Reponse à « guerre au paradis » et « feral faun »
Catégorie : Global
Thèmes : Logement/squatResistances
Critique perso du texte de Faun. Juste, je ne me considère pas comme un anarcho-syndicaliste (ce n’est qu’un mot, et n’importe quel mouvement peut s’y référer), l’important étant le contenu et les actes, donc je prend cette attaque uniquement contre les idées sociales de l’anarchisme (dont l’anarcho-syndicalisme) par une personne non anarchiste.
Après la lecture du texte de chaz bufe, texte assez réaliste sur certaines mouvances post-modernes, les attaques émises par Faun sur ce texte sont comme des procès d’intentions, porté par une sacré dose de mauvaise ‘foi’ et d’un égo mal placé. Le texte de Feral Faun est faiblard (et ancien), mais une réfutation de ses dires peut quand même avoir de la valeur, puisque le texte a été traduit et publié dernièrement par certains et leur semble avoir de la valeur…
Le texte de Faun pose la thèse que l’anarcho-syndicalisme serait l’extension du projet libéral, du fait que « La bourgeoisie radicale » aurait les mêmes valeurs/mots/terminologies que « l’anarchosyndicalisme ». Il me semble pourtant que ce n’est pas la même terminologie qui permet de déterminer que l’un soit égal à l’autre. A priori, dans le texte, il y a nombre de termes non expliqués et non mis en relation avec les idées qu’il attaque, par exemple, il prend le terme libéral dans le sens (existant aux États-unis, suite au macarthisme) vague de « gauche » (social-démocratisme ou social-libéralisme?). De ce fait, il se permet de mélanger des mouvements qui ont quelques valeurs communes en apparence mais qui n’ont pas le même fond, les mêmes projets et n’ont donc pas les mêmes moyens, c’est donc la création fictive d’une confusion, et si on utilisait la même méthode d’analyse, on pourrait certainement en arriver à trouver chez Faun des positions naziophiles, et en rien d’anarchiste. Par exemple, les partisans de la « nature » (dont F. Faun semble en être) utilisent +/- les mêmes termes, ce n’est pas pour autant qu’ils aient les mêmes buts… bien que… pour prendre un exemple (un peu extrême certes, mais en prenant moins réactionnaire, on peut en arriver à la même conclusion), une partie des nazis ont mis en avant la « nature » ou d’autres thématiques proche du primitivisme, avec force, faut il en déduire que les primitivistes sont des nazis qui n’assument pas ? peut-être bien, ce qui expliquerait pourquoi ils rejettent, comme les nazis, les « libéraux » (gauche) et les anarcho-syndicalistes… on pourrait donc avec une telle méthode d’analyse en arriver à un article « Les racines nazis du primitivisme » (les nazis se composaient entre autres de bourgeois, d’aristos…), etc. Jean Giono en fit les frais… Une méthode préférable serait un texte « De l’intérêt d’apprécier à leur juste valeur les idées primitivistes » ou « De l’intérêt d’apprécier à leur juste valeur les idées anarcho-syndicalistes », ceci pour que cela soit un apport à l’anarchisme, mais certains préfèrent le mensonge à la vérité, et le mépris à la justesse.
