Les dictateurs doivent être jugés ainsi que leurs complices occidentaux
Category: Global
Themes: Répression
Les dictateurs doivent être jugés ainsi que leurs complices occidentaux
Communiqué de l’Initiative Communiste-Ouvrière, 20 février 2011 :
Le jugement des Ben Ali, Moubarak, Ali Khamenei, Kadhafi, et autres dictateurs d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient est une exigence fondamentale pour la population de ces pays. Les familles, les proches, les ami(e)s de celles et ceux qui sont tombé(e)s sous les balles des forces de répression, celles et ceux qui ont été torturé(e)s, violé(e)s en prison, enfermé(e)s pour avoir oser dénoncer ces régimes, ont le droit à la justice. Avec les figures principales de ces régimes, devront aussi être jugés tous ceux qui ont été responsables des tueries, des massacres, de la répression pendant des décennies. Ce ne sont que de tels procès, publics, qui permettront à la fois de montrer que ce n’est pas qu’un dictateur mais tout son appareil d’Etat qui est brisé, et qui permettront aussi, aux victimes et à leurs proches, d’obtenir réparation, d’ouvrir les dossiers les plus noirs de ces régimes pour qu’enfin éclate la vérité.
Au fur et à mesure que se développent les révolutions au Maghreb et au Moyen-Orient, éclate aussi, au grand jour, les complicités occidentales et françaises de ces régimes assassins. On se souvient des propos de Michèle Aliot-Marie, ministre française de l’intérieur, qui, la veille du départ de Ben Ali, proposait d’aider la dictature à réprimer. On apprend qu’au Bahreïn, l’Etat français a formé et entrainé les forces de répression de cette dictature.
Ainsi un rapport parlementaire de février 2010 indiquait : « La coopération privilégiée établie depuis quatre ans avec la Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité a permis d’accompagner la professionnalisation des unités anti-émeute et d’améliorer la gestion des foules, dans un archipel où il n’est pas rare que les manifestations dégénèrent. ».
Le contrôle par l’armée de la place de la Perle à Manama jeudi 17 février a fait au moins quatre morts et 231 blessés. Vendredi 18 février, le Quai d’Orsay a annoncé que l’Etat français suspendait les exportations de matériel sécuritaire (lire répressif) vers la Libye et le Bahreïn
Voilà une manière élégante d’avouer que depuis des années voire des décennies, l’Etat français et les capitalistes de l’industrie de l’armement français arment ces deux dictatures. Dimanche 20 février, on annonçait des chiffres allant jusqu’à plus de 200 victimes de la répression des manifestations à Benghazi dans l’est de la Libye. Et il faut ajouter que dans toutes ces dictatures, la répression, les crimes et les tueries durent depuis l’instauration de ces régimes, et que l’Etat français et les capitalistes français qui les ont soutenus politiquement et militairement sont complices de tous ces crimes.
Les responsables politiques, économiques et militaires français, qu’ils soient de ce gouvernement ou des gouvernements précédents qui ont apporté leur aide, leur soutien et vendu leurs armes à ces régimes sanglants doivent être jugés pour complicité de crimes avec ces dictatures.
Jugés ?
Par qui ?
Selon quels principes juridiques ?
Et quelle est la définition de « dictateur », exactement ?