Révolte des peuples arabes réflexions de….
Catégorie : Global
Thèmes : Libérations nationales
Réflexions du compañero Fidel
LA DANSE MACABRE DU CYNISME
La politique de pillage imposée par les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN au Moyen-Orient est entrée en crise. Et cette crise est due, forcément, à la hausse des cours des céréales dont les retombées ont été plus fortes dans les pays arabes où la rareté de l’eau, les zones désertiques et la pauvreté du peuple généralisée contrastent avec les revenus très élevés des secteurs privilégiés liés aux énormes ressources pétrolières.
Alors que les prix des aliments ont triplé, les fortunes immobilières et les trésors de la minorité aristocratique se chiffrent à des billions de dollars.
Le monde arabe, de culture et de religion majoritairment musulmane, s’est en plus senti humilié par la mise en place, à feu et à sang, d’un État qui n’a respecté aucune des obligations élémentaires ayant présidé à sa création dans le cadre de l’ordre colonial qui existait à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et qui permit aux puissances victorieuses de fonder l’ONU et d’imposer les règles du jeu régissant le commerce et l’économie mondiaux.
La trahison de Anwar El-Sadat à Camp David a empêché l’existence de l’État arabe palestinien visé dans les accords de l’ONU de novembre 1947, si bien qu’Israël est devenu une forte puissance nucléaire alliée des États-Unis et de l’OTAN.
Le complexe militaro-industriel étasunien a livré des dizaines de milliards de dollars tous les ans à Israël et même aux États arabes que celui-ci soumettait et humiliait.
Le génie s’est échappé de la bouteille, et l’OTAN ne sait pas comment le contrôler.
Il va s’efforcer de tirer le plus gros profit des regrettables événements libyens. Nul n’est capable de savoir actuellement ce qu’il se passe dans ce pays. L’Empire a fait publier par ses médias toutes sortes de chiffres et de versions, jusqu’aux plus saugrenus, afin de semer le chaos et la désinformation.
De toute évidence, une guerre civile se déroule en Libye. Pourquoi et comment a-t-elle éclaté ? Qui en paiera les conséquences ? L’agence Reuters, se faisant l’écho d’une banque japonaise bien connue, la Nomura, a signalé que les cours du pétrole pourraient battre tous les records :
« « Si la Libye et l’Algérie arrêtaient leur production pétrolière, les cours pourraient dépasser 220 dollars le baril, et l’OPEP verrait réduite sa capacité inutilisée à 2,1 millions de barils par jour, similaire aux niveaux de la guerre du Golfe, et au record de 147 dollars le baril établi en 2008 », a affirmé la banque dans une note. »
Qui pourrait payer des prix pareils? Quelles en seraient les conséquences en pleine crise alimentaire ?
Les principaux leaders de l’OTAN jubilent. Le Premier ministre britannique, David Cameron – selon ANSA – « …a admis dans un discours au Koweït que les pays occidentaux avaient fait erreur d’avoir soutenu des gouvernements non démocratiques dans le monde arabe. » Félicitons-le du moins pour sa franchise.
Son collègue français Nicolas Sarkozy a déclaré : « La poursuite de la répression brutale et sanglante contre la population civile libyenne est répugnante. »
Le ministre italien des affaires étrangères, Franco Frattini, a jugé « crédible » la quantité de mille morts à Tripoli, et a parlé de « chiffres tragiques » et de « bain de sang ».
Selon Hillary Clinton, le « bain de sang » est « absolument inacceptable » et « doit cesser ».
Pour Ban Ki-moon, « le recours à la violence dans ce pays est absolument inacceptable… le Conseil de sécurité agira en accord avec les décisions de la communauté internationale… nous envisageons une série de variantes. »
En fait, ce qu’attend Ban Ki-moon, c’est qu’Obama dise le dernier mot.
Le président étasunien a parlé ce mercredi après-midi. Il a fait savoir que sa secrétaire d’Etat partirait en Europe afin de décider avec les alliés de l’OTAN des mesures à prendre. À le voir, on constatait qu’il ne voulait pas laisser filer l’occasion de se colleter avec le sénateur républicain d’extrême droite, John McCain, avec le sénateur pro-israélien du Connecticut, Joseph Lieberman, et avec les dirigeants du Tea Party, et de garantir son investiture par le Parti démocrate.
