Strasbourg nouveau témoignages violences répressives
Category: Global
Themes: Répression
Voilà un petit essai de récit, de ce que j’ai pu observer avec mon groupe affinitaire en arrivan à la rue du Grand Pont sur le chemin de la grande manifestation après avoir libéré notre point de blocage du croisement de l’avenue de la Paix et de l’Avenue des Vosges.
Comme le décrit l’article Résumé de l’action Block-Nato sur
http://linksunten.indymedia.org/fr/node/4382
notre blocage non-violent, coloré et musical qui était parti du Palais Universitaire a levé le camp à 13h, pour rejoindre la grande manifestation. Ce trajet nous a permis de manifester dans le centre de Strasbourg, cela, malgré l’interdiction préfectorale, ce qui était déjà une petite victoire, dans la mesure du rapport de force police/manifestant-es. Un cortège de prêt de 400 personnes a pu déambuler dans Strasbourg, en musique et en slogans, recevant le soutient de nombreu-ses/x habitant-tes à leur fenêtres.
En arrivant au bout de l’Avenue de la Forêt Noire, au croisement avec le boulevard d’Anvers, nous avons décidé de ne pas passer le pont, car cela aurait signifié ne plus avoir aucun moyen de revenir en ville, et être enfermé-es par les forces de répression dans le port autonome de Strasbourg. Cela n’aurait laissé aucune possibilité pour manifester dans le centre de la ville (ce qui est la moindre des choses dans un régime qui se prétend démocratique). Notre nouvel objectif était donc de bloquer pacifiquement ce croisement, pour empêcher la police de bloquer le pont, et pour permettre aux manifesant-es déjà de l’autre côté de le traverser.
Face à ce blocage pacifique et musical, la police a à nouveau fait usage d’une grande violence. Des militant-es de la samba qui jouaient au milieu du carrefour, ont été renversé-es par une voiture de la police accélérant pour leur foncer dessus. Ils/Elles se sont alors retrouvés sur le capot, pour ne pas se retrouver sous les roues… Pour protéger les activistes des chauffards de la police, les barrières qui bordaient les trottoirs du pont ont été réorganisés en travers de la route.
La police a alors commencé à balais désorganisé d’aller-retours et de charges chaotiques. Aucune idée de l’endroit où ils souhaitaient nous faire aller. Par moment, ils nous empêchaient de rejoindre la manifestation, en bloquant de manière étanche le pont. Par moment ils nous empêchaient de nous diriger vers le centre ville. Les multiples charges étaient très violentes. Un vélo qui avait eu la mauvaise idée d’être sur le chemin est passé par dessus le pont après qu’un policier l’ai jeté parcequ’il était dans son chemin.
Le comble de cette désorganisation est arrivé, lorsqu’une brigade de CRS nous a poussé sur le pont, alors qu’une autre brigade empêchait tout passage sur celui ci, nous comprimant entre leurs deux lignes de boucliers. Face à ce chaos et à la protestation des manifestant-es, le plus fûté des sans-cerveaux a compris au bout de quelques minutes qu’il devait traverser la foule pour aller discuter avec l’autre chef de meute. Pour ce faire, bien que les manifestant-es pacifiques lui aient déjà fait de la place, il utilisa sans réserve sa matraque pour écarter les villain-es joueu-se/rs et danseu-se/rs de samba.
Après avoir dégagé le pont, les policiers ont trouvé intéressant de le remplir de véhicules divers (camions, voitures, canons à eau allemands et français, …). Mais cette idée était certainement mauvaise, puisqu’ils ont changé d’avis 10 minutes plus tard, rechargeant les manifestant-es pour évacuer tout ce qu’ils avaient fait entrer quelques minutes auparavant.
Après une bonne demi-douzaine de charges de CRS, leur décision a été de nous interdire l’accès à la manifestation en bloquant hermétiquement ce pont. Nous avons donc tenté collectivement de rejoindre la manifestation en passant le pont suivant, qui était également bloqué lorsque nous y sommes arrivés. De toute manière, la manifestation officielle semblait avoir été raccourcie…
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