Je suis un fan d’opéra, pour le rock j’accroche parfois, pour la Bretagne et ses cultures j’adore, j’y participe à l’occasion.
Quand à la renommée d’Anne de Bretagne, je serais un ignorant avéré, une crasse inculte pour ne pas savoir que c’est elle la « propriétaire » du Château des Ducs à Nantes.
Ses jolis fossés à sec d’imagination, son Pont levis prêt à se dresser à la moindre alerte d’insoumis, cul-terreux, paradoxes barbares.
Son auberge intégrée, ses tarifs dissuasifs, son Musée refilé à la société d’économie mixte qui engouffre les profits et refile les pertes.

Rien d’aussi naturel dans notre pays libéral, quand gauche et droite se confondent dans les croisades économiques et les conquêtes pour la libre entreprise : au Château, les chevaliers de la Table Girondent sans complexes autour des petits gains et des gros profits.
C’est prétexte à des extravagances qui dévoient la culture et s’enfoncent dans les platitudes publicitaires.
Pas de complexe dans notre terre d’histoire Républicaine et de vieille Bretagne : à bas la Commune et les Révoltes paysannes.

Cela ne durera peut être pas, Niko le petit Roi ourdit de sombres réformes.
D’ici que le Pays, le Château, le Comté soient rendus à son fier Duché d’origine, celui des farouches guerriers bretons à la bombarde turgescente et au fier biniou vibrant.
Ce n’est que justice, un retour de l’histoire ou vaine réunification et désagrégations se succèdent au long des âges farouches.
Nous n’avons plus envie de nous faire la guerre, on préfère rigoler, alors la République nous réunit.

Mais que faire pour sauver notre Député-Maire ligérien. L’Elu ne veut pas perdre sa couronne conquise depuis trop d’années à coups de compromis politiques sur les bancs de l’Assemblée Nationale, égalitaire et fraternelle.
L’arrangement pleutre interviendra bien vite avec le mou Balladur.
Parlons aussi des extravagances citadines de notre pachyderme et de ses amis.

C’est sans surprises qu’il faut constater que la « Pwofitasyon » a établit son camp entre les murailles de notre château breton.
La « Pwofitasyon », dans sa définition créole, c’est « l’exploitation outrancière » en général.
C’est surtout l’installation d’un système où le profit est dominant, écrase tout, au bénéfice de certains privilégiés, d’une clientèle d’encartés et sur le dos du bien public.
Notre patrimoine et notre argent.
Alors là dis donc !

N’y a-t-il pas alors un « conflit d’intérêt » – variante métropolitaine de la pwofitasyon – quand un élu à la culture d’une grande ville, ouvre toutes grandes les portes de la forteresse locale à ses amis et à son groupe de vieux guimbardeux asthmatiques qui s’affichent partout dans la cité ? Qui va porter plainte ?

Mais c’est de la culture tout de même !
La liste est longue des œuvres plagiaires, détournées et spoliées, qui sont à rendre à leur propriétaire légitime.

D’abord le Château, sa cour recrépite, sa bretonnitude kidnappée. Ce monument est plus qu’un bien matériel qui nous est ravi, c’est notre bien commun. C’est comme un téléchargement illégal de la Démocratie municipale, squattée comme un truc bling-bling par un simili-Marylin, blondasse et décolorée.

Les valeurs de notre Politique sont aujourd’hui éparpillés sur les frontons de nos Mairies, étouffées au creux d’une Constitution, enterrées parmi les lois, enfouies dans les pages de l’enfer de nos Bibliothèques publiques en voie d’extinction.
Les initiatives libres et populaires, la Fête des langues, sont noyées dans la gueule d’un Estuaire, dévorées par une troupe d’artistes inconnus qui s’empiffrent d’un Bouffay transmué en volière contemporaine.
Les salles de cinéma encore ouvertes et subventionnées sont squattées par l’élite, les accapareurs de la vraie connaissance.
Nos élus bradent le butin du savoir, c’est du vol, l’illusion culturelle et ‘abus social sont devenus les valeurs qui dévoient notre démocratie en suspens.

Que nous reste-t-il ?
Porter plainte auprès d’une justice qui clôt ses prétoires, soigner notre malaise dans des hôpitaux surmenés.
Ou encore aller voter contre : contre l’Europe bientôt,… contre ces caricatures électorales qui prétendent diriger notre vie,… contre tout, contre tous !