L’après-midi, des débats, des projections de films (dont un sur le sommet de l’Otan de Strasbourg). Enfin, à 19 heures, le concert. De la musique, du fun, de la discution politique. L’autogestion a fonctionné à plein tubes. Autour de stands, de bouffe et de boisson à prix libre, la soirée s’est très bien passée, regroupant un public large autour de la question de la répression, et bien sûr du soutien à nos trois camarades de Tours, en attente de leur procès du 5 mai.

Vers 23h30, le concert touche à sa fin, nous rangeons, faisons un premier coup de nettoyage en attendant demain. Du monde quitte déjà le site, pour aller chez les uns, chez les autres.

Quelques minutes plus tard, nous apprenons l’arrestation de personnes qui étaient au concert. Après recoupement d’infos, il apparaît que l’arrestation ne s’est pas passé dans la douceur et que les marionnettes de l’État ont encore eu la main lourde. Sur place, quelques rues plus loin, le sang est là, les traces laissent penser que les personnes interpellées ont passé un sale quart d’heure. Des témoignages rapportent que les flics ont coincé des visages sous leurs rangers, que des lacrymos ont été tirés, que peut-être des os ont morflés. Les pompiers ont du emmener certaines personnes, non arrêtées, mais présentes lors des évènements, avec des crises liés aux gaz des lacrymos.

Que penser de cet évènement ?

Que la fête en lutte, ou la lutte en fête, dérange ? Un concert en soutien à des militants inculpés, une solidarité spontanée envers des camarades, sont encore propices à des violences policières.

Que la police se croit tout permis ? Nous aurons encore le droit à un mea culpa de la part des autorités, du discours habituel sur les gentils policiers qui font bien leur travail. Qui nous protègent ? Ils protègent les banquiers qui nous mettent sur la paille, les dirigeants du monde qui se partagent la planète à coup de chars et d’avions de chasse, les patrons qui délocalisent leurs usines, licencient, restructurent et qui se font encore plus de tune sur notre dos.