Les médias de l’Empire ont préparé le terrain en vue d’une action. Une intervention militaire en Libye n’aurait rien de surprenant, ce qui garantirait par ailleurs à l’Europe les presque deux millions de barils par jour de pétrole léger qu’elle importe, si des événements qui mettraient fin au leadership ou à la vie de Kadhafi n’intervenaient pas avant.
De toute façon, le rôle d’Obama est plutôt compliqué. Comment réagira le monde arabe et musulman si une telle équipée faisait couler à flot le sang libyen ? La vague révolutionnaire déclenchée en Égypte freinera-t-elle une intervention de l’OTAN en Libye ?
L’invasion de l’Iraq déclenchée par Bush sous de faux prétexte – mission remplie ! s’était-il exclamé – a coûté la vie à plus d’un million d’Arabes innocents.
Nul dans le monde n’acceptera jamais la mort de civils innocents, en Libye ou ailleurs. Je me demande : les États-Unis et l’OTAN appliqueront-ils un jour ce même principe aux civils désarmés que leurs drones et leurs soldats tuent tous les jours en Afghanistan et au Pakistan ?
C’est vraiment la danse macabre du cynisme !
Fidel Castro Ruz
Le 23 février 2011, 19 h 42
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Solidarité avec les peuples arabes en lutte !
Pour la Paix, les Droits sociaux et la Liberté !
Contre la compromission de l’Etat Français, de l’U€,
des sionistes et des U$A, avec les dictateurs et les voleurs !
Nous sommes tous des égyptiens, des tunisiens, des algériens, des jordaniens, des marocains, des libyens… ! Mais aussi des afghans et des irakiens !
Après les tunisiens, le peuple héroïque égyptien a abattu le régime despotique d’Hosni Moubarak, dont la police avait tiré sur les foules mobilisées contre la dictature qui les privait de droits et de pain.
Les Égyptiens, comme les Tunisiens, les algériens et aujourd’hui les bahreïnis et les libyens… ne veulent plus des dictatures policières et tortionnaires corrompues qui ont accumulées des fortunes indécentes en réduisant leurs peuples à la misère. Des fortunes bâties par la corruption distillée par les multinationales occidentales. Des fortunes accumulées grâce à la complicité silencieuse mais active des gouvernements impérialistes, néo-colonialistes et sionistes de la zone européenne et moyenne orientale et des nord-américains…
Qui ne se sent pas concerné directement par ces révoltes qui ont pour origines les inégalités sociales, le chômage et la misère produits par le système financier mondialisé et la soif du pétrole et ses dérivés ?
Qui ne se sent pas concerné par ces répressions meurtrières, militaires et policières que ces populations, lasses des brimades, affrontent et ont affronté avec courage et détermination depuis des semaines ?
Le gouvernement, l’Etat français, les parlementaires ont mis trop de temps à mettre un terme aux ventes d’armes à l’Egypte et à Bahreïn, et les liens et compromissions honteuses avec ces dictatures continuent.
Quelles soient vendues dans les dictatures égyptienne, tunisienne, jordanienne, saoudienne, qatari, bahreïni …. les armes de guerre et de répression françaises ont tué et blessé des civils en lutte pour la liberté, et contre la misère terrible qui les accable.
Vendre des armes aux tyrans, c’est renforcer les haines, c’est casser les liens qui nous unissent historiquement avec les peuples de la zone méditerranéenne et proche orientale. Et le gouvernement marocain n’a pas hésité à se doter de matériel de répressions israélien.
Les travailleurs de ces pays ne veulent plus subir les diktats occidentaux et veulent être libres de décider de leur avenir, ils veulent des droits et la sécurité collective de vivre décemment de leur travail… ils veulent manger à leur faim !
Le projet d’Union pour la Méditerranée, qui a associé Sarkozy, Ben Ali, Mohamed VI, Kadhafi, Moubarak, n’est qu’une machine à broyer les peuples et à organiser l’oppression et l’exploitation au profit des prédateurs du système capitaliste ou national-bourgeois. C’est aussi un parjure de la bourgeoisie et de l’aristocratie arabe qui a permis de maintenir l’encerclement criminel de Gaza et la colonisation des terres du peuple palestinien.
