Non à l’expulsion expéditive de la mobylette!
Catégorie : Local
Thèmes : Logement/squat
Lieux : Nantes
Nous habitons depuis le mois d’octobre une maison abandonnée depuis une vingtaine d’année en plein centre de Nantes par des bourgeois n’en n’ayant nul besoin (nous citerons dans leur rente leur hôtel en face de la gare). Dans cette zone où la spéculation va bon train, nous avons su garder une dimension humaine à notre habitation. Au motif que nous ne serions pas identifiable, et malgré le fait que nous leur ayant communiqué notre identité à plusieurs reprises, les propriétaires de la maison ont mis en place une stratégie leur permettant de nous expulser sans débat contradictoire devant un juge. Cette procédure non-nominative, l’ordonnance sur requête, permet de demander à un juge la capacité légale d’expulser, avec le recours à la force publique, les occupants et occupantes d’une maison uniquement sur la foi de la parole du propriétaire.
Il ne s’agit pas pour nous de défendre le droit bourgeois. La justice vengeresse n’est pas l’idéal de nos luttes. Cependant, nous vivons dans un État qui l’applique. Dans ce contexte, nous ne pouvons que nous indigner que, encore une fois, précaires, prolétaires, militants et militantes se retrouvent devant une inégalité de moyen dans les procédures juridiques. La capacité financière de s’armer de juristes capables de telles stratégies va contre le principe même de l’équité face à la justice. L’égalité « républicaine » fait doucement rire lorsque l’on voit son application sur nos luttes. De fait, nous savons que, contradictoire ou non-contradictoire, le droit bourgeois protège les intérêts capitalistes et, en particulier la propriété immobilière. En effet, au procès, nous serons (si la chance nous est donnée d’y aller) sans doute finalement forcées de nous faire expulser. Mais, avec cette procédure, nous voilà sans aucun moyen de nous défendre et poussés à partir en quelques jours, sans possibilité de nous retourner, tant pour nous reloger que pour déménager nos affaires.
Soirée conviviale de réflexion entre le droit et nos luttes à la Mobylette, 17bis rue du Général Buat (Rond point de Paris), à 18h30.
Les habitants et habitantes de la Mobylette.
Cette procédure exceptionnelle se multiplie sur les occupations de maison. Nantes métropole en avait fait usage afin d’expulser en plein été la maison occupée de la BI, sur le campus universitaire. En quelques jours, et sans que les occupants aient eu le temps de réagir, leurs affaires étaient mises à la benne, ou emmurées dans la maison. Si cette stratégie venait à se multiplier, de nombreuses personnes, squatteurs ou tout simplement locataires en conflit avec leur propriétaire, se retrouveraient sans défense. Elle pose le problème de notre réaction face au droit bourgeois. Alors que nous luttons contre celui-ci, il est, lorsqu’il est appliqué selon l’équité auquel il ose se référer, plus souhaitable que les magouilles juridiques des capitalistes. Voilà pourquoi nous vous invitons à une réflexion sur le lien entre le droit et nos luttes. Quant à savoir si il est possible d’annuler une ordonnance sur requête, c’est-à-dire qu’un juge ait l’honnêteté de revenir sur ce qu’il a jugé lorsque ces stratégies sont mises à jour, nous pourrons bientôt vous le dire. Nous souhaiterions que cette réflexion nous mène à une idée de défense plus pratique de ce lieu.
Salut,
Intéressant, votre texte… On l’a publié sur https://squat.net/fr/news/nantes280510.html et on serait bien curieux de savoir la suite, pour ce qui vous concerne.
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Bonne chance pour la suite,
kickons les proprios hors de nos vies !