Il utilise une citation d’un texte anarcho-syndicaliste et précise (pour prouver sa thèse) qu’en enlevant « mouvement ouvrier » et « classe des employeurs » à ce texte, il pourrait être similaire à un texte de la bourgeoisie radicale. On peut faire de même avec les nazis et Faun, en enlevant le nécessaire pour arranger le décor. Donc revendiquer la liberté, l’égalité, l’absence d’exploitation et d’autoritarisme lui fait bizzarement penser à la bourgeoisie libérale (de gauche) et à l’anarcho-syndicalisme, mais c’est seulement qu’il oublie d’analyser les bases, les projets et moyens réels des mouvements et qu’il se fie sur de fausses apparences, hors les libéraux sont des partisans de l’État, et pour eux, « liberté et égalité » ne peut signifier dans les faits que leur contraire : « license et hiérarchie ». Idem pour exploitation et autoritarisme, ils ne sont pas contre pour arriver à leurs fins. Donc Faun veut faire encore des parallèles entre des idées, mais sans un minimum de méthode scientifique ou de connaissances des mouvements en question, c’est pas crédible. Il pense que, pour les Anarchosyndicalistes, les « valeurs prennent le pas sur les besoins, désirs, … », mais j’ai plutôt l’impression que Faun prend un peu trop ses désirs pour la réalité ou la réalité spectaculaire universitaire comme référence pour sa réalité. La liberté comme « capacité de l’individu unique à créer sa vie » n’explique pas si c’est une volonté aristocratique et atomiste ou si c’est une volonté égalitaire… hors ce point est important pour un anarchiste… cette dichotomie entre individu et société est absurde quand il s’agit de parler de liberté. Un individu sans société, ou une société sans individus, ça n’existe pas. Il y a une corrélation sociale de fait, puis volontaire, entre les deux. La liberté sociale que défendent les anarchistes est au contraire une socialisation de la liberté individuelle
Puis après ces lamentables essais de confusionnisme des mouvements, Il continue sans aucune connaissance des propositions et perspectives de l’anarchosyndicalisme… La société capitaliste organise les industries selon ses besoins de profits et le marché, les industries sont organisés selon un mode patriarcal et/ou technocratique, un patron et ses sous fifres contrôlant les moyens de productions, dont les salariés. L’industrie actuelle a pour but de développer le capital de leur propriétaire. Les anarchistes (du moins les anarchosyndicalistes) proposent le communisme libertaire, donc de partir des besoins pour développer des activités (existantes ou non) permettant d’y répondre (selon le principe « de chacun selon ses besoins, à chacun selon ses moyens »). Donc, l’industrie sera certainement un des moyens utilisé dans ce sens, mais surement que nombre d’industries inutiles seront réorganisés suivant les besoins sociaux réels recensés… et le travail étant pénible, l’industrie serait réorganisé aussi dans le but de trouver des moyens techniques permettant de se passer des travaux pénibles. En cela, Abraham guillèn proposait, autant qu’il est possible, l’automatisation des industries afin qu’il y ait le moins de travaux pénibles. Donc, le progrès, la technique et la production dans ce sens là n’a rien de nuisible pour la liberté et le bien être des humains… Ce qui empêche de telles possibilitées, c’est l’organisation de l’industrie lié au but de profit du système… On peut le voir, par exemple, avec l’organisation énergétique, et les diverses créations (*) qui pourraient permettre de se passer de moyens nuisibles actuels (nucléaire, pétrole, bois, etc) pour le bien être et la vie… mais leur développement, ils en demandent le prix fort, seul les riches, les Etats peuvent se permettre. La technologie est utilisé comme un pouvoir de coercition et de contrôle, il faut l’éliminer pour que la technologie redevienne moyen d’émancipation. Ce n’est pas tant contrôler les moyens de productions qui est important, mais que les moyens de productions soient utilisés pour les besoin réels des individus impliqués. Donc, oui, les patrons, ou une direction fut elle un syndicat international des travailleurs, n’ont aucune raison d’être dans ce genre d’organisation autogérée, et la gestion des usines n’est pas un fardeau si c’est lié aux besoins réels, et si l’organisation du travail est organisé par ceux qui y travaillent, ou selon le personnes intéressées. L’autogestion libertaire est lié à un but d’émancipation, et non uniquement de gestion, la liberté que défendent les anarchistes n’est pas la reproduction d’un système, mais la réadaptation des moyens aux besoins.
Ce doit être le coté anti-organisationnel de Faun qui le met à considérer toute organisation comme de l’esclavage. Cependant, la nature cher aux primitivistes rend les individus esclaves de ses organisations naturelles. On doit manger, se loger, se protéger des prédateurs ou parasites (sous peine de mourir ou de s’affaiblir), se reproduire, etc. Ces organisation naturelles nous obligent donc à être esclaves de ces déterminations, et à pratiquer un minimum de travail.