Le véritable projet progressiste serait une Union des Peuples méditerranéens fondée sur les libertés publiques, les droits humains, la démocratie et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes avec une juste répartition des richesses produites et une souveraineté reconnue de la Palestine dans ses contours de 1948.
Les guerres de colonisation de l’Afghanistan, de l’Irak, les menaces sur l’Iran, la diabolisation de la religion musulmane, les bateaux de guerre occidentaux à quai dans les ports des pays arabes ou aux aguets dans les eaux territoriales, les diktats des pays occidentaux par le FMI et la BM… démontrent la mainmise des super puissances sur les peuples et sur leurs ressources et richesses des pays !
IL Y A UN VERITABLE DANGER DE GUERRE MONDIALE !
Soyons solidaires de ces peuples !
« Libérez- Les » 24 février 2011
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Alain Badiou, dans Le Monde 18/2
Tunisie, Egypte : quand un vent d’est balaie l’arrogance de l’Occident
court extrait
(…)
Nous ne voulons pas la guerre, mais nous n’en avons pas peur. On a partout parlé du calme pacifique des manifestations gigantesques, et on a lié ce calme à l’idéal de démocratie élective qu’on prêtait au mouvement. Constatons cependant qu’il y a eu des morts par centaines, et qu’il y en a encore chaque jour. Dans bien des cas, ces morts ont été des combattants et des martyrs de l’initiative, puis de la protection du mouvement lui-même. Les lieux politiques et symboliques du soulèvement ont dû être gardés au prix de combats féroces contre les miliciens et les polices des régimes menacés. Et là, qui a payé de sa personne, sinon les jeunes issus des populations les plus pauvres ? Que les « classes moyennes », dont notre inespérée Michèle Alliot-Marie a dit que l’aboutissement démocratique de la séquence en cours dépendait d’elles et d’elles seules, se souviennent qu’au moment crucial, la durée du soulèvement n’a été garantie que par l’engagement sans restriction de détachements populaires. La violence défensive est inévitable. Elle se poursuit du reste, dans des conditions difficiles, en Tunisie, après qu’on ait renvoyé à leur misère les jeunes activistes provinciaux.
Peut-on sérieusement penser que ces innombrables initiatives et ces sacrifices cruels n’ont pour but fondamental que de conduire les gens à « choisir » entre Souleiman et El Baradei, comme chez nous on se résigne piteusement à arbitrer entre MM. Sarkozy et Strauss-Kahn ? Telle serait l’unique leçon de ce splendide épisode ?
Non, mille fois non ! Les peuples tunisiens et égyptiens nous disent : se soulever, construire le lieu public du communisme de mouvement, le défendre par tous les moyens en y inventant les étapes successives de l’action, tel est le réel de la politique populaire d’émancipation. Il n’y a certes pas que les Etats des pays arabes qui soient anti-populaires et, sur le fond, élections ou pas, illégitimes. Quel qu’en soit le devenir, les soulèvements tunisiens et égyptiens ont une signification universelle. Ils prescrivent des possibilités neuves dont la valeur est internationale.
Alain Badiou, philosophe
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Jasmin, massacre et dignité
(2)
Par Nabil El-Haggar
Universitaire (et vice-président de l ‘AFPS59/62)
Les échos de la révolution égyptienne et tunisienne continuent à retentir dans le monde arabe, de la Lybie à l’extrême sud de l’Arabie. Après plus de quarante années de gestation et de fermentation politique et culturelle, les peuples arabes ont pris confiance en eux, ont fait tomber le mur de la peur et se sont « mis debout ».
Vont-ils totalement réussir à se débarrasser des dictatures militaires, des monarchies tribales et des oligarchies taillées sur pièces qui les soumettent depuis plus d’un siècle ? S’il est encore trop tôt pour répondre par l’affirmative, cela ne relève désormais plus de l’impossible !
Les dictateurs s’accrochent et espèrent museler le peuple en organisant quelques massacres au Yémen et à Bahreïn et un grand en Lybie! Ils fondent cet espoir sur le silence assourdissant d’un certain occident qui a peur d’une grande démocratie arabe.
