MESSAGE A FAIRE CIRCULER AUSSI LARGEMENT ET URGEMMENT QUE POSSIBLE

Chèr-e-s ami-e-s,

Pour ce lundi 2 février au plus tard, les Ministres fédéraux belges de l’Environnement (Freya Van den Bossche) et de la Santé publique (Rudy Demotte) doivent adopter une décision quant à une demande introduite par la firme Bayer CropScience, visant à faire cultiver et à importer en Europe un colza chimérique (combinaison du génome de lignées de colza avec des gènes de bactéries).
La manipulation de ce colza par transgenèse répond à deux objectifs :
– le rendre tolérant à l’herbicide total « Liberty »,
pour permettre à Bayer d’accroître ses ventes de l’herbicide en question ;
– stériliser une des deux lignées parentales, pour
obtenir plus efficacement un colza « hybride » que seul Bayer sera en mesure de reproduire (procédé du « double Terminator »).

L’autorisation commerciale d’un tel colza signerait l’anéantissement de tout choix en matière agricole sur les territoires belge et européen. Les paysan-ne-s des Etats-Unis et du Canada en font aujourd’hui l’amère expérience.

C’est pourquoi nous vous proposons de manifester votre rejet de cette autorisation commerciale, en signant (voir fin du texte) et en adressant le courrier ci-dessous aux deux Ministres concerné-e-s. Greenpeace a également lancé une cyberaction à propos de ce colza. N’hésitez pas à la signer et à la renvoyer elle aussi
(http://act.greenpeace.org/ams/fr?a=1248&s=blue2).

Merci d’avance !

Le Collectif d’Action GénEthique (CAGE)

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Texte à adresser aux ministres :
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Concerne : Mon opposition à la demande de commercialisation du colza MS8 x RF3 de Bayer CropScience

A : – Madame Freya Van den Bossche, ministre de l’Environnement, de la Protection de la consommation et du Développement durable,
– Monsieur Rudy Demotte, ministre des Affaires sociales et de la
Santé publique

Ce 28 janvier, le Conseil Consultatif de Biosécurité a rendu public son avis sur la demande de la firme Bayer CropScience quant à la mise en culture commerciale, l’importation et les utilisations industrielles d’une chimère de colza (une combinaison du génome de lignées de colza avec des gènes de bactéries). Ce même document vous a été transmis, en vue de préparer la décision qui vous incombe sur la mise à l’abri ou l’exposition de la Belgique et de l’Europe aux conséquences prévues de la dissémination d’une telle chimère.
L’avis du Conseil de Biosécurité, s’il manifeste les dangers
environnementaux et les menaces que fait peser ce colza à la biodiversité des zones de culture, ne relève toutefois ni son caractère de
« Terminator » ni l’agression qu’il peut constituer pour la santé humaine et animale.

Permettez-moi dès lors par la présente de porter à votre connaissance les éléments suivants, omis ou seulement effleurés dans l’avis rendu par le Conseil de Biosécurité.

La construction génétique sur laquelle vous êtes amené-e à vous prononcer est :

1. Un colza porteur et propagateur d’un trait de stérilité (Terminator par transgenèse)

L’une des lignées parentales de colza que Bayer entend faire cultiver en Belgique, le type « MS8 » (pour « Male Sterility 8 »), a été manipulée afin de ne produire aucun pollen. La plante fabrique une enzyme (la barnase) qui stérilise ses organes reproducteurs mâles. Si ce procédé exclut la propagation de pollen génétiquement modifié de cette lignée, il garantit en revanche que, après fécondation des plantes MS8 par le pollen d’un autre colza, leurs semences intégreront le gène de cette enzyme stérilisatrice.
A la génération suivante, comme un quart du pollen émis contiendra le gène barnase, la stérilité mâle pourrait être transférée aussi bien aux cultures de colza non OGM qu’à des variétés sauvages apparentées. Selon la biologiste Mae-Wan Ho : « Cela pourrait sérieusement compromettre les performances agronomiques des cultures conventionnelles et provoquer l’extinction de variétés sauvages proches » (voir
www.i-sis.org.uk/CEDF.php).