Faun mange, se loge, se protége des prédateurs et parasites, etc. pour cela, si il refuse le travail salarié, il doit faire une activité de ramassage/récupération de déchets (ou voler), se loger dans un abri de fortune (ou squat), apprendre à se défendre contre ce qui lui nuit… ce qui nécessite un minimum de travail (activité permettant de répondre à un besoin). Le régime actuel est dans un système organisé sur le parasitisme du travail, en ses marges existent le parasitoidisme (parasite un parasite pour se développer) d’un coté et le commensalisme (se sert des excédents du parasitisme) de l’autre. Celui qui prétend ne pas travailler est, soit un commensal d’allocations d’État (qui est lié aux taxes/parasitages sur le travail salarié, dont parle chaz Bufe, et que Faun prend pour lui) , soit vit chez papa maman ou chez de bons amis, soit un commensal marginal de la société. Faun apparemment défend les commensaux marginaux (les « déviants » ? en quoi est ce une déviance ?) tels que les vagabonds, bohémiens, sauvages… et aussi les rebelles, renégats, hors la loi… hors ces derniers peuvent tout autant être prédateurs, parasites (ou -oides), commensaux, que mutualistes (sabaté) du travail. En anarchie, les commensaux existeront certainement et ils auront la liberté de s’organiser comme ils le voudront. Mais niveau nourriture ou habitat, puisqu’en anarchie cela sera plutôt rationalisé, les commensaux (vu le peu de place à l’indifférence et au nihilisme, et une valeur forte de solidarité, de liberté et d’égalité chez les anarchistes) auront la facilité de vivre en société (et de devenir mutualistes) et la difficulté de vivre en commensal, une association autonome de commensaux de leur part sera indispensable, et un minimum de travail devra se faire de leur part, mais les primitivistes commensaux n’ont rien contre le travail de cueillette ou de construction d’habitats, j’imagine. Ou alors, les commensaux primitivistes préfèrent le parasitisme qui leur permettent de vivre facilement (en déchetivores du fait de l’irrationalisme alimentaire – gaspillage- y existant, ou en squatteur, ou en allocataire d’État, idem), et de jouer les rebelles à peu de frais ?!
Le texte de Faun est une mise en valeur de ce qui est appelé l' »anarchisme style de vie ». Ils se mettent dans une posture de rebelle « anti-« . Anti-social donc en marge de la société, mais ne voit pas de société libre possible telle que défendue par les anarcho-syndicalistes, ni la société d’individus atomisés qu’il semble défendre (voir barbarie). Anti-travail mais profite des excédents du capitalisme, mais ne voit pas la possibilité de travail libre comme proposé par les anarcho-syndicalistes, ni que ses activités pour survivre sont du travail. Plutot que de mettre en valeur la volonté sociale de supprimer le travail salarié et tout travail inutile, ils stigmatisent un mot. Plutot que de mettre en valeur la volonté sociale d’une société libre et d’annihiler les sociétés autoritaires, ils stigmatisent le terme société (qui n’est juste que le reflet des rapports sociaux inter-individuels ; l’individu est unique, mais la société aussi est unique).
Mais le pire, c’est qu’entre barbarie et socialisme, Faun, et ses amis, semblent avoir choisis la barbarie rebelle. Des individus atomisés qui sont soit disant plus libres que n’importe qui d’autres, mais une liberté barbare, et comme disait proudhon : « Au point de vue barbare, liberté est synonyme d’isolement : celui-là est le plus libre dont l’action est la moins limitée par celle des autres. Au point de vue social, liberté et solidarité sont termes identiques : la liberté de chacun rencontrant dans la liberté d’autrui, non plus une limite mais une auxiliaire, l’homme le plus libre est celui qui a le plus de relations avec ses semblables. ».
Les stylistes de vie utilisent cette idée que « le personnel est politique » comme moyen d’attaquer ces opposants, et comme l’anarcho-syndicalisme est en opposition et l’antithèse aux stylistes esthétisant anticonformistes primitivistes, Faun l’attaque. A ce moment là, tout est bon, comme dans une guerre, le mensonge, les biais…malgré tout, la médiocrité de ses méthodes et de ses critiques, et du reste, est démasqué.
Commentaires
Les commentaires sont modérés a priori.Laisser un commentaire