Cinq cents cinquante Libyens ont été tués en trois jours, dont 250 bombardés par l’aviation. Pourquoi aucune réaction digne de ce nom n’est parvenue aux oreilles du Dictateur ? Parce que la Lybie a des accords avec l’Europe pour lutter contre l’immigration clandestine africaine. Parce que le régime libyen a monnayé sa « respectabilité » en acceptant de ne plus financer les organisations soupçonnées de terrorisme. Cela rappelle le silence devant le massacre bien plus dévastateur de plus de 2000 palestiniens bombardés à Gaza par la « démocratie » d’Israël, il y a deux ans.
Par ailleurs, les Etats-Unis d’Obama, après avoir rendu hommage à la démocratie naissante en Egypte et en Tunisie, posent leur veto à la résolution présentée par les Palestiniens à l’ONU condamnant le développement des colonies.
Autrement dit, en pleine révolution arabe, les Palestiniens n’ont pas droit à la démocratie ! Le symbole est énorme, Obama est petit.
Les conditions de la réussite
Il ne suffira pas de se débarrasser des dictateurs et de leurs régimes pour que la révolution arabe soit accomplie. Il faudra réussir la refondation de l’histoire arabe à partir des espoirs portés par la jeunesse initiatrice de cette révolution. Il faudra réussir la construction d’une démocratie véritable qui leur permettra de se débarrasser de toutes les anomalies qui empoisonnent les sociétés arabes depuis trop longtemps. Ce qui revient à mener la bataille culturelle, celle des valeurs et de l’acceptation de l’autre.
Cette réussite est la condition sine qua non pour que les sociétés arabes puissent enfin se retrouver autour d’un projet politique, social et culturel commun, qui recueille l’adhésion de tous les « Arabes, hommes et femmes » indépendamment des confessions, des religions, des tribus et des régions. Ce projet devra convaincre que seuls les concepts politiques porteurs de valeurs telles que citoyenneté et laïcité peuvent garantir une réelle démocratie et une égalité de tous en droits. Des valeurs sans lesquelles la démocratie n’est pas possible.
La révolution et la Palestine
Il incombera aussi à la révolution arabe de régler la question palestinienne !
Cette révolution sera en effet boiteuse tant que la question palestinienne, trop longtemps ignorée des gouvernements arabes actuels, n’aura pas trouvé une solution juste. Nous savons que ceci ne sera pas facile. Parlons-en prochainement.
« Halte aux massacres des populations en libye »
http://lille.indymedia.org/article24888.html
Le soutien au régimes soit-disant « anti-impérialistes » a donc fait son temps en milieu antisioniste. On ne va pas s’en plaindre. Mais qui seront les prochains désavoués ? Ahmadinejad, Chavez ?
Le point commun entre tous les textes présentés plus haut, c’est que TOUS nous disent que l’avenir des révoltes actuelles au Maghreb et en Arabie, c’est la « démocratie véritable ».
C’est vraiment là se moquer du monde ! Les révoltés se sont soulevés au départ contre la MISÈRE MATÉRIELLE à laquelle les contraint le capitalisme dans des pays qui n’ont pas connu un développement économique réellement suffisant pour intégrer la jeunesse et lui donner du travail. On est là dans des pays où les taux réels de chômage dépassent les 50 % !
Or, tant que les révoltés resteront sur ce terrain de défense de leurs intérêts ÉCONOMIQUES, leur bourgeoisie n’aura rien à leur offrir, rien à leur répondre ! La démocratie, plus ou moins factice, en tout cas la démocratie BOURGEOISE, elle est toujours capable de l’offrir, plus ou moins de façade, mais toujours avec l’État, la police, l’armée et comme disait Engels, « du plomb, de la mitraille et des prisons » derrière !
Donner du travail, à manger et des conditions de vie dignes, décentes, ça, par contre, la bourgeoisie ne le peut pas du fait de la faillite de son système économique. Et ce n’est pas la peine de nous ramener sur la table l’escroquerie du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », cet outil de division qui n’a jamais existé que dans la volonté de chaque bourgeoisie nationale d’exploiter tranquillement SES propres prolétaires sans être dérangée par les « étrangers » : le responsable de la situation, c’est le système capitaliste comme un tout et tous ceux qui le défendent !