2. Un colza destiné à la production industrielle d’ « hybrides »
(Terminator par dépression consanguine)

Bayer le reconnaît – mieux : il s’en vante -, « son » colza a surtout été modifié génétiquement pour faciliter la production « d’hybrides ». Mais ses semences ne sont « hybrides » qu’à l’issue d’un processus
d’appauvrissement forcé du patrimoine génétique du colza (végétal
naturellement hybride). Le but de cette manoeuvre est la fixation de lignées « matrices » aux caractéristiques maîtrisées par Bayer et par lui seul. Une fois croisées, ces lignées engendrent à l’infini des semences identiques, sources d’un colza dont la descendance est… dégénérée (voire stérile). Les agriculteur/ice/s doivent donc, s’ils veulent ressemer la même variété de colza, l’acheter chaque année aux semenciers que Bayer approvisionne.
Voilà le « problème » auquel s’attaque le colza génétiquement modifié soumis aujourd’hui à l’arbitrage de la Belgique : l’autonomie des
paysan-ne-s et la pratique fondatrice de l’agriculture depuis des
millénaires – le fait de conserver une partie de sa récolte pour la semer l’année suivante.

3. Un colza menaçant pour la santé humaine

L’enzyme stérilisateur que Bayer utilise pour parvenir à ses fins, la barnase, provient d’une bactérie du sol, le Bacillus amyloliquefaciens. A l’état naturel, cette bactérie produit une autre enzyme, qui désactive la barnase. Ici, l’enzyme barnase est isolée et dissociée de cet inhibiteur. Or, la barnase est connue pour être un poison cellulaire puissant. Les traces de barnase ont un effet toxique démontré sur les jeunes rats et sur les cellules humaines. Même si elle est exprimée à un faible niveau, cette enzyme pourrait se révéler toxique pour un grand nombre d’animaux mis en contact avec le colza et ses dérivés, tout comme pour l’être humain. Elle risque aussi de pénétrer dans l’alimentation humaine par l’intermédaire du miel (voir www.i-sis.org.uk/CEDF.php). Rappelons que le colza est, avec le tournesol, la culture que les abeilles fréquentent le plus massivement.

4. Un colza sans raison d’être agronomique

Au vu des objectifs affichés par Bayer CropScience lui-même (tolérance à un herbicide total et double stérilisation), il apparaît clairement que rien ne justifie l’introduction de ce colza chimérique en Belgique et en Europe : ni une demande des principaux et principales intéressé-e-s (les agriculteur/ice/s et les consommateur/ice/s) ni des considérations d’ordre agronomique ou productif. Soulignons que, même si l’on considère
l’éventuel apport d’un tel colza par le petit bout de la lorgnette, c’est-à-dire le seul critère du rendement, les résultats qu’il procure se révèlent à peine supérieurs à ceux d’un colza cultivé SANS herbicides, pour un prix imposé aux agriculteur/ice/s nettement plus élevé (voir les données d’une étude du programme européen FACTT –
www.regional.org.au/au/gcirc/4/575.htm – pourtant destinée au départ à exhiber les avantages des végétaux transgéniques…).

Joints aux phénomènes notables dont le Conseil de Biosécurité vous a fait part ce 28 janvier et qui relèvent non pas de risques mais bien de processus avérés et prévus (transferts de gènes, multi-tolérance,
co-existence impossible), ces éléments me conduisent à attendre de votre part une décision de refus claire et conséquente de la demande introduite par Bayer.

Veuillez recevoir, Madame la Ministre, Monsieur le ministre, l’assurance de mon entière vigilance.

Prénom :
Nom :
Adresse :

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Courrier à renvoyer aux 2 adresses suivantes :

secmin.vdb@health.fgov.be (Ministère de l’Environnement)

cabinet.demotte@minsoc.fed.be (Ministère de la Santé publique)

et en copie à :

byebyebayer@collectifs.net (Ligne d’alarme colza Terminator Bayer)