A Nanterre les anti-grève ne savent plus quoi inventer pour casser le mouvement universitaire

Jeudi 30 Avril

Une quarantaine d’étudiants se sont rassemblés ce jeudi 30 Avril 2009 devant le bâtiment de droit pour dénoncer la rétention des notes par leurs enseignants. La plupart de ces étudiants se revendiquant étudiant de droit, ils n’ont jamais pu manquer de cours, car les enseignants de ce département n’ont jamais cessé (ou si peu de fois) les cours même s’ils se déclaraient grévistes. La rétention de notes est la seule action appliquée quasi unanimement par tous les enseignants chercheurs de toute la France depuis le début de leur mouvement contre les réformes touchant leur statut. C’est même la seule chose que font la plupart des enseignants de droit à Nanterre.

Après de longues semaines de lutte, les étudiants mobilisés contre la LRU commencent à trouver long le temps où tous les enseignants-chercheurs vont commencer une grève réelle. Pourtant certaines personnes n’ont rien trouvé de mieux à faire que de stigmatiser la seule action que leurs enseignants ont choisi, alors même que ce choix avait été fait pour pénaliser au minimum les étudiants. Mais le fait que certains étudiants s’attaquent au seul mode d’action des enseignants les plus soucieux de poursuivre leurs cours témoigne bien du fait que :
ces étudiants n’ont pas compris les enjeux des lois remises en cause par le mouvement de grève actuel.
ces étudiants, se posant plusieurs questions sur le mode de validation de leur année, continuent à refuser l’action collective, notamment par le biais des AG, pour répondre à ces questions, et préfèrent se plaindre en jouant sur l’égoïsme de chacun.
pour ces étudiants, seule compte la réussite individuelle, au détriment de tout ce qui peut se passer autour d’eux, de la privatisation des universités, de la grève des étudiants, des enseignants et des personnels…

Il ne fut pas très surprenant de constater aussi qu’une dizaine militants de droite (UMP, UNI, FNJ…) ont participé à ce rassemblement, n’hésitant pas à provoquer expressément des étudiants grévistes venus voir de plus près ce qu’il se passait. La présence massive des vigiles et de policiers en civil les ayant dissuadé de toute agression physique violente, ils se seront contenté de provoquer les grévistes pour avoir une excuse afin de porter plainte contre ces derniers, comme à leur habitude. Mais sans succès, les étudiants grévistes pris pour cible ayant relativement bien gardé leur sang froid face à ce qu’ils avaient en face d’eux.

Dès lors, se pose la question de l’indépendance de ce rassemblement vis à vis des structures comme « Liberté Chérie », ou « Stop la grève », affiliée à l’UNI et donc à l’UMP. Il parait très difficile de croire que les droitistes rompus dans l’art de la manipulation et de la démagogie (cf affiches de l’uni « mensonges, manipulation, bienvenue en ag »…) sur la fac de Nanterre n’y soient pour rien dans ce rassemblement, pouvant y trouver là un excellent camouflage pour torpiller le mouvement universitaire et faire passer en force les réformes du gouvernement.

Que l’on ne s’y trompe pas : il n’y a pas d’acte apolitique (sans parler de « non-affiliation » à un parti politique), encore moins quand cela a un rapport avec un mouvement social. Le fait de se prononcer pour ou contre un acte de grève EST UN ACTE POLITIQUE. Inutile de dire que le fait de dénoncer la seule chose que font certains enseignants pour se rebeller un tant soi peu face à leur autorité, ne peut que leur nuire.

A bon entendeur…

Signé : un étudiant gréviste de Nanterre