Et avoir la « démocratie », un « projet progressiste véritable », la « dignité » et autres fadaises ne changera RIEN à la situation des exploités : le capitalisme reste, et il continuera à les réduire à une misère de plus en plus noire !
Alors, abattre la dictature, réaliser l’unité contre les assassins qui gouvernaient ces États sanguinaires, c’est une nouvelle extraordinaire. Mais c’est en se battant sur le terrain de leurs conditions de vie que les exploités et opprimés pourront réaliser ce qui fait peur réellement à la bourgeoisie du monde entier : l’unité avec les exploités et opprimés de tous les autres pays, et surtout des pays développés.
Le point commun entre tous les négationnistes, c’est de nier les crimes contre les peuples ou de les relativiser en renvoyant dos à dos les bourreaux et les victimes.
Que les peuples se révoltent et on voit arriver ici les idéologues professionnels nous vendre leurs théories à deux balles, commenter la lutte des AUTRES et expliquer ce que le « prolétariat » doit faire pour être sur la bonne voie (la leur).
Evidemment, quand on nous balance « l’escroquerie du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », on voit tout de suite de quel côté se situent ces braves gens : le rapport de forces étant ce qu’il est, il est évident que NIER tout droit à la résistance TANT QUE le prolétariat n’aura pas assimilé leur idéologie, c’est se placer délibérément dans le camp du plus fort, c’est-à-dire des dictatures et des impérialismes.
C’est là la position des donneurs de leçons professionnels, qu’ils ne manquent pas de nous rappeler par leurs commentaires chaque fois que des peuples se révoltent : Palestine, Tunisie, Egypte, Libye…
Malheureusement pour les révolutionnaires de papier, la réalité rattrape leurs théories, et ils auront du mal à expliquer à ceux qui supportent l’oppression que ce n’est qu’une illusion.
« Mais qui seront les prochains désavoués ? Ahmadinejad, Chavez ? »
Le premier commentaire donne tout de suite le ton : qu’y a-t-il d’important dans les révolutions du monde arabe ? Pour certains, c’est ARRIVER À FAIRE LE LIEN AVEC LES ENNEMIS DE L’OCCIDENT. Pour ça, ils ont dû attendre qu’on en arrive à la Libye, mais ils se rattrapent largement.
TOUS les Etats se sont compromis avec Kadhafi, malgré sa réputation passée de soutien de l’axe du Mal, et aujourd’hui il était devenu indispensable essentiellement à l’Occident. On le voit plus souvent s’afficher avec Sarkozy qu’avec Chavez.
Mais contre qui s’indigne-t-on en priorité ? Ça en dit long sur les motivations véritables. Que des acteurs absolument secondaires sur la scène mondiale fassent l’objet de cette indignation sélective démontre des choix politiques évidents qui ont amené à ce genre d’article :
L’Agence vénézuélienne d’information (AVN) et Castro soutiennent Kadhafi
https://nantes.indymedia.org/article/23106
Que des anars soient tombés dans le panneau aussi facilement en reproduisant cet article est navrant, et on se félicite que d’autres aient eu des réactions plus libertaires.
J’aime bien choquer le bourgeois : dénoncer le « droit des peuples » pour ce qu’il a toujours été, à savoir un mot d’ordre BOURGEOIS qui n’a rien à voir avec l’émancipation des exploités, est visiblement très choquant pour certains nationalistes, ce qui est logique : le soi-disant « droit des peuples » a TOUJOURS ÉTÉ un mot d’ordre nationaliste DE LA BOURGEOISIE, et au rayon des « révolutionnaires de papier », comme dit 16h34, il y a Rosa Luxemburg qui a toute sa vie dénoncé cette escroquerie !
La seule « résistance » révolutionnaire qui existe, c’est celle du prolétariat ! Toutes les soi-disant « résistances » que nous vante ici 16h34 sont des soutiens à une bourgeoisie ou une autre. Quant au « camp du plus fort », il est de toute façon celui de la bourgeoisie. Or c’est bien celui-là que 16h34 nous invite à rejoindre !
