’élite ou une « justice pour juifs seulement » exactement à la manière dont fonctionne la démocratie israélienne « pour juifs seulement ». Le mouvement du 14 juillet est une grande occasion pour les Israéliens pour refuser à leur Etat de continuer à sombrer en un régime d’apartheid.
* Abir Kopti est une militante politique palestinienne et une analyste des media. Elle a été membre du Conseil municipal de Nazareth et porte-parole de Mossawa, the Advocacy Center for Palestinian-Arab Citizens in Israel. Ses travaux sont sur son site et sur Twitter à @abirkopty. Traduction : JPB-CCIPPP
source :
http://mondoweiss.net/2011/08/tent-1948.html#more-48846
http://www.protection-palestine.org/spip.php?article10945
« Michel Warschawski : Dans le jargon israélien, quand on dit « non politique », cela signifie sans exprimer de position sur le conflit israélo-arabe. »
Voir son interview à propos du mouvement social israélien et son « apolitisme ».
Cinq questions à Michel Warschawski sur le mouvement social
http://nantes.indymedia.org/article/24293
Le premier paragraphe du com qui suit le message du modo compte quelques lignes. Là dedans au moins 3 ou 4 affirmations, mais rien, même pas un lien, pour prouver ce qui est avancé. J’ai pas été plus loin…
Par contre vu que dès le début c’est infondé, non étayé, diffamatoire et basé sur des amalgames foireux, je comprends pas que ça reste en ligne. Et depuis bientôt deux semaines en plus.