SANS PAPIERS
En lutte>>>coordination nationale

COMMUNIQUE
UN NOUVEL ACTE LIBERTICIDE DE SARKOSY
ET DU SOUS PREFET DU HAVRE

Ce vendredi 19 décembre 2003, lors de la reprise du rassemblement hebdomadaire du Collectif des Sans Papiers du Havre devant la sous-préfecture de Seine Maritime, le porte-parole du Collectif des Sans-Papiers du Havre, Hamidou Abdoul NIANG, a été arrêté. Devant les protestations des Sans Papiers et des soutiens présents, ceux-ci ont été menacés d’être gazés et arrêtés pour « entrave à l’action de la police ».

Un rassemblement de protestation d’une soixantaine de personnes a eu lieu ce samedi matin et une délégation a été reçue par le Sous-Préfet. Il résulte du discours tenu par celui-ci que ne seront plus reçu sans risque que des soutiens ou des régularisés. Il refuse de reconnaître la validité de la représentation autonome des Sans-Papiers…

Il y a quelques semaines, ce même Sous Préfet se livrait à un honteux chantage indigne de la République qu’il est sensé représenter, en demandant aux Sans Papiers du Collectif du Havre de cesser leur rassemblement hebdomadaire devant la sous préfecture et en contre partie il recevrait alors les représentants du Collectif. Ce rassemblement hebdomadaire ayant été suspendu, le Sous Préfet décida, niant en cela tout principe démocratique, de ne pas recevoir les délégués désignés par les Sans Papiers eux mêmes, mais leurs demanda d’en désigner d’autres ! Aujourd’hui il décide qu’aucun sans papiers délégué élu démocratiquement par les autres Sans Papiers du Collectif ne pourra les représenter lors de rencontres en Sous Préfecture.

La CNSP rappelle à M. SARKOSY que le jeudi 19 septembre à 17 h une délégation de la CNSP avait été reçue par le Ministère de l’Intérieur, et que M. Canepa , son représentant désigné, nous avait déclaré : « Nous allons demander que les Collectifs de Sans Papiers soient en contact régulier avec les Préfectures ».

Ainsi, le Sous Préfet du Havre et SARKOZY , non seulement ne respectent pas la parole donnée, mais attentent au droit constitutionnel de manifester et aux libertés chèrement acquises par le mouvement social et démocratique.

Le Sous Préfet du Havre et SARKOSY considèrent les Sans Papiers comme des sous-humains en leurs déniant le légitime droit de désigner librement leurs représentants. Imaginons ce type de comportement inqualifiable d’un patron ou d’un ministre vis à vis de syndicats !

Mais M. SARKOSY n’a que faire des principes démocratiques pour arriver à ses fins. M. SARKOSY cherche à venir à bout de la lutte sociale, républicaine, citoyenne, antifasciste et anti-raciste des Sans Papiers, comme ce fut déjà le cas lors de sa tentative d’instrumentaliser la Justice à Lille, lors du procès intenté au porte parole du Comité des Sans Papiers du Nord, instrumentalisation qui fut un échec.

M. SARKOZY, au contraire de l’exigence démocratique et sociale posée par les 82% des votants le 5 mai 2002, chasse sur les terres électorales du Front National pour capter les voix des électeurs d’extrême droite. Ainsi M. SARKOZY ne déclare-t-il pas lui-même à la télévision :  » M. Le Pen dites moi ce que vous auriez fait que je n’ai pas fait  » ? , laissant le leader du parti d’extrême droite sans voix, si ce n’est de dire :  » Si j’étais Président, vous seriez (mon) ministre de la propagande « .

La CNSP dénonce ces pratiques, que ne renieraient pas les régimes dictatoriaux que nous avons fuis, et qui sont bien loin des déclarations publiques et médiatiques de M. SARKOSY. Notre vécu quotidien nous le rappelle sans cesse.

Ainsi M. SARKOSY veut renvoyer les Sans Papiers dans l’ombre, et se fait « complice » des patrons négriers et exploiteurs en tout genre comme le rappel ce nouvel exemple dramatique relaté par le journal « Libération » (20/12/03): « Quand Denise débarque du Cameroun puis se marie en avril 2001, elle est bien loin d’imaginer ce qui l’attend. Dans un petit village de Corrèze(…) elle ne découvre pas la vie de couple, mais celle d’esclave. Son mari l’humilie quotidiennement, la réduit au travail gratuit, lui interdit de voir ses cousins. Elle se résout donc à quitter la maison en juillet 2002. Son mari appelle alors la préfecture.  » Un coup de fil suffit à se débarrasser de son adversaire » , explique Jean-Eric Malabre, l’avocat de Denise. Le divorce étant prononcé, Denise ne peut plus rester sur le territoire. Non content de l’interdire de séjour, le préfet écrit à son employeur de Pompadour pour qu’il la licencie. Hier le tribunal administratif de Limoges a ordonné sa reconduite à la frontière. « .

Mais les agissements de M. SARKOSY ne nous surprennent pas, nous les dénoncions dans un communiqué précédent suite au procès de Lille, nous déclarions : « C’est dire que l’on peut d’or et déjà se demander quels nouveaux forfaits va trouver Sarkozy pour rendre invisible les Sans Papiers ? »

Non à la diversion M. SARKOSY, Régularisez tous les Sans Papiers !

La CNSP exige la libération immédiate et la régularisation de Hamidou Abdoul NIANG.

La CNSP exige que M. le Sous Préfet du Havre cesse immédiatement ces vaines menaces d’intimidation et ces marchandages indignes de la République qu’il est sensé représenter et servir.

La CNSP appelle tous les Collectifs de Sans Papiers, tous les syndicats, toutes les organisations et l’opinion démocratique et républicaine à envoyer des lettres de protestations :

– Ministère de l’Intérieur : fax : 01.49.27.45.92
– Préfecture de Seine Maritime : fax : 02.35.98.10.50
– Sous Préfecture du Havre : fax: 02.35.13.34.10
Paris, le 21/12/03