La dernière phrase de 16h34 est d’ailleurs très cocasse : « ceux qui supportent l’oppression » en Palestine – puisque c’est à eux qu’il pense ! – savent bien que ce n’est pas une illusion quand ils sont réprimés par le Hamas et le Fatah dès lors qu’ils veulent manifester leur solidarité aux révoltes du Maghreb ! Effectivement la réalité rattrape tout le monde : que pense 16h34 de ladite répression des manifestations de soutien aux révoltes d’Egypte, ou des grèves pour les salaires de 2006 en Palestine, exactement ? Les dénonce-t-il comme nombre de ses petits camarades ? Et soutient-il les bourgeois corrompus et obscurantistes du Hamas et du Fatah, qui mangeaient très bien quand leurs fonctionnaires crevaient de faim ?
Quant à l’idée que le prolétariat devrait « assimiler » quoi que ce soit, c’est une vision clairement stalinienne de la conscience de classe, en tout cas, ce n’est pas une vision marxiste ! Mais ça n’a rien d’étonnant : les méthodes de discussion de 16h34 ressemblant furieusement à celles des bourgeois staliniens (calomnies, amalgames crapuleux, insultes…, on en passe), il n’est pas surprenant que le peu d’arguments qu’il a sorte de là aussi !
L’ambition politique de BCBG-CI ne manque pas de profondeur, en effet : « J’aime bien choquer le bourgeois ». Voilà qui ne manquera pas de rassurer tous les révoltés de la terre qu’il classe dans cette catégorie. Au moins, on sait maintenant ce que les donneurs de leçons professionnels, qui ignorent le second degré, pensent des luttes des AUTRES.
Ils sont tellement imbus de leur idéologie prédigérée qu’ils ne prennent même pas la peine de lire les autres. Quelques mots clés suffisent pour déclencher leur logorrhée politique, et s’ils n’existent pas ils les inventent : je ne sais pas qui ils ont entendu parler du Fatah et du Hamas, mais c’est devenu leur argument choc, toujours à portée de main dans le tiroir-surprise.
Les révolutionnaires n’ont rien à cirer des partis politiques. Les antisionistes ont toujours dénoncé les collabos de l’occupant, il n’y a donc rien d’étonnant à voir l’AP réprimer les manifestations de soutien. Quant au Hamas de Cisjordanie, ses dirigeants sont tous emprisonnés, soit dans les prisons de l’occupant, soit dans celles de l’AP, ils auraient bien du mal à réprimer quoi que ce soit. A Gaza, où ils ont le pouvoir, on voit mal en quoi ils auraient intérêt à défendre le régime de Moubarak, allié d’Israël, qui participe au blocus de Gaza, et qui les a mis hors la loi ! Peut-être qu’ils font profil bas dans la crainte de représailles, tout au plus, mais par contre on voit l’intérêt pour certains de l’amplification du moindre bruit de chiottes pour leur propagande.
Naturellement, comme le CCI, qui nie l’occupation, l’apartheid et le nettoyage ethnique, a décrété et écrit que le Hamas était l’ennemi PRINCIPAL des Gazaouis, on comprend leur acharnement à monter en épingle cet ennemi de substitution pour continuer leur négationnisme concernant les crimes d’Israël.
Comme le ridicule ne tue pas un idéologue protégé par sa carapace de certitudes, parfois ont atteint des sommets, notamment en ce qui concerne les fameuses « grèves » palestiniennes :
« En septembre, des employés de la West Bank dans la Bande de Gaza ont mis sur pied des grèves et des manifestations pour exiger que le gouvernement du Hamas règle plusieurs mois de salaires impayés, suite au blocus des fonds internationaux par l’Etat israélien, rejoignant ainsi les revendications d’une bonne partie des 170 000 fonctionnaires en grève. »
On en rit encore : les bureaucrates du CCI qui croient que la West Bank est une banque de la bande de Gaza ! On voit tout de suite le sérieux de ces guides éclairés du prolétariat qui traduisent des mots non en fonction de leur sens, mais de l’usage de propagande qu’on peut en tirer !
Mais le reste n’est pas mal non plus : l’Etat raciste bloquant les fonds, on ne voit pas bien comment le Hamas, même s’il avait adhéré subitement aux conseils éclairés du CCI, pourrait les verser aux fonctionnaires ! En fait, les fonctionnaires auraient mieux fait de faire grève contre le CCI, qui n’a pas réussi malgré ses belles paroles à débloquer leurs salaires par la révolution internationale !
Avec de tels défenseurs de la révolution « internationale », les sionistes et les impérialistes du monde entier n’ont pas de souci à se faire !
« Peut-être qu’ils (le Hamas et l’Autorité palestinienne) font profil bas dans la crainte de représailles, tout au plus, mais par contre on voit l’intérêt pour certains de l’amplification du moindre bruit de chiottes pour leur propagande. »
C’est sûrement pour cela que de plus en plus de Palestiniens DÉNONCENT l’oppression qu’ils subissent de la part du Hamas comme de l’Autorité palestinienne ! En tout cas, voilà une explication dont on se souviendra ! Le « profil bas » en l’occurrence, c’est l’arrestation arbitraire de plusieurs manifestants, les coups et les insultes des flics du Hamas une fois arrivé au poste !
Quant à la répression de la grève de septembre 2006 à Gaza, toujours par le Hamas, on comprend que notre « antisioniste » « de Gauche » défenseur du « monde libre » (lisez toutes les dictatures anti-américaines de la planète !) s’appesantisse sur une très banale erreur de traduction du CCI, et pas sur le fond de son article : vu qu’il CONDAMNE ces grèves, il apparaîtrait pour un très banal défenseur de l’exploitation, du moment que ce sont des « résistants » staliniens ou obscurantistes qui en profitent !
Et ça se dit « révolté » et « libertaire » en soutenant des obscurantistes étatistes ! Quelle rigolade !
Les meilleures choses ayant une fin, on ne va pas s’amuser plus longtemps avec des théoriciens coincés qui n’ont même pas la notion de l’ironie ou du second degré, et qui ne savent même pas que le « Monde libre », l’axe du Bien, la pensée unique, c’est eux et les valeurs qu’ils défendent pour le compte des puissants de ce monde derrière un discours « révolutionnaire ».
Les véritables révolutionnaires ont d’autres combats et d’autres valeurs :
« Tunisie, Egypte, demain Libye, Bahrein, Yemen, voire Jordanie, Algérie, Maroc, Syrie, Oman, Iran…Cherchez les erreurs. Irak ? Koweit ? Dubaï ? Arabie saoudite ? Nenni, les puits de pétrole sont bien gardés. Palestine ? Les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza subissent depuis 44 ans une dictature militaire plus ancienne (le cadeau de la « seule démocratie du Moyen Orient ») que toutes les dictatures abattues à présent mais ceci n’apparaît pas du tout dans nos médias ! Pas plus que vous n’entendrez parler de l’extraordinaire soutien de la place Tahrir à la libération de la Palestine (http://www.youtube.com/watch?v=BLM3CswkfQw ), ni de la courageuse mobilisation des Palestiniens d’Hébron (http://fr.euronews.net/nocomment/2011/02/26/affrontemen…bron/ ) pour la réouverture de la rue Shuhada à l’occasion de la commémoration de la mort de 29 Palestiniens assassinés par le colon Baruch Goldstein en 1994. Une autre révolution pour abattre le pouvoir colonial israélien s’impose au Moyen-Orient. Sa réussite dépend de nous. »
(Bulletin Palestine, 1er mars 2011)
Je dois avouer que je peine à comprendre l’ironie des nationalistes, des défenseurs de toutes les dictatures pourvu qu’elles soient anti-américaines et de tous les staliniens et obscurantistes possibles…
Mais j’ai beaucoup apprécié la justification de la répression des manifs en Palestine par le Hamas et l’Autorité palestinienne, et je goûte avec délice l’argumentation bancale de cette répression étatique par notre « antisioniste ». Il n’a pas encore dit que les manifestants étaient payés par le Mossad, mais il le pense si fort qu’il va bien finir par l’écrire… Lui qui accuse tout le monde d’être du côté du manche – c’est le fond de son argumentaire – doit apprécier à sa valeur le fait de l’être à son tour…
dring dring!
La récréation est fini les enfant! On peut plus faire de commentaire! On se met en rang et on va en cours: aujourd’hui; l’autogestion!